L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " (JMS) Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision au plus profond de moi même sur l'être et l'univers. Profitez et participez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Douleur ou souffrance (03 09)

A propos de douleur et souffrance, me revient cette phrase profonde et magique de la psychologue canadienne Tara Brach dans son ouvrages "L'acceptation radicale" : "Si la douleur est inévitable, la souffrance est optionnelle." Elle nous dit cela comme si, effectivement, il ne s'agissait pas de la même chose et que ces ressentis n'étaient pas de même nature. Elle lui fait suivre plus tard cette assertion non moins essentielle : ''le remède à la douleur est dans la douleur.'' . Comme en toute chose, la douleur semble posséder en elle-même sa propre thérapeutique, son propre antipoison, et qu'il n'y aurait pas à chercher ailleurs. 

S'il est vrai que la douleur est un ressenti à la suite d'un coup, d'une blessure, ou d'une réaction physique, il en va tout autrement de la souffrance, laquelle est un "construit", c'est à dire la "réalisation" d'une situation dans un contexte donné. Elle est le résultat d'une construction mentale (cf. la construction de la réalité de Paul Watzlawick). Pour faire simple, nous pouvons dire que, si la douleur est physique, la souffrance est psychique.

A l'instar de la pensée bouddhique, Carl G. Jung nous indique que ce que j'accueille s'étiole et que ce à quoi je résiste persiste. Ainsi, nous dit-il, la sensation physique a tendance à s'effacer si je l'accueille par-devers moi. C'est aussi ce qui se passe en autohypnose ericksonienne. L'attention portée sans insistance sur l'intérieur de soi, voire même sur un imaginaire, fait que l'on "oublie" les sensations physiques. Elles s'effacent. Mais aussi, à l'instar d'un moment de méditation, l'attention accueillante d'une sensation la regarde s'éloigner jusqu'à ce qu'elle disparaisse.

Néanmoins, il reste parfois compliqué de se séparer de la douleur. c'est pourtant ce que font les soignants grâce à l'hypnose en situation de soins. La douleur, quant à elle, est due à une intervention extérieure, laquelle nous prive mécaniquement de l'accès aux causes de la souffrance. Cependant sa perception nous appartient en propre et c'est ce sur quoi s'applique ladite hypnose. Alors qu'elle soit souffrance ou douleur, leur disparition relève d'une même pratique que l'on peut considérer ainsi en trois étapes :  
       
        - La première est l'acceptation radicale comme une acceptation totale du présent 
        - La deuxième consiste à positiver l'événement puisque notre vision fait le réel  
        - La troisième consiste à polariser notre attention sur le désiré et laisser faire.

De fait, pour avancer plus justement, se présentent à nous quatre triangles entrecroisés de nos postures et de nos "étant" face à quoi que ce soit qui nous impacte : Force, Sagesse et Beauté   versus   Paix, Joie et Amour  versus  Accueillir, Comprendre, Imaginer   versus   Lâcher (prise), Oublier, Laisser faire (et laisser venir). Ceci se retrouve au cœur de toutes nos manifestations et prières.

C'est bien au centre de ces configurations, là où pointent nos attentions, que chacun se reconstruit avec le monde meilleur de demain, celui qui vit enfin et encore au fond de soi, et que nous sommes déjà. Quand tu souffres et que tu comprends que c'est à cause de tes représentations, de ce que tu penses de ce qui se passe et t'arrive. Ainsi tu accueilles ta culpabilité avec compassion et bienveillance. Par cela, pardonne toi. Voilà un premier et grand pas franchi en direction du bien être. Ensuite, révise ta vie, pense à la chance que tu as d'avoir compris comment t'y prendre. A partir de là tu peux rêver le temps qui vient comment tu veux le vivre et le savourer, par exemple en termes d'abondance et d'amour.

Et puis me reviennent ces paroles sages comme autant de conseils pratiques et bienveillants que lâche Boris Cyrulnik lors d'un entretien : "Il m’a fallu longtemps pour comprendre qu’avant de se risquer à parler, il fallait d’abord rendre les autres capables d’entendre." Il y a réellement un lien étroit entre la profondeur de soi et ce qu'est le monde, l'univers. A ce propos, on prête à Socrate d'avoir dit que "étudier et apprendre, c'est juste se souvenir". Alors tout serait déjà "dans nos cœurs" au delà même du dire et de l'écouté ? Alors, dans ces conditions, pourquoi la souffrance ?

C'est vrai que les images que nous avons dans la tête et le cœur déterminent nos sensations, nos actions et nos sentiments. Elles nous viennent alors du plus léger au plus profond de nous-même. Et comme c'est bien parce que notre vision guide nos pas que nous construisons, façonnons et corrigeons nos représentations mentales, affectives et émotionnelles, que nous nous libérons de nos souffrances sourdes et récurrentes, de ce que l'on pensait être des cicatrices mais qui ne sont encore que des blessures. Nous allons les regarder en face, les accueillir et laissons les passer dans la "muleta". Tout est question de représentations...

Il ne s'agit effectivement pas non plus de se soumettre à qui ou à quoi que ce soit. Comme le dit le dicton malicieux que l'on prendra avec humour :"Si ton épouse n'est pas un tant soit peu fière de toi, ne cherche pas à te changer, change de femme... A moins qu'elle ne commence à t'aimer !" (L'invitation est bien évidemment réversible...) Cette assertion me fait étroitement penser à ce témoignage lut sur la toile : "Quand j'ai compris que la vie était une affaire de choix, j'ai choisi d'être heureuse !" C'est ici que ça se passe, au delà des représentations, déjà dans le passage à l'acte qui en découle.

Je repense à cette historiette dont j'ai déjà usé : Le jeune dit au sage : "Quand j'aurai cette moto, je serai heureux !" et le sage de lui répondre : "Sois heureux et ensuite occupe-toi de cette moto..."

Nous n'avons d'autre alternative que le chemin de la joie et de la vérité. Nous n'avons que notre chemin à vivre. Tous les autres sont déjà pris. Et il me souvient cette phrase que l'on prête au  roi Louis XIV : "L’artifice se dément toujours, et ne produit pas longtemps les mêmes effets que la vérité." C'est bien là une idée de classement dans nos images mentales...

Alors la question à présent serait : "Comment bien sortir des douleurs physiques et des souffrances morales ?" Question de représentations, nous devons d'abord comprendre que le matérialisme aujourd'hui se caractérise par le fait qu'il n'autorise de se poser que les questions qu'il peut résoudre. Alors que le spiritualisme consiste à les formuler toutes afin que nous nous les posions enfin et puissions y penser pour, au moins, en faire quelque chose. C'est là leur finalité. C'est ainsi que se pose les questions de la transcendance, de la raison d'être, de sa propre finitude, de sa propre complétude, etc. Mais il est vrai que nous sommes autant de notre environnement que de notre intériorité profonde.

Il se trouve que notre civilisation moderne, en voie d'étiolement, de dissolution dans un temps d'après, reste un impérialisme césariste, supra-dominant, inalternant, totalitaire et inhumain,. Il se présente de plus comme un violent, prédateur, dévastateur, sinon terroriste. Celui-ci règne par la terreur et la contrainte, effaçant toute alternative possible dans un culte personnaliste du chef, et de l'homme providentiel, indispensable. Voilà une société bloquée, idiote et cruelle dont il nous faut sortir de fait et coûte que coûte

Contre la "césarisation" de nos sociétés, il reste l'insoumission, la résistance et la désobéissance. Mais ceci peut réveiller quelques souffrances. Pourtant, face au rassemblement des fidèles défaits, il y a la puissance de la personne lucide, auto-arbitre, qui proclame ce qu'elle voit et comprend. Elle diffuse sa vision, la laissant se déverser, sans aucune volonté de combattre ni de convaincre, mais dans ce simple souci que coule la vérité. Quand les institutions pérennisent l'existant dans la soumission, la "personne-animée" (ou sujet-pensant, "personnanima") transgresse jusqu'à l'innovation. Ici, la transgression est non seulement utile, mais nécessaire. Elle confère une anesthésie des souffrances de la soumission. Premier bel avantage : quand nous relevons la tête sans crainte ni honte, la santé est là. 

Si tu te vois imposer la vérité par la force, c'est que tu as tort. Le complotiste est ce condamné pour avoir osé poser la bonne question, celle qui remet en cause l'institution par sa façon d'être. Mais questionner est déjà une thérapie. Dès lors, la personne qui pense est subversive et c'est d'elle, multiplié par autant de sujets pensants dont le monde a besoin pour vivre, vibrer, exister, libre et en santé. C'est justement ce qui fait peur aux élites confiscatrices du pouvoir de choisir. En effet, la liberté n'est pas de faire ce que l'on veut, mais ce que l'on a choisi de faire en son âme et conscience. Cela implique réflexion et raison. Ainsi, comme le dit Platon, "Personne n'est plus détesté que celui qui dit la vérité," que celui qui bouscule l'existant et ainsi remet en cause quelques raisons d'être ! Mais c'est ici la porte d'une tout autre souffrance qui s'entrebaille, sauf si elle se trouve acceptée.

Nous n'avons pas besoin des conservateurs. Les institutions se chargent très bien du maintien en l'état. Alors peut être, quelques-uns sont-ils seulement soumis aux institutions et aux pensées de grands chemins. Ceux-là s'exposent à d'autres souffrances à venir dans la désillusion. Certes, nous avons plus certainement besoin de dits "rebelles", de penseurs-observateurs autonomes, indépendants, animés par le désir du vrai, du bon et du beau, nos meilleures thérapies... Bien entendu, nous ne confondons pas les individualistes égoïstes, enfants et produits du néolibéralisme, avec les rebelles au système césarien.

Oui, le combat est tout autant contre soi-même que nous aimons tant, que contre les structures qui nous contraignent et voudraient nous faire marcher en rang et dans le rang. La honte est bien source de multiples souffrances. Voilà pourquoi, ce système qui nous sature de souffrances et de douleurs, qui ne sait pas en faire la différence, qui nous parque à coup de peur et de culpabilité morbide, ne nous aide en rien. Il ne nous sert pas. Il est contre nous et notre sage tranquillité. C'est bien à chacun de nous, solidairement et en toute bienveillance, de continuer la route saine des indépendants, lucides, aimants et chaleureux, associés, et véritablement unis, dans cette thérapie à vocation universelle.

Et puis, il y a ce détail qui me vient du sociologue Michel Maffesoli dont il se dit, à juste titre, que je suis proche. Il s'agit d'un détail que j'ai fait mien et qui me porte. Il s'agit de cette notion d'échappatoire, d'accommodation, de tricherie, d'évitement dont les peuples usent dans les contraintes. Si on se serre les coudes et si on en joue aussi, dans ces mêmes tribus, lors de difficultés sociétales, comme lors de la stupide parenthèse sanitaire, quand le gouvernement tentait l'isolement pour tous, la réclusion sociale, les gens se réunissaient au bistro local, transgressaient non pas pour continuer à vivre, mais simplement parce que la contrainte les y invitait sainement, en toute simplicité. 

S'il en est ainsi, alors le monde pourra s'ouvrir à sa libération heureuse et tranquille par cette transgression nécessaire et joyeuse. Résister n'est pas violences, mais c'est continuer à vivre sa vie. Il n'y a pas d'organisation, aussi bien pensante et bien intentionnée soit-elle, qui mérite l'obéissance. Même s'il y a des "collabos" dans tous les systèmes, répétiteurs des charges douloureuses, il y a immanquablement des fraudeurs, francs-tireurs ou résistants. Ce sont ceux-là qui font que le monde est toujours vivant, joyeux et vivable. Il y a une faconde ordinaire des peuples qui leur permet de se "décésariser" en pleine santé d'un bien être indolent. Ainsi, l'antonyme de la souffrance demeure bien la joie...

Jean-Marc SAURET
Le mardi 3 septembre 2024

Lire aussi : " Le pardon " 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos contributions enrichissent le débat.