L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

Le bien, le mal, le vrai et le faux (19 03)

Ces valeurs que sont le bien, le mal, le vrai et le faux sont autant de concepts dont nous usons pour penser le réel, pour le qualifier, l'identifier, le comprendre et en parler. Ces repères sont comme des balises bien utiles pour mesurer ce qui est là. Et puis, nous classons nos aperçus dans la bibliothèque de nos connaissances. Nous les en ressortirons, le moment venu, tels que nous les y aurons "casés", peut être seulement pour les "renormer". Pourtant, même si l'on se rend compte que ces valeurs qualifiantes sont très aléatoires et totalement subjectives, - et bien que l'on s'en défende - nous en avons intrinsèquement besoin pour penser le monde et "savoir" ce qu'il est. Mais d'où nous viennent ces repères et que l'on vit comme absolus ou universels ?

Pour appréhender ces éléments, nous avons besoin de les pénétrer dans leur essence profonde. pour ce faire, il nous faut plus que l'intelligence : il nous faut l'émotion venue du cœur, celle que l'on nomme aussi l'intelligence du cœur. Or, nous ne les appréhendons qu'à partie de notre intellect. Ainsi, le "vrai" n'est pas issu d'un discours de vérité mais de la nature de la vérité. Est-elle le résultat de la preuve ou l'écho de nos âmes ? Le "faux" n'est-il que son contraire ou son reflet inversé dans le miroir, voire tout autre chose ?

Quand au bien et au mal, la question qui émerge est celle de la source même de ces valeurs. Qu'est-ce qui peut indiquer que quelque chose est bien ou mal, sinon la simple idée que l'on s'en fait ? Bien pour moi ou bien pour tous ? Ceci convoque toute ma représentation de l'humain, mais aussi ma place dans cet univers et tout ce que j'en fais, ce que j'en pense, en ressens ou en déduis. Ainsi, ces quatre points cardinaux du regard sur le monde que sont le bien, le mal, le vrai et le faux ne sont que dans nos têtes, et c'est bien nous, et seulement nous, qui les faisons vivre. Ils ne sont que l'idée que l'on s'en fait et que l'on projette sur le monde comme si c'était lui. C'est d'ailleurs bien à cela qu'ils servent...

Platon, puis Kant et Heidegger avaient remarqué cette distinction entre le sensible et l'intelligible. Ces domaines ne sont pas de même nature et ils ne convoquent pas la même pratique. C'est comme si nous demandions à nos mains et à nos pieds de faire la même chose, d'exécuter les mêmes tâches avec les mêmes performances. Nous ne demandons pas à l'intuitif qui dévoile le réel par le sensible d'opérer comme le déductif qui procède par calcul. Si nos mains démêlent aisément les nœuds, nos pieds nous transportent aisément même avec des charges supplémentaires. Il ne s'agit ni de n'avoir que des mains ou que des pieds, ni de procéder vers la connaissance que par l'intuition ou que par la déduction. Il s'agit juste de savoir ce que chaque voie est en capacité d'offrir, de fournir. Juste savoir aussi, que nous projetons ce que nous savons déjà comme des parangons sur le monde, tout comme s'ils venaient de lui-même.

Ceci me fait me souvenir de l'histoire de cette enfant qui court joyeusement dans la montagne en compagnie de son père. Elle danse, chante et crie et l'écho lui répond. Alors elle lui demande : "Qui es tu ?" et l'écho lui renvoie la question. Elle insiste : "Toi d'abord !" et l'écho lui renvoie encore la question. Elle s'écrie alors : "Tu es nul !" et l'écho lui retourne l'affirmation. Elle finit pas s'excuser et l'écho aussi. Alors elle lui crie : "Je t'aime !" ce que lui renvoie l'écho immédiatement... Demandant à son père ce que peut être cette "chose" avec laquelle elle parle, il lui répondit que certains l'appellent l'écho. Lui, en revanche, la nomme la vie parce qu'elle ne renvoie que ce qu'on lui donne...

Ainsi, vont le bien, le mal, le vrai et le faux qui sont dans nos têtes et nos cœurs. Ils viennent et nous reviennent en échos et nous les voyons, en retour, comme nous les avons lancés, les pensant extérieurs à nous mêmes, appartenant et dépendants du monde, de l'univers comme relevant de ses propres lois. Ainsi, nos références à "penser le monde" ne sont que la projection de notre propre monde intérieur, en l'occurrence cette vision profonde que nous nous faisons de l'univers et des dieux. Car c'est bien au plus profond de nous-mêmes que toutes les sagesses du monde s'accordent à penser que se trouve le réel...  Il nous reste à creuser… Sisyphe, quant à lui, poussait son rocher !

Jean-Marc SAURET
Le mardi 19 mars 2024

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