"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Le désir, la peur et la croyance (24 06)

Le philosophe Spinoza avait déclaré que le désir était une carte que l'on ne peut pas lire, que "Le désir est l'essence même de l'homme". Selon Spinoza, nous ne sommes pas des êtres rationnels qui parfois ont des désirs et des attentes. Nous sommes des êtres désireux qui apprennent à être intelligents. Il poursuivait en affirmant que "le désir est un feu qui te brûle si tu le retiens", et que "Ce sont les désirs qui façonnent le chemin de vos vies". Il continuait son propos par "Nous sommes ce que nous voulons, pas ce que l'on a, ni un nom, ni une expérience..." et j'ajouterais "pas ce que nous pensons être".

C'est effectivement le désir qui est le moteur de nos vies. Sans lui, pas de direction ni de raison d'être. C'est même dans le désir que "s'épuise" notre définition. Il est la direction de la projection que nous faisons de nous-même dans un monde que l'on déteste ou que l'on espère.

Il me revient cette conférence, il y a une trentaine d'années, du philosophe Michel Bara qui titrait "Du désir et de l'insatisfaction" où il montrait comment ce couple construisait notre chemin de vie dans une sorte d'apprentissage compagnonnique.

Je me souviens avoir lu quelques articles relatant cette proposition freudienne d'un certain désir premier, profond ou fondamental. Celui-ci serait là à chacune de nos actions, au départ de l'impulsion, au cœur de nos vies, comme un motif se répétant à la genèse de toutes nos actions, de tous nos actes, agissements, choix, décisions, postures et comportements.

Je repense aux cinq blessures originelles énoncées par Lise Bourbeau. Elle voit comme des systèmes structurants de nos personnalités. Alors je me pose la question alternative : qui du désir ou de la blessure serait premier ? Lequel pourrait être la cause ou la conséquence de l'autre ?...

Je me demande si le désir n'épuise pas toute la dynamique de la personne, toute la personnalité que nous vivons et déployons. N'y aurait-il que le désir au fond de notre âme, prenant la place de l'univers et des dieux ? Ces derniers ne seraient alors que des représentations symboliques de ce foisonnement propre au désir ?

D'aucuns imaginent le désir comme un souhait irrationnel, obsédant et impossible à satisfaire. Il pourrait cependant porter sur la possession matérielle ou immatérielle de quelque chose qui nous absorberait jusqu'à nous définir...

Faut-il alors parler de manques, comme d'autres parlent de blessures ? Le désir se construit il sur le manque, voire sur la blessure ? ... ou bien se construit il sur une certaine représentation du monde et de soi dans un univers contraint, contraignant et orienté et ainsi créant un manque, une blessure de ne pas le satisfaire ?

Certes, le désir ne naît pas de nulle part. La génération spontanée du désir n'existe pas. Il est bien la conséquence de forces en présence tant dans nos représentations en creux d'un monde que l'on imagine pour qu'il soit, alors favorable ou défavorable, en d'autres constructions fantasmatiques.

Il m'arrive de penser que nous traînons notre désir comme un fardeau sans comprendre qu'il est certainement la source ou la raison de nos souffrances. Dans ces conditions, le bouddha aurait eu raison ?... Mais alors, qui ou que serions nous ?

Si le désir est ce qui nous fonde par ce qu'il impose la vision du monde et de soi dans ce monde, la seule chose qui s'oppose au désir n'est pas l'échec car celui-ci n'est qu'une remise à plus tard ou à un autrement. La seule réelle opposition au désir est la peur. Car c'est elle qui détruit le désir, celle qui le rend impossible ou improbable, voire même inespérable, indésirable. 

Et si, comme l'affirme le neurologue Joe Dispenza, le désir n'était que le souvenir d'un possible, souvenir d'une autre réalité déjà là, comme le proposent le physicien Philippe Guillemant ou l'anthropologue Philippe Bobola ? Le désir ne serait alors que quelque chose qui existe déjà quelque part dans l'univers, quelque chose dont nous avons eu la sensation et qu'il nous suffirait de regarder en face et d'attraper. Il suffirait alors de remercier l'univers de nous l'avoir déjà apporté...

La peur, quant à elle, serait cette voie de garage qui nous détourne du désir, parfois. Pourtant, elle peut être considérée aussi, comme la source de toutes nos souffrances, en toute dépendance de la visée. Elle peut devenir également cette alliée qui nous indique que nous ne sommes peut-être pas sur le bon chemin. Cette peur peut être aussi, celle qui rend le désir encore plus désirable par toute la frustration qui pourrait en découler.

La peur de réussir comme la peur de manquer, tant sa cible que la satisfaction de toucher au but, de combler nos attentes et nos manques, est le marqueur immanquable et absolu de la cible elle-même. La peur démultiplie l'importance du manque jusqu'à peut-être l'effacer. Elle est le marqueur de l'absence du résultat poursuivit. La peur nous tire aussi vers le fond du manque avec son lot de culpabilité, d'auto flagellation et de douleurs. Et celles-ci deviennent de nouvelles cible et de nouvelles raisons d'avoir peur... Et si alors le désir perdait sa cible ? Salvation ou effondrement total ? Vous me direz... Je crois retrouver là le fondement du christianisme paulinien où la souffrance et le sacrifice donnerait accès à la rédemption d'une représentation de soi mauvaise, incomplète, pécheresse et donc occupée par une sorte de péché originel, humain par essence. 

Par ailleurs, il reste à considérer que la peur nourrit le désir, le canalise et le façonne au point même d'en changer l'orientation. La peur intervient dans l'élaboration du désir comme un vaccin. Elle cible les objets de terreur comme des objectifs de contre désir, et le sujet se soumet. Que c'est il passé lors de ladite pandémie de la dite covid ? Les menaces ont construit des peurs que le battage médiatique accentuait vertement. 

Bien des gens se sont donc laissés injecter un produit incertain en guise de vaccin se soumettant à leur peur, non pour se prémunir d'un virus mais bien souvent pour se prémunir de conséquences de la désobéissance (certains ont perdu leur travail et leurs rémunérations). Ainsi la peur par menace et désinformations déconstruit les désirs de santé, simplement pour éviter des menaces institutionnelles. 

Un propos complotiste ? Tout est sourcé : lisez les rapports sénatoriaux américains sur la campagne sanitaire publiés partout sur le globe mais jamais en France. Je repense à bien d'autres comme à celui plus récent de la société Pfizer elle même, avouant l'inefficacité de leur produit, son inutilité et sa dangerosité. Si le désir de vérité vous habite, alors vous pouvez continuer votre route sans détours. Il est, avec le désir du beau et du bon, une voie "précieuse" de nos âmes.

Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Par exemple, en matière de santé, ce n'est pas ce que vous faites ni ce que vous prenez qui vous soigne, mais ce à quoi vous croyez. Si vous pensez que tel produit est efficace pour ce que vous avez, alors il le sera et à la hauteur de votre croyance. C'est ce dont s'est rendu compte l'anthropologue du soin, Jean-Dominique Michel. Ainsi un patient ayant lu qu'une molécule était efficace contre le cancer qui le rongeait (et dont il avait le désir de guérir) en parla à son médecin qui la lui commanda. Elle le guérit sans délais et complètement. Mais quelques années plus tard, il tomba sur un article qui dénonçait le commerce de cette molécule "complètement inefficace et inutile" (sic). Son cancer reparti et il en mourut, la peur au ventre (peur qu'il n'avait certainement pas traitée). Bien des exemples identiques sont connus de sociologues et anthropologues de la santé.

Croire est bien notre fondement. Ce que nous croyons nous fonde et nous construit avec une efficience totale. Ainsi, c'est bien parce que nous croyons à quelques "bénéfices" que le désir qui nous définit s'installe. Si nous arrêtons d'y croire, le désir s'effondre et disparait. C'est bien parce que nous y croyons que la peur s'installe et ce n'est pas elle qui nous détruit mais le fait que nous croyons fermement qu'elle va le faire, voire que "ça va se passer comme ça". C'est aussi là l'origine ou la "mécanique" des miracles, qu'ils soient logiques ou pas, qu'ils surgissent à Lourde, à Fatima, à Medjugorié ou ailleurs. Ainsi, nous voici revenu à l'essentiel, au fondamental. C'est bien là le canevas de notre réalité avec son chapelet d'intérêts. "Nous sommes ce que nous croyons, jusqu'à ce que nous changions de croyance". Je nous invite à revisiter toute nos certitudes et vérités à l'aune de ce principe.

Ainsi, rêver sa vie s'avère déterminant pour la réussir, si tant est que "réussir" ait un sens commun. Notre culture nous tient debout et nous ouvre une direction de progrès (si tant est que le progrès soit une "bonne" direction). La science prouve la réalité du monde, si tant est qu'elle existe en dehors de nos croyances. Etc... Ainsi, le désir structurant la personnalité, la peur dont l'influence s'étant à tous les comportements, et la croyance qui agit tout cela comme une grille de la réalité, sont les trois pôles imbriqués de nos vies. De là nous pouvons comprendre les interdépendances, les compatibilités ou incompatibilités culturelles, et la dynamique globale, où tout le reste ne serait que bavardage... à moins que notre pensée ne soit un acteur patent sur l'univers. Et donc, ce que l'on croit serait le monde, et vice versa ? Mais ceci est encore un autre sujet. Si la réalité est ce que nous croyons, qu'est-ce que le réel, si non "un indéfini à façonner et à croire" ?... Voilà une belle réflexion en perspective !

Jean-Marc SAURET
Le mardi 24 juin 2025

Lire aussi : L'Art, cet autre langage pour prospecter le réel ... " 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos contributions enrichissent le débat.