Si le mots "pensée" renvoie aussi à l'image d'une fleur fragile et colorée, il renvoie aussi aux réflexions de Pascal ou de Marc Aurèle. Qu'elles soient accompagnées des qualificatifs de complexes, d'intrusives ou positives, les pensées sont autant le fruit d'un processus d'élaboration qu'une activité mentale en soi.
La pensée est au centre de notre activité jusqu'à la conception de notre réalité. Elle constitue notre intelligence du monde. Elle régit également nos rapports sociaux, précède nos actions, met en forme nos réflexions (nos reconstructions symboliques), raconte nos sentiments et relate nos ressentis. Elle exprime autant notre raison que notre folie. C'est ainsi que notre pensée débroussaille nos troubles et résout ou exacerbe nos freins internes notamment dans les exercices de thérapie. Une question se pose alors de savoir si elle est dans notre tête ou dans ce champ magnétique qu'est le ''vide'' de l'univers.
Nous savons qu'en la matière c'est la conscience qui s'y trouve et qu'elle contribue à l'élaboration de la bibliothèque akashique, comme disent les hindouistes, cette somme des connaissances, des sensations et des pensées universelles. En effet, nous venons de le dire : nos pensées s'y trouvent comme éléments de la conscience.
Le livre des morts tibétain indique même que dans le cas de sensations de réincarnation, ce sont ces vécus livrés et "reversés" là dans la conscience universelle que nous attrapons. Alors, en guise de souvenirs, ce ne sont pas forcément les nôtres qui émergent, mais ceux de l'humanité. A cet effet, le sociologue Maurice Halbwachs nous indiquait qu'ils n'étaient pas des objets constitués, mais des reconstructions mentales. Et ce jusqu'à produire de "vrais faux souvenirs". Alors, que nous ressert la conscience universelle et qu'en faisons nous ?
La pensée est, comme pour notre conscience, à deux volets. Elle est soit en mots, soit en images. C'est à dire qu'elle est déductives ou intuitives. On peut la dire "rationnelle" ou "immédiate", c'est à dire spontanément perçue. Ceci veut dire qu'elle nous arrive soit de l'intérieur de manière déductive et raisonnée. Nous la construisons alors dans le langage sur la base de perceptions et nous en retenons des éléments distincts, accompagnés d'émotions. Ou bien alors, elle s'impose à nous totalement, dans une image furtive, fugitive. Elle se donne totalement, globalement. Cette image à sensations vient surprendre notre mental, dès qu'on l'a réduit au silence. Dans le cas inverse, il ne se passe rien...
Il y a là deux nature distinctes de la pensée et ce n'est pas l'usage qui les distingue mais bien leur origine, leur nature même d'essence différente. Si l'on imagine que la pensée influence l'univers, qu'elle vienne de l'intérieur ou intuitivement de l'univers, ne serait-ce pas plutôt l'émotion qui l'accompagne qui crée la vibration en résonance, en harmonie ou dissonance d'avec l'univers ? C'est ce que nous indiquent les physiciens quantiques.
Sur les perceptions qui alimentent la construction de nos connaissances, il nous faut juste garder à l'esprit que nos cinq sens ne nous permettent de capter au mieux que trois pour cent des fréquences du monde, et donc vraiment pas grand chose. Et nous supposons voir la réalité avec cela !... Nikola Tesla indiquait que l'étude et l'analyse des ondes, fréquences et oscillations, nous permettraient de comprendre ce qu'est l'univers. Mais tout est onde et nos sens ne perçoivent qu'un spectre réduit de lumières et un spectre bien limité de sons. Comment voir le reste sinon par les pensées intuitives ?...
Les accompagnateurs spirituels, comme le philosophe Neville Goddard nous disent que ressentir est le secret de l'influence et de la création. Ils nous rappellent que le sentiment occupe la pensée, l'habille de résonances, d'ondes et de vibrations.
Ce sont elles qui attirent ou rejettent les réalités possibles. C'est la raison pour laquelle il importe de connaître ce qui motive les constructions rationnelles et ce que produit en nous la réception de pensées en image.
Dès que nous pensons pour nous venger, pour être aimés ou pour prendre le pouvoir sur autrui, alors ce sont ces intentions là qui vibrent et nous en récoltons les conséquences, c'est à dire, du combat, de l'opposition, des blessures, des frustrations et des douleurs.
Cependant, si nous pensons à travers l'altruisme, la bienveillance et l'amour de l'autre, les effets seront opposés. Comme les philosophes grecs le pensaient, le fait d'être empreints de beauté, de bonté et donc de vérité, alors ces intentions là "appelleront" l'amour et la joie, tout ce dont nous aurions besoin pour vivre ces mêmes harmonies.
Mais la pensée en image et sensations qui nous viennent intuitivement vibrent déjà de ce que l'univers nous donne. Tout est déjà passé au "philtre" de l'harmonie. Il n'y a plus alors qu'à laisser faire et à se laisser porter. C'est aussi là toute la pensée taoïste bouddhique de la "non action, du "rien faire", de "l'accueil serein", de "l'acceptation radicale" dont nous parle l'auteur Tara Brach, et du "laisser faire" cher à Neville Goddard..
Cependant, si derrière nos pensées intérieures se trouve la larve de nos désirs, ce n'est toujours pas notre pensée qui est créatrice mais l'émotion que suscite le désir larvé. Suis-je en posture de l'avoir déjà atteint, comme si l'objet de mon désir était déjà recouvré ? Alors il le sera. Mais si, dans ma pensée se trouve le ressentiment de ne pas l'avoir, soit par injustice, malveillance ou mauvaise augure, alors vous pouvez arrêter de prier. La supplique est alors totalement inutile. Vous n'obtiendrez rien de plus. Ce n'est donc pas la pensée qui fait notre condition mais ce qui la nourrit et l'installe : l'émotion.
Je repense à ces blessures intérieures dont nous a parlé Lise Bourbeau, autrice canadienne de nombreux livres à succès sur le développement personnel. Ces blessures motivent postures, attitudes, conduites, actions, réactions et pensées. Elles sont l'impact de ces blessures de rejet, d'abandon, de trahison, d'humiliation et d'injustice, qui nous accompagnent et façonnent notre personnage actif et réactif.
Si ce sont ces blessures là qui dirigent nos pensées, alors il est préférable de résoudre ces blessures avant d'aller plus loin. Sinon nous passerons notre temps à souffrir, à résister et rejeter les raisons subjectives de ces sensations. Et comme le répète la pensée jungienne : ce à quoi je résiste persiste et seulement ce que j'accueille s'efface.
Nous imaginons aisément les conséquences dans nos vies de la présence active de ces souffrances sur blessures. Ainsi, ce qui nous anime est bien ce qui construit nos pensées, à savoir les sensations dans nos représentations sociales et personnelles à l'aune de nos expériences que l'on nomme "son propre vécu". Et ce n'est pas tout. Nos pensées résultent aussi de nos objectifs. On les rapprochera de la notion de désir. Elles sont aussi dépendantes des contraintes dans lesquelles nous voyons l'environnement physique, social et émotionnel.
Ainsi, nos pensées, qu'elles nous viennent de l'intérieur, passées au crible de nos raisonnements, ou qu'elles soit intuitives, directes, tout en images et sensations, ne sont pas les seuls ''influenceurs'' de ce que nous vivons, mais simplement ce qui le fonde. Voilà un petit travail de déconstruction et reconstruction qui attend chacun de nous. Redisons nous et revisitons alors l’éventail des voies qui sont à notre portée comme la méditation, sophrologie, Chi gong, Yogas, contemplation, visualisation, auto hypnose, etc.
Il nous faut juste nous souvenir que plus nous sommes persuadés d'une réalité, plus elle est là. Visualiser un site lointain, soigner des brûlures ou couper le feu, ressentir ce qui va se passer ou qui est cette personne que vous croisez, voilà autant de symptôme de nos compétences profondes. Ce même "savoir être" va permettre de rencontrer sans effort la personne que vous cherchez car tout ceci est à la portée de tous. Bref, la pensée est votre passeport vers au delà du visible et du rationnel.
Lire aussi : " Je suis ce que je me vois dans le monde "
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