L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " (JMS) Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision au plus profond de moi même sur l'être et l'univers. Profitez et participez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

La pensée (23 07)

Si le mots "pensée" renvoie aussi à l'image d'une fleur fragile et colorée, il renvoie aussi aux réflexions de Pascal ou de Marc Aurèle. Qu'elles soient accompagnées des qualificatifs de complexes, d'intrusives ou positives, les pensées sont autant le fruit d'un processus d'élaboration qu'une activité mentale en soi.

La pensée est au centre de notre activité jusqu'à la conception de notre réalité. Elle constitue notre intelligence du monde. Elle régit également nos rapports sociaux, précède nos actions, met en forme nos réflexions (nos reconstructions symboliques), raconte nos sentiments et  relate nos ressentis. Elle exprime autant notre raison que notre folie. C'est ainsi que notre pensée débroussaille nos troubles et résout ou exacerbe nos freins internes notamment dans les exercices de thérapie. Une question se pose alors de savoir si elle est dans notre tête ou dans ce champ magnétique qu'est le ''vide'' de l'univers.

Nous savons qu'en la matière c'est la conscience qui s'y trouve et qu'elle contribue à l'élaboration de la bibliothèque akashique, comme disent les hindouistes, cette somme des connaissances, des sensations et des pensées universelles. En effet, nous venons de le dire : nos pensées s'y trouvent comme éléments de la conscience. 

Le livre des morts tibétain indique même que dans le cas de sensations de réincarnation, ce sont ces vécus livrés et "reversés" là dans la conscience universelle que nous attrapons. Alors, en guise de souvenirs, ce ne sont pas forcément les nôtres qui émergent, mais ceux de l'humanité. A cet effet, le sociologue Maurice Halbwachs nous indiquait qu'ils n'étaient pas des objets constitués, mais des reconstructions mentales. Et ce jusqu'à produire de "vrais faux souvenirs". Alors, que nous ressert la conscience universelle et qu'en faisons nous ?

La pensée est, comme pour notre conscience, à deux volets. Elle est soit en mots, soit en images. C'est à dire qu'elle est déductives ou intuitives. On peut la dire "rationnelle" ou "immédiate", c'est à dire spontanément perçue. Ceci veut dire qu'elle nous arrive soit de l'intérieur de manière déductive et raisonnée. Nous la construisons alors dans le langage sur la base de perceptions et nous en retenons des éléments distincts, accompagnés d'émotions. Ou bien alors, elle s'impose à nous totalement, dans une image furtive, fugitive. Elle se donne totalement, globalement. Cette image à sensations vient surprendre notre mental, dès qu'on l'a réduit au silence. Dans le cas inverse, il ne se passe rien...

Il y a là deux nature distinctes de la pensée et ce n'est pas l'usage qui les distingue mais bien leur origine, leur nature même d'essence différente. Si l'on imagine que la pensée influence l'univers, qu'elle vienne de l'intérieur ou intuitivement de l'univers, ne serait-ce pas plutôt l'émotion qui l'accompagne qui crée la vibration en résonance, en harmonie ou dissonance d'avec l'univers ? C'est ce que nous indiquent les physiciens quantiques.

Sur les perceptions qui alimentent la construction de nos connaissances, il nous faut juste garder à l'esprit que nos cinq sens ne nous permettent de capter au mieux que trois pour cent des fréquences du monde, et donc vraiment pas grand chose. Et nous supposons voir la réalité avec cela !... Nikola Tesla indiquait que l'étude et l'analyse des ondes, fréquences et oscillations, nous permettraient de comprendre ce qu'est l'univers. Mais tout est onde et nos sens ne perçoivent qu'un spectre réduit de lumières et un spectre bien limité de sons. Comment voir le reste sinon par les pensées intuitives ?...

Les accompagnateurs spirituels, comme le philosophe Neville Goddard nous disent que ressentir est le secret de l'influence et de la création. Ils nous rappellent que le sentiment occupe la pensée, l'habille de résonances, d'ondes et de vibrations.

Ce sont elles qui attirent ou rejettent les réalités possibles. C'est la raison pour laquelle il importe de connaître ce qui motive les constructions rationnelles et ce que produit en nous la réception de pensées en image.

Dès que nous pensons pour nous venger, pour être aimés ou pour prendre le pouvoir sur autrui, alors ce sont ces intentions là qui vibrent et nous en récoltons les conséquences, c'est à dire, du combat, de l'opposition, des blessures, des frustrations et des douleurs.

Cependant, si nous pensons à travers l'altruisme, la bienveillance et l'amour de l'autre, les effets seront opposés. Comme les philosophes grecs le pensaient, le fait d'être empreints de beauté, de bonté et donc de vérité, alors ces intentions là "appelleront" l'amour et la joie, tout ce dont nous aurions besoin pour vivre ces mêmes harmonies.

Mais la pensée en image et sensations qui nous viennent intuitivement vibrent déjà de ce que l'univers nous donne. Tout est déjà passé au "philtre" de l'harmonie. Il n'y a plus alors qu'à laisser faire et à se laisser porter. C'est aussi là toute la pensée taoïste bouddhique de la "non action, du "rien faire", de "l'accueil serein", de "l'acceptation radicale" dont nous parle l'auteur Tara Brach, et du "laisser faire" cher à Neville Goddard..

Cependant, si derrière nos pensées intérieures se trouve la larve de nos désirs, ce n'est toujours pas notre pensée qui est créatrice mais l'émotion que suscite le désir larvé. Suis-je en posture de l'avoir déjà atteint, comme si l'objet de mon désir était déjà recouvré ? Alors il le sera. Mais si, dans ma pensée se trouve le ressentiment de ne pas l'avoir, soit par injustice, malveillance ou mauvaise augure, alors vous pouvez arrêter de prier. La supplique est alors totalement inutile. Vous n'obtiendrez rien de plus. Ce n'est donc pas la pensée qui fait notre condition mais ce qui la nourrit et l'installe : l'émotion.

Je repense à ces blessures intérieures dont nous a parlé Lise Bourbeau, autrice canadienne de nombreux livres à succès sur le développement personnel. Ces blessures motivent postures, attitudes, conduites, actions, réactions et pensées. Elles sont l'impact de ces blessures de rejet, d'abandon, de trahison, d'humiliation et d'injustice, qui nous accompagnent et façonnent notre personnage actif et réactif. 

Si ce sont ces blessures là qui dirigent nos pensées, alors il est préférable de résoudre ces blessures avant d'aller plus loin. Sinon nous passerons notre temps à souffrir, à résister et rejeter les raisons subjectives de ces sensations. Et comme le répète la pensée jungienne : ce à quoi je résiste persiste et seulement ce que j'accueille s'efface.

Nous imaginons aisément les conséquences dans nos vies de la présence active de ces souffrances sur blessures. Ainsi, ce qui nous anime est bien ce qui construit nos pensées, à savoir les sensations dans nos représentations sociales et personnelles à l'aune de nos expériences que l'on nomme "son propre vécu". Et ce n'est pas tout. Nos pensées résultent aussi de nos objectifs. On les rapprochera de la notion de désir. Elles sont aussi dépendantes des contraintes dans lesquelles nous voyons l'environnement physique, social et émotionnel.

Ainsi, nos pensées, qu'elles nous viennent de l'intérieur, passées au crible de nos raisonnements, ou qu'elles soit intuitives, directes, tout en images et sensations, ne sont pas les seuls ''influenceurs'' de ce que nous vivons, mais simplement ce qui le fonde. Voilà un petit travail de déconstruction et reconstruction qui attend chacun de nous. Redisons nous et revisitons alors l’éventail des voies qui sont à notre portée comme la méditation, sophrologie, Chi gong, Yogas, contemplation, visualisation, auto hypnose, etc.

Il nous faut juste nous souvenir que plus nous sommes persuadés d'une réalité, plus elle est là. Visualiser un site lointain, soigner des brûlures ou couper le feu, ressentir ce qui va se passer ou qui est cette personne que vous croisez, voilà autant de symptôme de nos compétences profondes. Ce même "savoir être" va permettre de rencontrer sans effort la personne que vous cherchez car tout ceci est à la portée de tous. Bref, la pensée est votre passeport vers au delà du visible et du rationnel.

Jean-Marc SAURET
Le mardi 23 juillet 2024

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Danse avec ton corps (16 07)

Si la vision guide nos pas, c'est notre corps qui exécute les gestes, pose les actes de nos vies, s'agite et réagit pendant que notre mental pense le monde dans et pour lequel nous agissons. Au moindre sentiment que nous vivons, notre corps réagit, se tend ou se détend et nos postures expriment ce langage du corps, ce non verbal qui accompagne nos pensées, parle plus fort et plus justement que nos mots. En effet, notre corps résonne de notre vie intérieure.

Réciproquement, nous savons pleinement que détendre le corps agit sur notre mental. C'est ce que nous expérimentons lors de massages, de pratiques yoguiques, sophrologiques et méditatives. Le corps retrouvant souplesse et sérénité, notre esprit aussi. Cette réalité habite bien des sagesses du monde. Sur ce point là aussi, elles sont convergentes. Il me souvient avoir lu cette consigne donnée par le Bouddha il y a quelques deux milles cinq cents ans : "L'attention tournée vers le corps mène à un sens aigu de l'urgence, à l'apaisement de l'inconfort, à une vigilante attention avec le gain de connaissances sur la vision intérieure, le séjour confortable dans l'ici et le maintenant."

Si personne ne niera le phénomène, combien y prêtent une attention soutenue ? Combien profitent de cette pratique ? Certainement  ce sont certaines activités ou professions comme le yoga, la pratique des arts martiaux et autres sports à haut niveau, la danse classique, la gymnastique. Ce sont de fait les pratiques corporelles dans leur ensemble. J'ai le souvenir particulier de la pratique de la boxe française savate pour laquelle je m'entraînais deux heures par jour et me reposais le dimanche dans un footing d'une vingtaine de kilomètres.

Lors des entraînements, je revivais ces reports de poids d'une jambe sur l'autre, le haut du corps se balançant et se tordant en contre poids pendant que l'autre jambe montait haut vers sa cible. Notre concentration sur ces pratiques nous permettait d'atteindre le geste juste, d'en ressentir l'ajustement vers l'équilibre, la précision et la puissance. J'ai retrouvé cette pratique introspective dans l'escalade, le théâtre, la danse, la course de fond. Elle est devenue habituelle, jusqu'à quotidienne dans tous les aspects de la vie. C'est certainement pour cela que j'ai été enclin à la pratique du yoga, de la sophrologie, de la méditation, le chi-gong et de l'autohypnose. Je dois avouer que toutes ces pratiques m'ont toujours paru convergentes, tout en relevant de mêmes principes.

Mes éducateurs sportifs m'avaient bien indiqué que seule la pratique assidue et attentive peut produire un ancrage dans notre mémoire (dans notre imaginaire). C'est à partir de ces prémices que nous procédons aux corrections et ajustements. "Il faut ressentir pleinement pour bien faire" m'indiquait l'un d'entre eux. A partir de ce ressenti, nous pouvions alors repenser et visualiser l'évolution de nos pratiques.

Il est vrai que nous vivons nos aventures tant dans l'imaginaire que dans l'exercice physique. L'un sans l'autre devient inopérant, impossible même. Si le pilote est l'imaginaire, l'ouvrier est la pratique corporelle. Nous voyons bien que l'entraînement sportif, de la danse, la méditation, le Chi gong, la sophrologie dansent tous sur ces deux jambes là. C'est notre être entier qui pratique. On imaginerait mal s'entraîner uniquement sur le coté gauche puis sur le coté droit.

A part un cas lié aux contraintes d'un handicap, il est difficile de l'imaginer. Pour développer nos connaissances, et/ou nos compétences tant au plan  physique qu'au plan  mental, et cela vaut pour le spirituel, il est préférable de danser avec l'ensemble de son corps. C'est à partir de là que l'on apercevra toutes les possibilités, qui s'offrent : celles que nous pensions accessibles, ou les autres.  Et puis, bientôtles voilà qui deviennent réalité !… Le sociologue Robert K. Mettons aurait pu parler de prophéties autoréalisatrices…

Jean-Marc SAURET
Le mardi 16 juillet 2024

Lire aussi : " Bâtissez vos références ! " 

Le manque et l'incomplétude... (09 07)

Je relisais ce message de mère Térèsa nous rappelant que "la plus grande maladie, aujourd'hui, n'est ni la lèpre ni la tuberculose, mais le sentiment d'exclusion". J'ai effectivement le sentiment profond, que mes études et observations me confirment, que l'approche néolibérale fabrique une culture, non seulement individualiste, mais aussi de l'affrontement, de la compétition concurrentielle, et par voie de conséquence de la séparation et de la déconsidération. Nous sommes ainsi défaits de ce qui nous avait fait partager nos vie avec les loups devenus nos chiens : la solidarité et l'interdépendance des membres de la meute et de la horde.

Voilà tout ce qu'il faut pour fabriquer du malheur et des bombes sociales. On pourrait ajouter que le triptyque à afficher sur les frontons de nos bâtiments publics pourrait être, en lieu et place de "Liberté, Egalité, Fraternité", quelque chose comme "Mentir, Divertir, Endormir". N'est-ce pas ?

Désormais, l'opposition de chacun contre tous devient une sorte d'ordinaire, un normal, assortis d'une incontournable fatalité. Mais encore, au nom des religions qui prônent l'amour du prochain, on tue, on assassine, on exclut, on anathématise, on condamne. Et c'est là la nouvelle "moraline".

Le Dalaï-lama s'est étonné lorsqu'une psychologue canadienne lui indiqua qu'elle avait dans son cabinet nombre de gens qui se détestaient eux-mêmes. Il ne comprenait pas ce retournement ordinaire des gens contre soi. Voilà une idée bien occidentale, bien conséquente du néolibéralisme si courant ici.

Cette même psychologue, Tara Brach, a travaillé et publié sur la résolution de cette problématique pour laquelle elle propose, à ceux qui viennent lui demander de l'aide, l'accueil de leurs propres sensations, l'acceptation de leurs propres sentiments, l'acceptation radicale de soi. En effet, pour accepter "ce qui est" passe par d'abord connaître et le reconnaître.

Ainsi nous pouvons nous poser quelques questions simples, comme : est-il normal que nous soyons en concurrence, en compétitions constantes, que ce soit au travail, dans la rue, chez soi ou encore dans la solitude de la salle de bain où l'on se prépare à s'exposer aux yeux d'autres. Et donc on se compare à quelques stéréotypes devant la glace. "Je suis trop ceci, ou pas assez cela !" Et si l'on s'accueillait comme nous sommes ? Si l'on se pardonnait et si l'on s'aimait ? Voilà le point de départ de ce monde meilleur auquel tout un chacun aspire consciemment ou non.

Ces mises permanentes en concurrence génèrent en soi du manque. Celles-ci développent en nous ces sensations diffuses d'être incomplets, inachevés, non entiers. Ce sont ces incomplétudes que nous avons à accueillir. Elles ne sont que le fruit d'idiotes compétitions aussi inutiles, douloureuses qu'injustes. Elles résultent de la mise en concurrence, de la compétition et des surenchères. Ce sont elles que nous avons à lâcher, à abandonner. Elles ne servent qu'à nous isoler, nous individualiser, et à nous frustrer. Tout cela pour que nous allions chercher à combler leurs conséquences psychiques dans de la consommation de produits aussi inutiles qu'inefficaces en la matière.

Jean-Philippe HUBER, le Fondateur de Mocica, une association internationale pour la paix et le monde sans argent, propose de lâcher l'argent qui individualise et installe dans la concurrence et la quête pour soi seulement, des échanges. Il imagine un nouveau mode d'échange et de partage non pas contre monnaie, mais contre compétences, justement celles que l'on cache et garde pour soi-même par projet de profits. Pourtant c'est là la cause de bien des violences et dysfonctionnements sociaux, ceux-là même que l'on attribue à "la nature humaine", que l'on considère comme un inéluctable. Pour mieux se faire comprendre, il prend pour exemple : "Est-ce qu'en famille nous monétisons nos partages et solidarités ?" ...

Le bon remède à ces souffrances latentes, lesquelles nous accompagnent insidieusement toutes les secondes de notre vie, réside dans l'affirmation sincère et simple à la fois : "Je ne joue plus !", ce lâcher prise social, cette dissidence nécessaire et volontaire pour effectuer un retour à notre humanité profonde, dans une société de la bienveillance et de la solidarité, celle là même qui nous a fait cohabiter avec les loups en toute efficacité, bienfaisance et solidarité. Mais cela, c'était... avant !

Jean-Marc SAURET
Le mardi 9 juillet 2024

Lire aussi : " Penser le réel " 

D'où sommes nous ? (02 07)

Nous avons beaucoup traité de qui et ce que nous sommes. Mais je voudrais revenir encore une fois sur ce qui me semble être un phénomène plus complexe qu'il n'y parait. Nous avons vu que, à l'instar de la phénoménologie de la perception d'Husserl, comment l'objet est perçu et reconnu à partir du fond qui le détermine. L'argument  vaut pour l'environnement où nous sommes qui "constitue" aussi ce que nous sommes. En effet, si le contexte disparaît, comme l'objet qui perd de son sens sans son fond, le sujet également perd de son identité sans son environnement, voire grandement.

D'autres approches nous en disent davantage. Les relations que nous avons vécues nous ont construites. Ce sont les échanges, reconnaissances et retours des adultes au plus prés de nous à peine nés, ceux qui nous ont primo-socialisés. Je pense non seulement aux parents, mais à tous ceux qui sont auprès du nouveau-né. Cet environnement est à ce point déterminant que nous comprenons combien l'expérience interdite nous en informe : sans socialisation, sans affection, sans contact humain, un enfant ne survit pas.

L'histoire de ce que nous avons vécu est notre identité, notre personnalité, mais aussi nos raisons d'être. Les traces de cette histoire colorent tout ce que nous vivons par la suite. Les manques, les frustrations, comme les plaisirs et les joies dans leurs formes singulières sont les pigments des couleurs de nos vies. 

Depuis ce temps là et tout au long de notre existence, nous sommes perméables aux retours et suggestions de notre environnement. Nos décisions et nos non-décisions, nos préférences et nos goûts, ce que nous percevons et ce que nous ne voyons pas, ce que nous entendons ou pas, ce que nous considérons et ce que nous pensons ne pas exister, tout ceci relève de l'influence de notre environnement. L'environnement fait donc partie intégrante de ce que nous sommes.

Notre socialisation permanente repose sur les influences, injonctions, discours de vérités, légendes et contes qui nous imprègnent. Il nous faut préciser que l'environnement n'est pas qu'extérieur à nous même et c'est bien là que notre potentiel d'existence se révèle dans cette dialectique entre le monde intérieur et le monde extérieur. 

Si ce monde intérieur n'était qu'une accumulation de perçus, Freud aurait eu raison : tout ce que nous vivons ne serait qu'une résonnance de ces premiers moments de nos vies. Ce que nous disent les sagesses anciennes et actuelles, et que nous répètent ou nous confirment les témoignages d'expériences de mort imminente, mais aussi les expériences d'ordre chamaniques et l'animisme, c'est que ce monde intérieur est à l'instar de notre rapport au monde extérieur. Il s'agit d'une expérimentation de la conscience universelle, celle qui est justement à l'origine de la matière.

Dans ces conditions, les perceptions reconnues ou rejetées, que nous avons de cette conscience universelle, sont de véritables rapports constructifs et reconstructifs. Ainsi, vivre et être apparaissent comme une activité expérientielle totale, et non pas un simple état. Il s'agit bien d'une expérience qui construit notre connaissance. Et cette connaissance constitue le moteur pour aller plus loin. Nous y puisons nos désirs, nos attentes, nos sensations de manque, nos aspirations. Ils ne sont pas que les traces de blessures anciennes mêlées à quelques pulsions physiologiques.

Nos supposés échecs, frustrations et ce que nous concevons comme nos difficultés, ne sont que les écarts perçus, ressentis, entre le vécu et l'attendu. Pour répondre à cela, Maître Eckhart, théologien allemand du quatorzième siècle, nous proposait de nous détacher de tout. La culture bouddhiste nous indique aussi que sans attentes, il n'y a pas de souffrance dans la mesure où il n'y a plus cet écart entre le désir et le vécu. Elle va jusqu'à inviter au ''non désir'', à une limitation à l’essentiel, à une ascèse sur les plaisirs que nous disons ''de la chair''. Le catholicisme, ce christianisme paulien instauré par l'empereur Constantin, préconise la souffrance et l’ascèse comme sublimation et rachat de l'âme humaine. Mais la pensée originelle de Joshua, dit Jésus, prône l'amour du prochain et se contente de laisser à la providence de pallier à nos manques et besoins. Il s'agit d'accueillir ce qui vient, comme le font les enfants en toute confiance.

Pour les un, goûter à un carré de chocolat réveillerait l'envie et donc la tentation, alors que pour l'autre, ce serait accueillir ce qui vient et le déguster comme un cadeau du ciel. Cette seconde posture m'apparaît plus conforme aux sagesses anciennes comme celle de Diogène et des stoïciens : déguster et, dans un détachement de tout superflu, ne pas rechercher quoi que ce soit plus.

Il me semble que ces sensations que soulèvent ces perçus indiquent que les sentiments sont le cœur, la source et le moteur de nos vécus. Et là, il nous est loisible de nous verser tant dans le coté sombre de la frustration que dans celui de la joie et du lumineux de l'accueil. Le choix que nous faisons de courir après l'un ou l'autre, voire les deux, nous appartient et c'est là notre contribution à notre être, à ce que nous sommes au fond. Ici, ce choix si important dans ce que nous sommes nous appartient totalement.


Jean-Marc SAURET
le mardi 2 juillet 2024

Lire aussi : "Bienveillance"

Votre pensée est l'endroit où tout commence (25 06)

''Nous faisons attention à penser. Mais faisons nous attention à ce que nous pensons, à son impact dans nos vies ?'' écrivait Louise HAY, chef de file du New Age, dans son ouvrage "Transformez votre vie - Une pensée positive peut changer la donne". Je ne peux m'empêcher de relier cette pensée à cette autre phrase d'Albert Einstein : "Tout est énergie et c'est là tout ce qu'il y a à comprendre dans la vie. Aligne-toi à la fréquence de la réalité que tu souhaites et cette réalité se manifestera. Il ne peut en être autrement. Ce n'est pas de la philosophie, c'est de la physique.'' D'autres auteurs encore ont manifesté cette prise de conscience que ce que nous pensons, d'une manière ou d'une autre, impacte nos vies et ce que nous y expérimentons, jusqu'à ce qui nous arrive.

Dans un premier temps, nous comprenons que ce que nous pensons influence notre regard sur le monde. Ainsi, à cette assertion rationaliste et matérialiste : nous ne croyons pas ce que nous voyons, une assertion constructiviste fondée sur l'expérience répond : ''nous ne voyons que ce que nous croyons". Dans un deuxième temps, nous comprenons l'impact de la vibration de nos pensées sur notre environnement. Nous le voyons effectivement en matière de santé avec les phénomènes de guérisons dites spontanées. Nous le voyons aussi avec l'arrivée dans notre parcours de "synchronicités" comme l'avait décrit et défini le psychanalyste Carl Gustav Jung, sous forme de coïncidences qui font sens.

Dans la prémonition, est-ce la pensée qui "courbe" le réel ou est-ce le réel qui nous interpelle ? Personne n'a méthodologiquement tranché. Seule la croyance en la primauté de la matière et de l'espace-temps induit la prévalence des faits sur nos pensées. En l'occurrence, il s'agit bien là d'une ''croyance''.

Je rappelle ici l'un de mes propos antérieurs : "le physicien Philippe Guillemant reprend le concept de synchronicité conceptualisé par le psychanalyste Carl Gustav Jung. Lors d'une séance avec une de ses patientes qui lui racontait avoir rêvé d'un scarabée, un même scarabée vint cogner à la vitre de la fenêtre du bureau et Jung dit à sa patiente : "C'est votre scarabée !"

Guillemant dit avoir vécu nombre de ces synchronicités (qui relient deux réalités dans des temps différents) et en avoir lui-même provoqué, comme des interférences entre les temps. J'avoue n'en avoir jamais fait l'expérience et peut-être que je n'y prête pas attention. Mais ce que nous indique là (le physicien) est que nous pouvons avoir une influence sur l'avenir par le simple fait de notre pensée, comme une interférence entre le monde physique et celui de l'esprit. (Il en déduit) aussi que nous pourrions intervenir sur notre futur "déjà là", que nous pourrions en changer la trajectoire. Animisme?"

Le propre des religions animistes (dont l'anthropologue Bruno Etienne considérait qu'il s'agissait là de la religion la plus importante et le plus répandue dans le monde) est de considérer la réalité universelle comme une superposition de deux mondes : celui physique où nous ressentons, agissons et vivons, "souperposé" à celui des esprits (ou spirituel), le monde de la "véritable réalité", où il faut aller pour résoudre les problèmes aperçus dans le premier.

Les "hommes médecines", sorciers et chamanes, vont donc bien, par différentes pratiques, chercher dans le monde des esprits les réponses et solutions à ce qui "dysfonctionne" dans le monde matériel. Dans ces approches là, la parole est réputée magique. Elle est considérée comme ayant la capacité de transformer la réalité, voire le ''réel"...

Ce qui m'est apparu, avec cette sensation de convergence des sagesses, est que cette "magie" est tout aussi réelle et de même nature dans d'autres mondes spirituels. On retrouve là ces phénomènes que l'on nomme "miracles", et que l'occident rationnel nomme des "guérisons spontanée" ou "inexpliquées". Ainsi, d'aucuns pourront citer les phénomènes de Lourdes en France, de Garabandal et de Saint Jacques de Compostelle en Espagne, du Vatican et de Pise en Italie, du mur des lamentations à Jérusalem, de Fatima au Portugal, de la basilique de Saint Olav à Trondheim en Norvège, de Chimayo au Nouveau-Mexique, de Naag Mandir aux Fidji, du Gange en Inde, du Mont Kailash au Tibet, de La grotte mariale de Nsimalen dans la banlieue de Yaoundé, de Medjugorje en Bosnie, de Glastonbury et Madron Well en Angleterre, etc... On peut retrouver des manifestations analogues autour de personnalités vénérées ou d'objets religieux ou magiques, ailleurs dits reliques...

Cette convergence des sagesses raconte, avec des mots propres, des mythes différents mais convergents. Ils véhiculent le même phénomène de changement, de guérison par la seule croyance en la puissance spirituelle, par l'acte de pensée, dit ailleurs "acte de foi". Les croyants de tous horizons ont besoin, peut-être pour mieux y croire, de valider ces phénomènes à l'aune de la science. Ils font, dans différents laboratoires et institutions, un véritable travail rigoureux d'enquête et d'analyse aussi rationnelle que matérialiste. C'est un peu comme si la science devenait le juge de paix. 

Leurs réponses sont convergentes là aussi : nombre de dits-miracles ne peuvent être expliqués que par une intervention immatérielle, voire spirituelle, sinon ils demeurent inexpliqués. Ainsi, si ce que l'on pense intervient sur la réalité du monde, et si nos préoccupations sont dans l'empathie et la bienveillance, alors, comme le propose le moine bouddhiste Matthieu Ricard, le monde pourrait devenir meilleur. En attendant, tout ceci nous raconte que ce monde est à notre portée et que dès lors notre pensée est l'endroit où tout commence...

Cependant, si j'ai une certaine aisance à faire la différence entre pensée déductive et perception intuitive, j'ai une véritable difficulté à les mettre en cohérence. Ainsi, je me demande : Est-ce que ce que je pense détermine la réalité ou est-ce que je perçois ce qui est ou qui va advenir ? Je vois là un certain antagonisme qu'il m'est difficile de résoudre. Soit la pensée reçoit l'information, soit elle agit sur le réel. Dit autrement, est-ce ce que l'on perçoit qui agit sur le réel, ou bien ce que l'on perçoit du réel n'est que ce que l'on y projette ?...

Dans ces conditions, pour résoudre ce dilemme, laissons de côté la réflexion d'une logique rationnelle "à tout crin" comme je viens d'en user ici, et regardons, contemplons ce qui coexiste : je peux effectivement agir sur le réel comme nous venons de le voir dans cet article. A partir de là, je peux intuitivement recevoir directement des parcelles du réel (leur idée ou leur reflet) qui me donnent à penser le monde plus justement et plus pleinement. Il n'y a là aucune exclusive. La différence me semble être dans la sensation, dans le vécu de l'une ou de l'autre de ces pensées dans la mesure où, justement, je sais pleinement faire cette différence.

Ce simple constat va me permettre de m'inscrire dans un cycle dynamique dans une dialectique interactive, l'une nourrissant l'autre et réciproquement.

 
Jean-Marc SAURET
Le mardi 25 juin 2024

Lire aussi : " Dieu, le bien, le mal... " 

La vérité ne serait-elle qu'une croyance ? (18 06)

La notion de vérité vient de l'idée d'une adéquation entre le propos sur les choses et la consistance des faits. Cela sous-tend que la réalité serait en soi préexistante à ce que l'on peut en penser et en dire. En d'autres termes, il y aurait une chose en soi avant qu'elle ne soit "pour soi". Ainsi, il est loisible d'affirmer que la vérité réside dans l'adéquation et la superposition de ces deux types de réalités. La  chose serait d'une grande simplicité, si la réalité en soi était là. Mais depuis Lacan et les constructivistes, nous avons compris que ce que l'on nomme “la” réalité en soi, chère à Bergson, ne serait encore une fois, qu'une idée que l'on se fait du réel.

Nous savons qu'il n'y a pas de vérité absolue et que celle-ci, socialement, dépend alors du seul discours repéré, référent, qui prétend en rendre compte. Ainsi la "vérité" résiderait dans un discours "dominant" en l'espèce la réalité, c'est à dire en donnant, voire en y apportant le sens. Par cela, celui-ci constitue un jalon, un repère, fondant simplement la consistance d'un points de vue (et c'est tout !). Ce discours, ce récit, ce propos, prend alors la fonction d'étalon de vérité. Longtemps, la croyance chrétienne a culturellement joué cette fonction. Puis ce fut la rationalité qui en tint lieux et fait place et aujourd'hui à de simples et ordinaires récits dominants qui suivent des intérêts et tentent d'être dominants pour tenir ce rôle de repère laissé vacant et assurer la fonction référente à des fins diverses. 

Malheureusement, cette fonction ne tient plus, car le système de références, dans ses évolutions s'est trouvé disqualifié : le pilier réputé fondateur et source de croyance s'est effondré. Il s'agissait de l'humain fils de dieu : celui de l'humain est devenu dieu par la raison. Et l'enchaînement devient inéluctable, De matérielle, la raison se fit le matérialisme lui-même. Ce récit constituait le critère de vérité en tant que références sociales parce que sociétales et partagées. Aujourd'hui, le pilier n'est plus qu'un propos, un récit fondé sur des intérêts, des opinions ou croyances communes, mais uniquement dans des groupes sociaux distincts et particuliers, qui échappent donc à cette dimension d'universalité. Tous ces récits multiples, et multipliés, sont désormais en concurrence. Ceci a dramatiquement crevé les yeux lors de ladite pandémie sanitaire où un propos dit scientifique venait abolir toutes autres pensées ou hypothèses. Celui-ci s'effondre actuellement. Le peuple n'est ni idiot ni dupe...

Ainsi, même si l'on sait comment marche une vérité sociale, nous avons toujours du mal à dire dans l'absolu ce qu'est la vérité, ce qui la fonde et la garantit au milieu des guerres concurrentielles que se livrent les récits émanant d'idéologies diverses. Dans notre monde occidental, par exemple, je pense à l'islam politique, au christianisme fondamental ou catholicisme traditionnel, au wokisme, à la cancel culture et à bien d'autres. Alors, la vérité, comment ça marche ?

Bien souvent la vérité se cache derrière deux paravents in-vertueux : l'opinion et le point de vue. L'opinion est le résultat, comme son étymologie le suggère, d'affrontements entre nos sentiments, et l'on finit toujours par penser que... Le point de vue, comme les mots l'indiquent, représente ce que l'on perçoit depuis sa place, depuis sa position. Il s'agit là de déductions rationnelles. Aucun de ces deux paravents n'est une approche de la vérité. Elles en donnent des images, des aperçus, des artefacts. La première notion, l'opinion, apparait depuis ses propres croyances (même si elles sont partagées dans diverses collectivités), la seconde, le point de vue, se construit depuis sa raison, son raisonnement sur des représentations sociales à l'aune de principes sociaux locaux.

Ainsi, on peut se demander si ce ne serait pas ce type d'observation qui aurait dicté à Platon le mythe de la caverne où toute réalité ne serait que l'ombre projetée d'un réel bien "ailleurs". D'ailleurs, penser, selon l'approche constructiviste, ne serait-il pas un acte de mise en réalité ? En effet, tant qu'une chose n'est pas pensée, nous propose cette approche, elle n'existe pas, ni en soi, ni pour nous. Ici, "être" est uniquement dans le verbe.

Nous savons aussi qu'il n'y a pas de vérité hors d'un contexte qui la fonde. Comme la phénoménologie husserlienne de la perception, il s'agit toujours d'un objet sur son fond, et sans le fond, il n'y a pas d'objet repérable. Sans objet, le fond d'ailleurs, ne sert à rien. Ce que l'on pense être la vérité est l'idée d'un invariant aussi indétrônable que deux et deux font quatre. Nous savons aussi que tout dépend de la base sur laquelle on s'articule. Il y en a où deux et deux font 22 et d'autres ou cela fait 20, voire 11 ou autre chose encore. Donc, même d'un point de vue mathématique, l'idée d'invariants référents reste aléatoire, instable et dépendant de la base de référence, c'est à dire l'environnement, ou le contexte, notamment....

Pour sa part, la physique newtonienne repose sur un certain nombre d'invariants, comme la vitesse indépassable de la lumière, le principe d'inertie, les principes d'actions réciproques. L'argument vaut pour la gravitation, le rapport de masses de Planck, le principe d'invariance de Weyl et Wigner, etc... Nous savons, par exemple, que le biologiste Rupert Sheldrake a remis en cause l'invariabilité de la vitesse de la lumière. Dès lors le référent tombe : l'invariant cesse de l'être. "C'et vrai, répondirent des scientifique à Sheldrake. Nous avons donc fait une moyenne" et ils ont poursuivi leur route sur le même paradigme qu'ils savaient ne plus être valable... La croyance a une puissance insoupçonnée dans la vie de la raison.

Nous savons aussi que les lois que nous voyons dans la physique de l'immensément grand sont incompatibles avec l'étude du microscopique, et moindre encore. D'où la conception d'une physique quantique pour étudier et comprendre les microcosmes. Nous savons aussi que "les lois de la nature sont celles que la culture lui trouve", comme l'indiquait le psychosociologue Serge Moscovici.

Décidément la vérité ne peut pas s'appuyer sur des repères invariants d'une réalité donnée. Le principe même de vérité absolue se dissout dans des calculs contradictoires et opposés. Alors s'invite l'hypothèse d'une vérité relative, dépendant autant de l'environnement que du sujet qui la constate. C'est bien là un tout autre principe que nous propose la physique quantique.

Si le symbole de la vérité est le miroir (comme l'illustre le conte de Blanche Neige), le mythe de Narcisse et l'histoire qui le raconte, le décrit, et le déroule. Cela nous indique que le fait que Narcisse ne se rend pas compte que le visage qu'il contemple dans l'eau est le sien. Cela nous dit que la vérité est directement liée à une question de conscience. Ce n'est pas tant la chose montrée qui nous importe mais le sens que nous lui trouvons. Ainsi, nous revoici avec Marc Aurèle et les Stoïciens... 

Par ailleurs, Socrate disait que tout ce qu'il savait était qu'il ne savait rien. Au cœur de la vérité, du moins de sa recherche, se trouve le doute, un doute fondamental qui devient le garant de cette vérité cherchée. On retrouve ici  le fondement de la recherche scientifique où ce qui est acquis ne l'est que jusqu'à la preuve du contraire ou de la différence.

Dès lors ce n'est pas le but (la vérité) qui est le moteur de notre recherche de "la réalité du réel", mais la démarche, le chemin de doute, la méthode perceptive et réflexive. Cependant, la vérité concentre en elle symboliquement l'idée d'une certaine densité qui, au cœur de nombre de cultures, confère à la réalité une force suprême, inaliénable, inarrêtable et indestructible. Elle est colorée d'une certaine dimension d'absolu. Il y a quelque chose de la représentation divine, de l'immanence du réel, et d'un lien avec la transcendance. Il me semble que c'est en cela que, dans nombre de cultures, la recherche de la vérité devient à certains égards un absolu, et s'apparente à une démarche fondamentale. 

En effet, si le doute est son outil, alors ce n'est pas la vérité elle-même qui serait fondamentale, mais sa simple recherche. Ainsi, la vérité devient, à l'instar de l'horizon, une visée, une finalité qui recule encore à chaque fois que nous avançons vers elle. La vérité, dès lors, ne se révèle pas. On en entrevoit seulement les symptômes : elle se cherche. Ici encore, ce n'est pas le but qui compte, mais le chemin, à la seule condition qu'on l'ait une foi déterminée vers le but recherché.

Pourtant, un proverbe africain nous dit que si le mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier et finit toujours pas arriver et restaurer le vrai, lequel triomphe toujours. Depuis quatre mille ans, quand l'occident recherchait la vérité, l'orient cherchait la sagesse. Quand l'occident fondait les mathématiques pour mesurer et comprendre le réel, l'orient développait l'approche intuitive dans la méditation vers la prise de conscience de ce qu'est le réel, de ce qui est. Quand l'occident développait une approche matérialiste qui donna naissance à l'approche scientifique par le chiffre, l'orient développait la conscience et l'intuition pour ce faire. Aucun des deux n'est la juste démarche et donc ne détient la vérité, mais seulement dans la dimension qui lui est propre. Ceci valorise la fonction du récit parce que celui-ci permet l'attribution d'un sens.

Dans le bon sens populaire, comme l'indique une de ses croyances, il suffirait de voir le réel pour accéder à sa vérité. Comme le disait l'apôtre Thomas à son maître Jésus : "Je ne crois que ce que je vois !". Ce à quoi la sociologie clinique ou la psychosociologie lui répondent : "Tu ne vois que ce que tu crois !". D'où l'assertion de Saint-Exupéry : "L'essentiel est invisible aux yeux". Ce n'est donc pas  un simple aphorisme ni une allégorie ou une image poétique, mais un fondement, un sacré...

De fait, la vérité réside dans notre regard, dans notre façon de faire dans la considération des choses du monde, et notre capacité à les identifier, à les nommer ou pas. La vérité ne serait alors qu'une illusion du réel, lequel est in-attrapable, inexistant. D'ailleurs, exister ne serait que la construction idéelle d'un objet par un sujet qui le regarde, avec ses références et ses représentations (son critérium, disait Schopenhauer).

Cependant, ce n'est pas parce que la vérité est incertaine que le mensonge n'existe pas. Ainsi, tout ce que vous faites hors de votre propre éthique, loin de vos propres valeurs, est un mensonge, et nous savons le mensonge destructeur. Ce qui est premier est donc la valeur, celle qui fonde notre regard, nos pensées et nos actions. Gardons en conscience cette valeur de vérité. Elle nous sera toujours quelque part utile.

Ce n'est pas parce que le réel est un inaccessible, dans la mesure où il se situe hors langage, donc non inscrit en lui et dans notre réalité, qu'il n'est pas. D'ailleurs, qu'est-ce qu'être ? Pour soi ou en soi ? ... Les deux ou ni l'un ni l'autre, parce qu'il ne s'agit là que des hypothèses de notre conscience. Par ailleurs, le proverbe latin "In vino veritas" (la vérité est dans le vin) doit bien avoir quelques fondements. On dit bien que l'homme ivre ne cache plus rien de sa pensée ni de sa réalité ni de ce qu'il est au fond... Ce que l'école de Palo Alto nous a fait savoir est que tout ce que l'on voit dans le monde, dans la réalité, n'est qu'une projection de ce dont nous avons conscience, ou connaissance. Ainsi, la vérité que nous voyons dans le monde, ou que nous exigeons de lui, n'est jamais qu'une projection de notre propre croyance,  de notre conscience et de nos représentations. Tous ces phénomènes se passent pour nous en toute inconscience, transparence et sincérité

Finalement, nous pouvons dire que la seule vérité qui soit est un "dit", un "représenté sincère", un conscient, absent de nos propres mensonges. Ceci réclame notre propre absence d'intention de dissimulation et d'intérêt en dehors du bien, du beau, du bon. Alors, la vérité est-elle un objet inaccessible, éphémère ou intemporel, ou un simple concept pour un sujet pensant et projetant ses représentations ?... 

En attendant nous avons compris qu'elle n'est pas son objet ni son contenu, mais bien une "conscience", ou une construction, dépendante d'une éthique présente, d'un propos formulé, d'un récit dans une posture sincère du sujet. Faisons l'hypothèse d'un univers "puzzle énigmatique" produit par nos représentations dans le virtuel de nos consciences. On va retrouver là quelque chose de l'ordre de la croyance, du reconstruit. Il me semble que c'est là toute la dimension de notre propre mystère.

Nous gardons en mémoire le fait que pour qu'un regard ait du sens, il lui faut une pensée, une raison, un fondement qui le porte. Ensuite, tout le reste va de soi...

Jean-Marc SAURET
Le mardi 18 juin 2024

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Vieillir, clap de fin ? (11 06)

Le général de Gaulle avait dit que la vieillesse était un naufrage. Il est sûr que vécu de l'intérieur, c'est bien ce que l'on peut ressentir. Par ailleurs, j'entends bien l'adage selon lequel la vieillesse ou la jeunesse serait "dans la tête", comme l'on dit. Bien sûr, quand les empêchements et les altérations physiques ou mentales s'accumulent, il se peut et il arrive alors que l'on capitule, que l'on se résigne à les accepter comme autant d'éléments de notre présent. Ainsi, dans ces conditions, il arrive que et que celui-ci devienne pire encore, et s'inscrive dans la perspective du futur que l'on craignait. 

C'est ainsi, que dans un dernier lâcher prise, on devienne vieux, définitivement vieux. Les projets sont alors à très court terme. Les œuvres s'amenuisent et il arrive même que l'on doute d'elles. On fait une sorte de bilan de la vie, de sa vie. Ai-je donné le meilleur de moi-même ? Et puis d'autres idées traversent la tête, si on l'a encore. On s'interroge alors en continue : ai-je bien fait ? Aurais-je pu faire mieux ? Ai-je été celui que l'on attendait ? Ai-je assez aimé ? Voire encore, ai-je bien profité ? ou encore, ai-je eu tout ce que j'aurais pu avoir ? Etc...

Les questions d'accomplissement viennent à la surface, comme un bilan d'intentions et ce que nous sommes se révèle froidement, d'un coup, sans équivoque. Suis-je assez ? Ai-je fait assez ? Ai-je eu assez ?

La question de continuer ne se pose pas, c'est celle d'arrêter, ou pas, qui nous taraude, avant d'arriver à un "à quoi bon", désabusé. Un peu comme si la question de l'utilité surgissait alors, comme celle de l'efficience. En d'autre termes cela revient à "ce que nous sommes ou ce que nous faisons"...

Eh bien, cet article pourrait bien être le dernier. Peut-être que pas grand monde ne le lira... Est-ce le clap de fin ? Possible, bien sûr, mais de fait pas du tout ! Nous avons tellement de choses encore à nous dire !

Alors avant de tenter de conclure trop vite, il reste un brin d'étude à finir : comment vivent et ont vécu cela ceux qui marchaient devant ? J'avoue ne pas savoir, ni avoir consacré de temps à une étude exhaustive en la matière. Je me fie alors à mes propres observations réflexives. A ce moment, d'autres questions me viennent, liées à ma représentation du phénomène. Parce que la vision guide mes pas, tout ce que nous vivons et faisons est lié aux notions de représentations du monde et de soi dans ce monde, à des questions d'intérêts, d'enjeux et de contraintes. Celles-ci soulèvent de l'amour (et donc de la sérénité) ou de la peur.

Les habitants de l'archipel japonais d'Okinawa ont la réputation de vivre centenaires, d'éviter plus que d'autres la dépression, la sénilité et bien des maladies du vieillissement. Ce qu'en disent les scientifiques ? Il s'agirait pour certains, du mode d'alimentation alliant fruits de la terre locale et fruits de la mer sauvage. Pour d'autres, il s’agirait de leur pratique philosophique ancestrale de l'Ikigaï : une réflexion sur le projet de vie croisant ce que l'on sait faire, ce que l'on aime faire, ce qui est utile pour tous et ce qui permettra d'en vivre. D'autres encore indiquent que les liens sociaux locaux se construisent en communauté. Les "Moai", par exemple, sont des groupes d'entraide locaux qui se réunissent dans des lieux de convivialité où chacun retrouve chacun, discute et déguste de bonnes choses simples. Cette solidarité, teintée de plaisirs simples partagés, aurait une fonction de bonheur et petmettrait d'augmenter la sérénité des pratiquants, et ainsi la vie.

Chez nous, il me revient ce message de mère Teresa disant que "la plus grande maladie, aujourd'hui, n'est ni la lèpre ni la tuberculose, mais le sentiment d'exclusion." Nombre de témoignages auprès de thérapeutes en occident témoignent de ce sentiment profond et troublant de n'être pas à la hauteur, de risquer le rejet, de ne pas faire partie de "la famille". Déjà, dans nombre de familles, l'enfant n'est souvent qu'une incarnation du désir des parents. Ceux-ci décident jusqu'à comment les habiller. L'argument vaut pour ce qu'ils vont manger, les lectures qu'ils doivent faire ou les divertissements auxquels ils peuvent ou doivent s'adonner. L'enfant devient alors un objet des parents, et non pas un sujet dans la famille. Cela revient à considérer que ni les désirs, ni les goûts de l'enfant n'avaient de valeurs, ni d'importance.

C'est ainsi, que, dans les cabinets des thérapeutes, le discours de l'incompétence, et de l'incomplétude se répand. Voilà des adultes qui doutent d'eux-mêmes, quand ils ne se haïssent ou ne se détestent jusqu'à l'auto-rejet. Ces malades du bonheuront alors tendance à mal vieillir, à se déliter au fil des ans, en totale perte de confiance en eux, abandonnant les compétences qui sont les leurs et dans lesquelles ils n'ont jamais cru.

Par ailleurs, j'ai vu, chez nous, des anciens être là, "en attendant" ! Il est vrai que nous n'avons pas la main sur le réel. Certaines croyances disent que notre destin "appartient à dieu", que lui seul en décide. Mais qu'est-ce que dieu ? Une autre représentation peut nous permettre d'affirmer que nous ne serions que notre physique, et notre matière. Être, et exister, se réduirait seulement à nous incarner dans cette matière qui nous constituerait. Poursuivre serait la seule et unique opportunité. Ainsi on ne pourrait qu'attendre, afin que ça se passe.

Au décès du père d'une amie, je parlais avec un de ses amis tibétain et bouddhiste. Il n'affichait aucune tristesse. Mon amie non plus d'ailleurs et cependant j'avais entendu sa difficulté à affronter l'absence de son père. Mais dans cette représentation du monde, dans cette culture, la mort est un passage, une transformation, et pas une fin. Il s'agit juste d'un moment dans un cycle. Alors celui qui se trouve face à cette éventualité de passage ne s'inquiète de rien et continue sa vie jusqu'en au-delà. Il y a aussi ceux qui croient en la continuité de l'âme et ils s'abandonnent dans les mains du "divin". Ce qui tient le destin, dans ces conditions, est et reste notre moi profond.

De ce fait, vieillir revient à s'approcher du changement. Certes, celui-ci comporte un caractère quelque peu définitif dans la culture qui est la nôtre. Ainsi, certains choisissent, d'autres subissent ou se soumettent, d'autre encore vont décider en fonction de représentations, d’enjeux, intérêts et contraintes. Si vieillir peut être difficile, mourir est simple comme un bonjour, ou plutôt un au revoir et merci. Je ne traite là que la posture de sérénité, pas de celle de la peur, dont on peut se détacher personnellement et simplement dans la contemplation. D'ailleurs, celle-ci nous appartient en propre.

Mais, vieillir est-il aussi synonyme de handicap, de manques, de régression ? Peut être pas, même si dans notre environnement néolibéral, la vieillesse est devenu un marché lucratif. Mais mal vieillir serait-il incontournable ? Pour être entré dans de nombreux Ehpads, il m'a sauté aux yeux et au cœur, l'état d'abandon dans lequel se trouvent nombre de nos anciens, sans activité de plaisir, ni d'utilité ou de lien social réel. Il semblent passer le temp dans l'inutilité la plus totale. Je comprends, dans ces conditions, que la déchéance rôde, donnant raison à notre général favori. J'ai connu aussi des familles et des villages où les anciens vivent chez eux en pleine activité pour eux-mêmes et pour les autres, dotés de fonctions pour le groupe, et la famille. Il me revient l'image de ces anciens quand j'étais enfant, qui assumaient la fonction de sages, de sachants, d'expérienceurs avisés. Certains étaient les gardiens du jardin, d'autres les responsables de la vaisselle et d'autres encore de certains desserts. Il est vrai que si l'on empêche nos anciens de vivre, bouger, créer, alors ils dépérissent et combien ai-je constaté cela dans les "mouroirs pour vieux" ?

Bien sûr, il existe avec l'âge une limite à notre autonomie et qualité de vie. Mais combien la repoussent avec vitalité et passion tant leur activité volontaire reste vigoureuse... C'est encore de liberté et de moyens ordinaires, de lieux et de considération empathique, qu'il est question ici. On retrouve là ces notions d'abandon et de représentations limitantes. Ce sont pourtant celles dont nous avons le plus grand besoin pour bien vivre notre temps et bien finir notre parcours physique et moral. Alors, en toute bienveillance, et en toute Amitié, je souhaite bonne route à chacune et à chacun ! Yes, we can”, en bon français….

Jean-Marc SAURET
Le mardi 11 juin 2024

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Vers un nouvel humanisme (04 06)

On sait que la violence produit la violence, et l'augmente jusqu'à la destruction totale. A partir de ces prémices, nombre de démarches de type non violent, comme la CNV (communication non violente), et des associations, souvent internationales, proposent et promeuvent des réponses à la violence du monde sur ce registre là. Aujourd’hui, elles ne se comptent plus. Je repense notamment à celle-ci : "Pressenza", qui a développé un concept autant postural que relationnel. Ses auteurs et concepteurs le nomment le "nouvel humanisme". En cherchant un peu, on s'aperçoit qu'il y a derrière cette appellation toute une philosophie portée par des principes et des préceptes. J'ai relevé ceux-ci : leur site fait de longs commentaires qui me semblent superflus, tellement la posture rejoint ces sagesses qui ont pignon sur rue. On peut citer en l'occurrence, le Bouddhisme, les accords Toltèques, le Wu Wei, le christianisme essentiel et bien d'autres. On retrouve aussi des “invitations à faire” que l'on a déjà rencontrées, y compris en philosophie, par exemple, dans les propos de Carl G. Jung. Mais je préfère vous les donner en lecture et vous en ferez vous aussi votre miel, votre essence, voire même la critique, ou encore votre contribution à cette alternative d'un monde autrement déjà en marche.

Principes du nouvel humanisme (Pressenza)

1. Aller contre le courant des choses, c’est aller contre soi-même (principe d’adaptation).

2. Quand tu forces quelque chose vers un but, tu produis le contraire (principe d’action et de réaction).

3. Ne t’oppose pas à une grande force. Ne combats pas. Esquive ou recule jusqu’à ce qu’elle s’affaiblisse. Alors, avance avec résolution (principe de l’action opportune).

4. Les actions sont bien lorsqu’elles marchent ensemble et non isolément (principe de proportion).

5. Si pour toi le jour et la nuit, l’été et l’hiver sont bien, tu as surpassé les contradictions (principe de l’accord).

6. Si tu recherches le plaisir, tu t’enchaînes à la souffrance. Mais, tant que tu ne nuis à personne ni à ta santé, tu peux jouir sans inhibition quand l’occasion se présente (principe de jouissance du plaisir)

7. Si tu poursuis un but, tu t’enchaînes. Si tout ce que tu fais, tu l’accomplis comme une chose en soi, tu te libères (principe de l’action immédiate)

8. Tu feras disparaître tes conflits lorsque tu comprendras les forces jusque dans leur racine et non pas lorsque tu voudras les résoudre (principe de l’action comprise)

9. Lorsque tu portes préjudice aux autres tu demeures enchaîné. Mais si tu ne portes pas préjudice à autrui, tu peux faire ce que tu veux avec liberté (principe de liberté).

10. Lorsque tu traites les autres comme tu veux qu’ils te traitent, tu te libères (principe de solidarité)

11. Peu importe le clan dans lequel t’ont placé les événements ; l’important est que tu comprennes que tu n’as choisi aucun clan (principe de négation des contraires).

12. Les actes contradictoires ou unitifs s’accumulent en toi. Si tu répètes tes actes d’unité intérieure, rien ne pourra plus t’arrêter (principe de l’accumulation des actions).

On peut voir combien, une fois de plus, toutes ces approches sont convergentes et réaffirment des principes vieux comme la philosophie dans ce monde.

Mais qui est "Pressenza" ? Cette association internationale se présente comme étant un espace médiatique ouvert à l’expression de la base sociale. Elle privilégie un point de vue humaniste universaliste et impulse des partenariats avec d’autres agences, ainsi que des liens de réciprocité avec des portails, des plateformes, des médias, des communautés et cultures spécifiques. PRESSENZA fait partie d’un large réseau de nouveaux médias qui donnent une visibilité mondiale à leurs thématiques locales tout en enrichissant leurs informations avec les contenus que l’agence fournit. 

Pressenza présente des informations, initiatives, propositions et possibilités liées à la Paix, à la Non-Violence, au Désarmement, aux Droits Humains et à la lutte contre toute forme de Discrimination. Elle place l’être humain comme valeur et préoccupation centrale et valorise la diversité. C’est ainsi qu’elle propose un journalisme actif et lucide qui respecte ces préalables essentiels, visant la résolution des crises et conflits sociaux sous toutes les latitudes.

L’équipe de Pressenza regroupe des volontaires qui possèdent une vaste expérience en communication, en militantisme social, et dans des domaines culturels et académiques. L’agence est indépendante de tout intérêt économique, condition essentielle de son autonomie. Y participent des chroniqueurs, des reporters, des photographes, des vidéastes et des traducteurs, sur les cinq continents. Ils offrent un travail professionnel à titre gratuit.

Créée à Milan, Italie en 2009, elle obtient le statut juridique d’agence internationale à Quito, Équateur, dès 2014 (SNC-DAL-2014-0011-O Accord N°037 du 4 Juin 2014 du Ministère de la Communication) et s’organise en équipes et rédactions décentralisées. Présente dans 24 pays, elle émet quotidiennement son service d’informations en anglais, italien, espagnol, français, portugais, allemand, grec et catalan.

Voilà, juste pour se dire que le monde bouge par son socle et que nous ne sommes ni seuls, ni invisibles, à la limite juste ignorés mais tellement présents, efficaces et même puissants. Et dire que cela dépend de nous...

Jean-Marc SAURET
Le mardi 4 juin 2024

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