"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Faire un monde meilleur (06 05)

Comment susciter, provoquer, construire produire, ou juste faire ce monde meilleur que l'on espère ? Nous rêvons peut-être d'un monde de paix et aussi d'amour, voire de plaisir et de consommations ouverte ? Question moyens, d'aucuns pensent à des actes politiques, à la voie des partis ou de la révolution. Mais il existe d'autres voies, notamment celle de l'influence. De quoi s'agit-il ?

Mon expérience, mes études et mon travail d'observations m'indiquent qu'il existe un chemin pacifique efficient. Il m'apparaît être fondé sur trois principes : celui de la visualisation, celui du "vivre", comme Gandhi nous y invitait, et celui de la volonté des minorités actives qu'a identifié Serge Moscovici (accompagné par sa collègue et complice Denise Jodelet, excellente professeur). Il s'agit là d'un processus qui va de l'intimité personnelle jusqu'au collectif de personnes actives, constituant ainsi un égrégore efficient. Ce processus peut être résumé dans les mots Voir, Vivre, Valider. Ensuite, il semble suffisant de laisser faire... Mais revenons un instant sur les détails.

Nous sommes dans un univers néolibéral et le moins que l'on puisse dire, il n'est pas le monde idéal pour tout un chacun (quoi que certains à qui il profite, et qui en profitent, peuvent le penser). Il est un monde violent, individualiste, se développant sur les oppositions, sur l'appropriation, sur la compétition et la concurrence. Rien de ce monde ne peut produire le bonheur, même pour les gagnants d'un moment, certains de devenir ensuite la cible de tous les autres, devenus de fait prédateurs. Tout ce qui s'y produit est voué à la prédation. C'est la guerre de tous contre tous dans une solitude crasse et dans un univers totalement virtuel, et aux valeurs sombres. Ce n'est donc pas de ce monde dont nous rêvons. D'ailleurs nous constatons son effondrement progressif et inéluctable, sinon fatal.

Dans un partage avec mon fils, celui-ci me fit découvrir un jeune humoriste américain particulièrement talentueux et pertinent : Bo Burnham. Lors de ses spectacles, celui-ci rejoue le prototype de cet effondrement néolibéral. Il joue particulièrement bien un personnage imprégné de ce monde futile dans toute son ambiguïté réaliste. Je vous invite à le visionner sur les plate-formes dédiées. Bo Burnham joue autant la victime du système que son acteur principal : le consommateur du virtuel. Tous les détails factuels et psychologiques y sont et le public s'y reconnaît tellement qu'il applaudi à la performance. Voilà l'univers qu'il convient de quitter pendant qu'il s'effondre. Mais comment ? Hé bien justement en suivant par exemple le chemin que je nomme des trois "V" : Voir, Vivre et Vulgariser.

Tout d'abord, il s'agit de visualiser précisément ce monde que l'on espère, ses valeurs, ses couleurs, ses pratiques, ses tenants et ses aboutissants, certains de ses rituels et de son sacré, sans occulter ce que sont ses acteurs mêmes... Toutes ces variables décrivant ce monde que l'on espère est au présent car c'est ainsi qu'il est bon de l'envisager, c'est à dire comme étant déjà là. Le philosophe américain Neville Godard a développé ce principe que l'imagination est aussi puissante qu'une réalité vécue. Il importe donc que cette visualisation soit claire, précise et émotionnalisée. Nous savons que la visualisation qui nous vient lors de méditations est particulièrement efficace et puissante. C'est bien de celle-ci dont il s'agit ici dans cette première phase du processus. Nous avons besoin à ce stade d'être totalement imprégnés par cette "réalité imaginée" jusqu'au plus profond de notre inconscient, disent certains.

Par exemple, je repense à ce début d'article de la consultante inspirée Julie Hann, conférencière canadienne, où elle nous indique que "Il est un lieu en nous où l’Amour n’a jamais cessé d’Être, où la Joie chante dans un doux silence, où la Présence respire et se déploie comme une étoffe paisible de lumière. C’est vers cet espace intime et sacré que je vous invite..." Si cela ressemble à notre espérance, pourquoi ne pas se laisser imprégner par cette invitation lors d'une méditation, d'une contemplation ? "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément" nous indiquait Nicolas Boileau. C'est bien de ce phénomène qu'il s'agit : que notre "désir cible" soit le plus clair possible afin que nous en ayons plus qu'une idée, juste une pleine conscience certaine.

Aussi, ce que je ressens et visualise profondément s'inscrit dans ma connaissance. Je ressens physiquement et de manière tactile, colorée, gustative et sonore, comme l'on s'imprègne des sensations d'un environnement heureux. Il est ce bien être que j'attends comme s'il était déjà là... et il est là. Je fais une différence précise entre le savoir qui m'est dit et la connaissance que je ressens de l'expérience, de la pratique. Cette visualisation est bien de l'ordre de la connaissance. Je la ressens et je la vis. Je l'inscris ainsi dans mon bagage mental. Car nous savons bien que notre esprit (voire notre inconscient) ne fait aucune différence entre une expérience vécue et une expérience imaginée profondément.

En second lieu, il s'agit de vivre sans attendre ce monde dans ses caractéristiques profondes. C'est ce que réclamait de nous le Mahatma Gandhi : "Soyez le monde que vous espérez !". Neville Godard insistait sur la nécessité de mettre la visualisation en action, d'en élaborer une scène précise, détaillée et vécue symboliquement. Il s'agit donc de "pré-vivre" une situation profonde de ce monde réalisé pour la vivre au quotidien, et la répéter en boucle en la ressentant comme totalement réelle avec plaisir, joie, gratitude et compassion.

Ensuite, nous pouvons vulgariser la démarche. Il est alors nécessaire de se relier entre acteurs de ce monde et faire vivre cette minorité active avec ses propres processus pratiques jusqu'à l'accomplissement de ce vivre ensemble, jusqu'à l'avènement de ce monde meilleur, jusqu'à sa validation culturelle. Les études psychosociales ont montrées la capacité d'une minorité active à influencer toute une large communauté dont elle est partie prenante. Cette minorité influence par sa seule action consistante et insistante.

Ainsi, nous indiquent les auteurs, la révolution bolchevique (majoritaire) a été largement déconstruite et reconstruite par les mencheviques (minoritaires) jusqu'à la chute de la révolution, actée par la prise de pouvoir de Staline. D'ailleurs, conscient de la situation, a qui a-t-il fait une guerre impitoyable ? Aux mencheviques de Trotski, la minorité active dont il pouvait se méfier. C'est d'ailleurs cette séquence historique qu'a pris Serge Moscovici pour présenter son analyse psychologique des minorités actives et illustrer le phénomène qu'elles constituent.

Mais de plus, pour en mieux comprendre l'efficience, on peut aussi appeler ce phénomène "la puissance de l'égrégore". C'est lui qui installe la victoire et l'accueil de la vérité. Je repense ici aux publication de la journaliste scientifique Lynne McTaggart, notamment dans son ouvrage "le pouvoir du huit". L'auteure développe là, en expérimentation d'une science de l'intention, la puissance de l'égrégore : il s'agit d'un groupe constituée de ''producteurs d'intentions'' en direction de personnes malades ou de plantes cultivées en laboratoire et bien d'autres cibles.

La fonction de chaque membre est d'adresser conjointement au sujet qui leur est donné pour cible, de "bonnes pensées" de guérison, de santé ou de développement. Lynne McTaggart relate que les plantes et les personnes qui ont fait l'objet de ces attentions collectives et intentions pleines d'amour, s'en sont trouvées très positivement changées. La présence de plantes témoins dans l'expérience conforte l'analyse. Ainsi, ces plantes se développaient bien plus et bien mieux que d'autres plantes témoins.

Les personnes en souffrance physique ou morales s'en trouvèrent particulièrement mieux, voire guéries. L'auteur développe encore dans le détail cette puissance de l'intention dans un autre ouvrage, "La science de l'intention" (Ariane Editions, Canada, 2008).

Je repense à ces minorités qui œuvrent chaque jours pour la réalisation d'un projet social ou sociétal qui découvrent in fine leur souhait réalisée. Je repensent à ces scientifiques, médecins et soignants qui, lors de la période dite de la "covid", ont refusées de se soumettre aux diktats pharmaceutiques. Ces personnes ont été combattues et décriées et se trouvent maintenant être celles qui avaient raison.

Nous pouvons donc facilement comprendre quel sera le résultat d'une pratique commune d'un nouveau type de "vivre ensemble" avec cette intention partagée qu'elle devienne la pratique universelle. Dans ce monde néolibéral, la compétition et la concurrence vécues comme fondements de notre vivre ensemble, ont participé à l'universalisation du phénomène comme une évidence normale. Ainsi les gens se sont retrouvés "normalement" isolé, en concurrence et en compétition. Quelle violence !

Si, maintenant, nous sommes suffisamment reliés et nombreux à penser l'altruisme et la bienveillance comme la base de nos relations ordinaires, alors ces valeurs aurons bien la chance de le devenir. Paul Watzlawick, psychologue de Palo Alto, nous avait informé que ce que nous pensons des gens les influençait à le devenir.

Ces acteurs existent et ils sont actuellement qualifiés de "bisounours". Qu'importe ! Comme l'a décrit Arthur Schopenhauer, une idée nouvelle peut être d'abord ridiculisée, puis combattue et enfin acceptée et accueillie comme une évidence. Nous pourrions les qualifier aujourd'hui par les mots : "Stupidité, Complotisme, Vérité".

C'est, me semble-t-il, par ce processus simple en trois phases, Voir, Vivre et Vulgariser, que nous verront venir ce monde meilleur. Ou alors continuerons nous à nous effondrer dans le doute, le malheur et les douleurs ? Certes non, car trop d'entre nous ont compris le phénomène et ils œuvrent dans le ... bon sens.

Jean-Marc SAURET
Le mardi  6 mai 2025

Lire aussi : " Post-modernité et alternation culturelle : 1 - L'homo consommateur " 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos contributions enrichissent le débat.