"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

De la solitude (12 11)

Nous trouvons dans la pensée de Carl G. Jung toute une approche originale de la solitude constituant une bonne base de réflexion. En effet, il nous offre à considérer un panel de trois types de solitudes. La première poussée par le passé et la recherche d'un monde perdu mais connu. La seconde aspirée par l'espoir à venir comme solutions à notre mal-être. Mais aussi une troisième, dite divine , fondée sur l'entièreté de l'être avec bien d'autres conséquences.

La solitude est plus qu'une situation. Elle est avant tout une sensation qui relève de la confrontation entre ces trois formes d'origine intérieure avec l'environnement. Celui-ci peut produire chez le sujet une solitude par invisibilité du sujet. Cet environnement ne lui accorderait comme spectre d'existence qu'une latitude étroite et réduite. La non-reconnaissance de la personne dans son projet d'être, dans sa dimension de vie, en terme de réalisation de soi, s'inscrit dans un monde qui a pourtant tant besoin de chaque personne.

Ainsi, chaque réduction de la place de la personne dans le projet social global, et donc sociétal, est une atteinte à la vie collective, au projet du vivre ensemble. Les effets d'un discours de vérité sur la dynamique sociétale est immense. Il installe chaque personne dans une case réduite, et ce dans le seul intérêt de quelques uns. C'est probablement là un effet du néolibéralisme. Il semble nous enjoindre à ceci : "Soyez ce dont nous avons besoin ! Taisez vous ! Conformez vous ! Vous ne serez rien ! On s'occupe de tout et vous serez heureux..."

Dans cet achoppement se construisent des modes d'être en réaction conjointe à l'environnement sociétal réducteur et, en même temps, à la contrainte interne que tente de résoudre chaque personne dans ce contexte. La double contrainte consiste à affronter l'injonction de conformité aux injonctions sociétales (ou peut être à résister) tout en tentant la réduction des blessures intérieures vues plus haut. On tentera soit de récupérer le confort passé, soit de parier sur des solutions d'avenir.

Dans ces conditions, Carl G. Jung nous prévient de ceci : "Dans la solitude, l'inconscient se manifeste avec plus de clarté. Lorsque nous sommes seuls, nous avons l'opportunité d'entendre les voix intérieures qui sont souvent réduites au silence dans la vie quotidienne. "

La solitude nait dans une certaine incapacité à dire la sensation de ne pas pouvoir être entendu. Il en découle ce sentiment d'être alors complétement isolé. Mais la solitude devient ainsi une puissance dès lors que nous ne dépendons plus de la considération des autres.

En effet, le sujet ressent cette douleur de l'isolement eu égard à cette réduction forcée de sa personne, condamnée à devoir entrer dans une condition sociale par trop étroite. En revanche, si cette même personne lâche prise et abandonne l'effet miroir des altérités sur son être social, alors, à partir de là, tout devient possible. Cette réaction salutaire permet de “casser” la gangue du conformisme. L'individu peut alors prendre son envol. Dans cette entièreté de l'être, sa solitude dite "divine" devient une libération, un déconditionnement social où la personne atteint la pleine “puissance d'être” en toute autonomie et liberté. Voilà en quoi elle est considérée par Jung comme divine.

Jung prévient que l'apparition, ou la perspective, d'un confort pourrait être addictif. Mais ceci constitue-t-il réellement un risque ? Alors qu'importe car cette solitude devient une puissance d'être, une puissance à l'action. Ainsi le sujet en vient à se penser dans un environnement dont il est maintenant libéré et qu'il lui plaira à sa guise de critiquer, voire peut-être même de réformer.

Les plus grands freins à générer ce type de posture de puissance et de liberté restent, d'une part la peur, celle de se désocialiser et de perdre le lien social si mince. D'autre part intervient le plaisir de jouir du délices des sensations. Il s'agit dans les deux cas d'une simple prison mentale. Voilà qui nous ramène au début de notre propos. Face à cet obstacle, il y a la prise de conscience de ce qui se passe réellement suivit d'un lâcher prise indispensable et radical. Cette alternative féconde devient le gage de notre liberté.

Jean-Marc SAURET
Le mardi 12 novembre 2024
Voir aussi sur la toile  https://www.youtube.com/watch?v=D-5Z9H2_Lyw

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