"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Le corps, l'âme et l'esprit dans la sensation du réel (12 03)

Dans ses recherches scientifiques sur le temps, l'espace-temps et la causalité en regard de la physique quantique, le physicien Philippe Guillemant, propose cette analyse. Pour lui, l'être humain est réellement constitué d'un corps physique, d'une âme intuitive longtemps oubliée et d'un esprit rationnel fortement priorisé jusqu'alors. On pourrait ainsi dire que le corps physique est le siège des sensations, de désirs et de pulsions. Ainsi, l'âme serait-elle le siège de l'intuition et des émotions. L'esprit, quant à lui, serait ce que l'on nomme le mental, en d'autres termes, le siège de l'égo et de la rationalité.

J'avoue que j'ai quelques difficultés avec les classifications et autre écartèlement de la réalité. Tout en conservant les entités qu'il évoque, j'aurais plutôt tendance à dire - mais c'est le sociologue qui parle et pas un physicien - que ces éléments ne sont que des postures de la personne dans des cultures particulières, voire distinctes. Ceci est, du moins, en raison de représentations sociales disparates et soumises à des sollicitations sociales et culturelles diverses, comme la cupidité légitime, l'hubris, la peur et l'amour, selon des intérêts et des préoccupations à l'aune de valeurs, c'est à dire de ce qui est important pour soi.

Bien sûr que les pulsions côtoient un "égo raisonnant" bien expérimenté mais aussi bousculé par des intuitions et des affects. Mais avons nous pour autant besoin de classifier ainsi différentes part de l'humain ? Ceci me dérange. Ce serait comme si, en séparant, distinguant et classifiant des particularités antithétiques, nous serions plus à même de toucher le réel. En cette matière, la complexité n'est pas utile. Elle ne facilite pas l'intelligence des choses et parfois s'en éloigne, voire l'obscurcie.

Il est vrai que cette construction "classifiante" présente quelques avantages, notemment de donner une puissance égale aux sensations et pulsions qu'à l'intuition et aux spéculations de l'égo dans l'œuvre de sa vie. En effet, le paradigme social finissant, matérialiste et rationaliste, ne considérait que ce qui se mesure, se compte, se lit, se voit et se constate. Il s'agissait d'un monde où l'erreur est humaine, celle du sentiment et des émotions, où l'intuition n'existe que comme un hasard. C'est là un concept utile à ranger tout ce qui ne s'explique pas rationnellement. La notion d'aléatoire permet de tout faire rentrer par ce fourre tout dans les équations mathématiques.

Effectivement, nous avons changé de paradigme, ce qu'explique avec intelligence et brio le même Philippe Guillemant dans son ouvrage "Le grand virage de l'humanité" aux éditions Guy Trédaniel (mai 2021). Au delà de la question du futur déjà là et transformable, par lequel phénomène il décrit ce "grand virage" où la personne sort de son état limité de machine biologique, il réintroduit la question d'une conscience universelle de laquelle nous sommes partie prenante. Elle prend toute sa dimension actuellement. Ainsi il montre la prééminence d'un libre arbitre enfin retrouvé, une intuition active adossée à une rationalité complémentaire et nécessaire à notre mental.

Face à cette représentation du monde, nous avons tendance à tout catégoriser, découper, classer, à ratisser large le réel, histoire de se dire que nous l'avons bien compris et que tout est sous contrôle. Nous observons les sept couleurs de la lumière et de l'arc en ciel, alors que ce spectre est un continuum où notre regard fixe ce qu'il reconnait au centre de chaque bande qu'il a identifié. Ce sont les sept péchés capitaux, les cinq blessures de l'âme, les cinq sens, les cinq sentiments, les quatre accords toltèques (augmentés d'un cinquième), la trinité, les sept merveilles du monde, etc. C'est la classification périodique des éléments au niveau atomique. C'est la classification des espèces en familles, et ainsi de suite. C'est aussi la catégorisation du temps en trois : deux objets que sont le passé et le futur, objectivés parce qu'ils ne sont pas là, bien que physiquement délimités, et une troisième dimension qui ne peut être objectivée : le présent. Celui-ci, par ce qu'il est l'immédiat, se retrouve sans limite et donc de nature immatérielle à contrario des passés et futurs.

A l'observation, nous comprenons que c'est notre regard - avec ce besoin de comprendre et maitriser dans une représentation matérialiste et mathématique - qui nous fait découper des continuums selon des variables que nous avons projeté nous même. Et si quelque chose nous échappe, on le range dans le hasard et l'aléatoire. Alors, tout cela rentre ainsi dans nos équations avec formules adaptées et modulables.

Mais le réel est certainement plus simple dès lors que nous le regardons en plage plutôt qu'individualisé. Définir des pôles allant de droite à gauche, d'en haut en bas, du masculin au féminin, du lourd au léger, du fort au faible, du près au loin, du fragile au résistant, etc. est encore une catégorisation des choses mais par rapport à soi, par rapport à une position, la notre. Il s'agit davantage d'une situation que d'une classification. La formule est alors plus légère et plus simple.

Ainsi, considérons comment et avec quoi nous apprécions le réel. Avec les sensations que nous disons sur la base de ressentis, des représentations que nous projetons, des enjeux et intérêts qui nous occupent et nous préoccupent. Voilà, je viens de faire une nouvelle classification utile... Pourquoi, même si elle me semble juste, l'ai-je faite malgré tout ? Parce que c'est là la structure de mon mental : il a besoin de structure parce qu'il est de nature mathématique.

Est-il le seul pôle d'entré dans ma conscience ? Nous venons de voir qu'il y a aussi les sensations, les représentations, les préoccupations. Outre qu'il s'agit là d'un mode interactif avec le réel, il a les moyens de ne pas classifier, catégoriser, soit diviser, découper et individualiser le réel, ce qui le réduit et ferme bien des portes à la perception.

Comme nous l'avons déjà vu nombre de fois, d'autres voies s'offrent à nous hors du mental : la contemplation, la méditation, l'intuition. Ce sont là des "imprégnations" directes du réel. Je rappelle cette historiette du savant anglais rencontrant un Yogi et qui lui demande où irait une pierre lancée avec une force infinie. Le Yogi lui répondit après une courte médiation : "Dans ma main !". Il faudra encore attendre plusieurs années pour que la science occidentale considère l'espace courbe et donc donne "réalité" à cette hypothèse.

Ce que nous explique scientifiquement Philippe Guillemant, dans son ouvrage "la physique de la conscience" (juin 2015 aux édition Guy Trédaniel), est l'existence "prouvée" d'une conscience universelle à l'origine de la matière et à sa base, dans sa composition même. Et cette conscience est vibratoire. Comme le disait Nikola Tesla, si l'on veut comprendre l'univers et les choses, il nous faut penser en terme d'onde, de vibrations et de fréquences, juste ce qu'est la conscience.

Si nous poussions un peu plus loin l'observation, nous percevrions que notre identité profonde, comme notre conscience, ne nous est pas interne, mais élémentairement universelle. Dès lors des phrases comme "Ce que vous faite aux autres c'est à moi et à vous que vous le faites" prennent une réalité profonde. Nous l'avons déjà évoqué et nous y reviendrons.

S'il y a, comme le démontrent ces physiciens quantiques, une conscience universelle dont la notre propre ne serait qu'un accès. Alors voilà d'autres voies de connaissance qui s'offrent à nous, directement, sans passer par le découpage ni la classification du réel, sans la morsure du mots.

Dans ces conditions, je suivrais alors l'invitation du biologiste américain Bruce Lipton qui nous amène à considérer que nous possédons aussi des neurones dans le cœur et les intestins, constituant ainsi un deuxième et troisième cerveau, intuitif et "tripal" et par ceux-là en connexion. Alors, pourquoi ne pas s'en servir, taire de temps en temps son mental pour "intuiter" et ressentir le réel ? Nombre d'entre nous font ça spontanément et naturellement, sans "réfléchir". Apparemment ça leur va bien... Alors, pourrions nous en ouvrir les portes ?

Jean-Marc SAURET
Le mardi 12 mars 2024

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