"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Etouffer les révoltes par Gunther Anders (29 10)

Sur la toile, je suis tombé sur ce texte prémonitoire de Günther Anders tiré de son livre chef d'œuvre "l’obsolescence de l’homme" publié en 1956.

Il y écrivait : "Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes archaïques comme celles d’Hitler sont clairement dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. 

L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivra le conditionnement en réduisant drastiquement l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. 

Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité, et plus son horizon de pensée est réduit, plus il devient lui-même un candidat docile à l’esclavage sans conscience. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. 

Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiante de toute subversion. Rien n’est plus efficace qu’un divertissement abrutissant pour éteindre toute velléité de révolte. La société du spectacle, c’est le stade suprême du totalitarisme le plus parfait.

On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon avec un bavardage et une musique incessante, d'empêcher l'esprit de s'interroger, penser, réfléchir. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme anesthésiant social, il n'y a rien de mieux. 

En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l'existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d'entretenir une constante apologie de la légèreté, de sorte que l'euphorie de la publicité, de la consommation deviennent le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté." 

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Günther Anders est un philosophe, journaliste et essayiste allemand puis autrichien, né le 12 juillet 1902 à Wroclaw en Pologne et mort à Vienne le 17 décembre 1992. Ancien élève de Husserl et Heidegger et premier époux de Hannah Arendt, il est connu pour être un critique attentif de la technologie et un auteur pionnier du mouvement antinucléaire. Le principal sujet de ses écrits est la destruction de l'humanité.

Günther Anders a traité du statut de philosophe, de la Shoah, de la menace nucléaire et de l'impact des médias de masse sur notre rapport au monde. Parfois considéré comme un "semeur de panique" car selon lui "la tâche morale la plus importante aujourd'hui consiste à faire comprendre aux hommes qu'ils doivent s’inquiéter et proclamer ouvertement leur peur légitime". Soixante-trois ans après sa publication, l’essai du philosophe allemand "L'obsolescence de l'homme" n’a pas pris une ride. On peut même affirmer qu’Anders était plutôt extralucide…

Re publié et rapporté le Mardi 29 octobre 2024 par Jean-Marc SAURET sur son blog.











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