"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Conscience et réalité quantique (02 09)

L'approche constructiviste nous dit, comme l'a écrit Schopenhauer, que "l'objet est pour un sujet qui le regarde. Si le sujet s'en va, l'objet disparaît." Ainsi la réalité n'est-elle jamais que l'idée que l'on s'en fait, avec toutes les conséquences qui en découlent : ainsi, on ne voit que ce que l'on croit, et jamais l'inverse. J'ai déjà beaucoup traité de ce détail essentiel. L'approche quantique, quant à elle, nous dit que la réalité est modifiée par la présence d'une conscience observatrice. Voilà qui modifie quelque peu le paradigme !...

Ce qui est bien “certain”, c'est que pour qu'il y ait une modification de sa propre croyance, il faut que des changements interviennent dans les enjeux. Nos intérêts sont en résonance avec nos sentiments et avec nos sensations. Sentiments et sensations sont donc les moteurs du changement de réalité. Mais que dire de l'intention ? En effet, nous sommes bien à même de préciser qu'il n'y a de réalité que pour soi. Voilà ce que je pense et voilà ce que je crois être vrai. Tels sont les éléments qui constituent ma réalité, et en l'espèce, c'est bien “ma pensée qui crée ma réalité: je l'ai déjà développé à plusieurs reprises.

La physique quantique nous donne quant à elle, d’autres codes. Elle explique la façon dont la pensée, et surtout les sentiments, influent sur la matière et la déterminent. Ils la situent, en lui donnant forme. Plusieurs expériences semblent bien montrer que c'est ce que pense l'observateur (ce qu'il croit constater), qui positionne le proton et détermine ainsi l'atome de matière. C'est ce que constata Niels Bohr. Dans ces conditions, ce dont je suis persuadé, positionne les protons, jusqu'à constituer la matière, et en la modifiant, jusqu'à la faire disparaître. C'est là un apport considérable, et déterminant, mais aussi dérangeant, qu’apporterait la physique quantique.

Regardons, à cet effet, un sujet connexe, celui du symbolisme, auquel s'adossent les croyances. Nous savons que le langage est un système symbolique qui installe en réalité, des projections imaginaires et spéculatives. Le symbole est bien cet élément auquel s'accrochent les projections. Lesdites projections installent en réalité, ce que l'on conçoit et considère. C'est donc cela, qui nous fait monde. Le langage fait exister le mondetel quelà notre conscience. La parole est en ce sens "magique". Sans la projection imaginaire, il n'y a rien, et l'objet disparaît. Cette projection peut être autant une représentation collective qu'issue de l'expérimentation personnelle. La seule attention particulière, que l'on puisse apporter ici, c'est qu’elle nécessite la prise en compte des deux processus de projection et "d'objectisation", pour exister. En d’autres termes, ce sont les deux processus utilisés “pour être là. C'est justement ce que nous rappelait le psychosociologue Serge Moscovici.

A partir de ces éléments, on peut imaginer que l'archétype jungien n'est rien d’autre que du domaine descontes et légendes. On va retrouver là, celles qui jalonnent et façonnent nos cultures, notamment dans les représentations sociales. Pourquoi se moucher en public est-il si condamnable au Japon et si banal ici ? Pourquoi aussi avoir des flatulences lors de réunions de travail, est-il si mal perçu en France, et vécu dans une totale indifférence en Chine ?...

Ce n'est que le sens des valeurs impliquées dans les gestes et postures qui impacte notre considération de la réalité. Pourquoi croiser les jambes et les bras, sont-ils symboles de fermeture dans les cultures du développement personnel quand ils sont simplement symboles de repos et de tranquillité dans la culture populaire. Pour les mêmes raisons d'investissements imaginaires et de représentations culturelles, toutes ces implications sont symboliques. "Les lois de la nature sont celles que la culture lui trouve ! " écrivait le même Serge Moscovici...

Quand Jung pense les archétypes vides de sens particulier, il "crée" l'objet en le nommant. Il le fera disparaître lui-même en en réduisant le contenu, tout en en renforçant la portée. C'est Jung qui a besoin de cet “artifice” dans la construction logique de son système. Personne d'autre, d'ailleurs n'en aura peut-être jamais besoin. L'archétype, quant à lui, pourra se trouver investi au titre d’une structure symbolique. C'est ce que Jung traitera d'ailleurs de "malentendu".

De même, Jung utilise le terme de "conscience" dans le sens du processus de "prise de conscience". En revanche, les sagesses orientales [auxquelles il se réfère], l'utilisent comme une réalité divine, un principe créateur. La conscience est cet "être observateur" qui détermine la matière dans la physique quantique.

D'aucuns pensent la conscience comme un contenant du conscient et de l'inconscient. Pourtant, ces contenants là ne se distinguent l'un de l'autre que par la mise en mots. L'inconscient, quant à lui, "manque de mots pour le dire". La conscience apparaît ainsi, dans les philosophies orientales et leurs déclinaisons New Age, comme la part divine et créatrice. Celle que justement, le sujet déploie sur la matière... Ce qui distingue l'inconscient du conscient est cette incapacité à nommer, à faire entrer le réel abscons dans une représentation du monde.

De fait, la "prise de conscience", ou la "création" de la réalité du monde, est largement impactée par notre symbolique, ou notre imaginaire. On retrouve ici la constructionque nous faisons de la réalité. Je repense alors à Paul Watzlawick et à son approche constructiviste. Je ne supposais vraiment pas, en commençant ce court article, qu'il ait pu y avoir une telle proximité, entre une réalité quantique et le constructivisme. C'est peut être à cela que sert aussi l'écriture. Dont acte !...

Ainsi, ce que pose la physique quantique c'est que c'est la conscience, cet universel qui abrite nos âmes, qui change l'onde en particule. C'est à dire que la conscience qui nous est universelle produit la matière de nos réalités. La démarche va bien plus loin que la seule considération de la représentation. Alors, nos prises de conscience, lorsque nous "réalisons" ce qui se passe, sont elles des contributions effectives à la réalité ? Et si nous étions réellement responsables, sinon coresponsables, de tout ce qui se passe ? Il me semble que oui... Alors, à partir de là, il nous reste, au moins à méditer, sur ce nouvel angle d'approche et à y “penser”... Méditons et notre conscience s'en développera.

Jean-Marc SAURET
le mardi 2 septembre 2025

PS : Mon ami Jacques, ce cher relecteur, me faisait passer, non sans un certain clin d'œil, ce commentaire lu dans une revue à grand tirage. C'est , me semble-t-il, l'illustration de l'écart entre pensée culturelle et développement d'un imaginaire personnel :

"Ce qui est une vérité pour une personne peut être une erreur pour d'autres ; ce qui est valable pour l'un ne l'est pas forcément pour l'autre

Origine et définition

Ceci n'est pas vraiment une expression mais plus une simple citation de Blaise Pascal qui pourrait être le sujet d'un devoir de dissertation (la citation, pas le balaise Blaise).

Fin penseur, l'auteur a simplement voulu affirmer, à juste titre, que la perception de certaines vérités est dépendante de beaucoup de facteurs : la localisation géographique, la culture, la mentalité, l'époque... Autrement dit, ce qui est une vérité pour quelqu'un à un moment ou un lieu donné (en deçà, donc du côté français des Pyrénées, par exemple) ne l'est peut-être pas pour une autre personne d'une autre époque ou d'une autre région (en Espagne, au delà des Pyrénées, dans le même exemple).

On peut noter qu'avant Pascal, Montaigne avait déjà formalisé quelque chose de similaire : "Quelle vérité que ces montagnes bornent, qui est mensonge au monde qui se tient au-delà".

Et, toujours avec Montaigne, on peut même élargir le sujet de la confrontation des cultures : "Chacun appelle barbare ce qui n'est pas de son usage".

Compléments

Maintenant, revenons à quelque chose d'un peu moins profond, si j'ose dire ; mais que ceux qui ont moins de 18 ans ou qui ne supportent pas les plaisanteries graveleuses ferment bien les yeux avant de lire ce qui suit :

Une femme qui n'aime pas la sodomie pourra aisément dire, en paraphrasant Pascal, "vérité en deçà du périnée, erreur au delà".

C'est bon, vous pouvez les rouvrir !

Exemples

« Cette Constitution [européenne] consolide une Union qui est depuis un demi-siècle le meilleur garant de paix, de démocratie et de prospérité du continent. Elle en démocratise et rationalise (un peu) les institutions. Elle intègre le social comme un des piliers de l'économie de marché "made in Europe". Elle est enfin l'occasion de mener, même de manière embryonnaire, un débat politique transeuropéen. C'est assez pour vouloir faire mentir le "vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà" de Pascal. Et qu'au sì espagnol réponde l'écho d'un oui français. »

(Libération - Article du 19 février 2005)



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