"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Aimer et être aimé (28 05)

En se regardant dans nos émotions du passé, jusqu'au creux de l'enfance, on découvre que l'essentiel de notre désir profond reste essentiellement d'aimer et d'être aimé. Même si nous avons joué à avoir peur ou à nous faire peur, ce n'est que parce qu'il s'agit là juste de ce qui est l'ombre opposée de l'amour : la peur. Elle est, comme nous l'avons déjà dit, l'outil de la manipulation, de la prise de pouvoir sur l'autre, de la destruction de la réalité, voire parfois vers une "vérité dogmatique d'un seul discours", fût-il officiel.

Pourquoi certains succombent-ils au miroir de cette "vérité" là ? Probablement pour être de ceux qui sont du camp du bien, du camp de la vérité, afin d'y être aimé et se sentir protégé. Bien des gens ont souffert des blessures de l'abandon, du rejet, de l'humiliation, de l'injustice ou de la trahison. Elles produisent des réactions de sauvegarde de soi-même, de défense provisoire, d'évitement, d'effondrement ou de reconstruction. Ce sont là des démarches qui épuisent la personne plus qu'elles ne solutionnent le problème. Elles ne comblent pas le manque. Ces blessures sont toutes des blessures du manque d'amour. Les cicatriser, les réparer, consiste à plonger dans un amour immense, inconditionnel, comme le rencontrent les "expérienceur" d'EMI.

Mais il y a aussi l'illusion de cet amour qui apparait sous les traits de la soumission et de l'appartenance. Mais ce n'est nullement de l'amour. C'est juste la construction d'un cocon où l'on pense ne plus être atteint, ni même atteignable, ou blessable, voire abandonnable, ou encore trahi, rejeté, humilié, victime d'injustice et autres blessures. Mais en est-il réellement ainsi ? Jamais !...

Il se trouve aussi que l'on quête à l'extérieur de soi les remèdes d'un mal intérieur : la blessure. Par ailleurs, celui qui a vécu le rejet ne réagit pas ni n'agit comme celui qui a vécu la trahison, ni comme celui qui a vécu l'abandon ou l'humiliation. Ces maux, en effet,  sont différents dans la manière et la nature de ce que chacun a vécu. La réponse est bien à l'intérieur de chacun de nous. C'est bien là que le bon remède se trouve. 

Peut être que chaque souffrant ne se sent pas assez puissant pour résoudre lui-même sa souffrance. Peut être, pour se préserver ou se rassurer, parce qu'il en a externalisé la cause. Il ne peut alors voir que la réponse est encore en lui. Nombre ont déjà constaté que des solutions externes que le sujet pensait résolutoire s'avèrent si peu conséquentes et la douleur est toujours là. Alors, il arrive parfois qu'il en vienne à nier sa propre souffrance : "même pas mal !". Mais le mal ronge comme un crabe...

Je repense à la pratique des arts martiaux de combat : la blessure ne vient pas essentiellement de l'attaque qui nous est portée mais de notre incapacité à éviter ou accompagner la frappe. Nous sommes toujours responsables de ce que nous n'avons pas fait, ni pu ou su faire pour éviter le choc. Il ne faut pas aller dans un combat que l'on ne connait pas, que l'on ne maîtrise pas. Nous avons toujours le choix de la situation, même dans les contextes les plus complexes.

Par ailleurs, nous savons profondément que l'on aime les personnes "aimables", celles qui attirent l'amour à elles, que les grincheux et les agressifs ne suscitent pas cette propension à les aimer. Oui, chacune et chacun attire ce dont il "vibre". On aime les aimables aimants. On rejette les nerveux agressifs, les égocentriques, les pleurnicheurs, etc. Par contre on aime ceux qui relèvent la tête, qui affichent un désir de passer par dessus, de vaincre, voire de résister, ou au moins de se réveiller. On dit qu'ils ont de la lumière en eux ! Alors nous-même, ne pourrions nous pas commencer par accueillir ce mal qui nous a rongé, le mettre dans la "muleta" comme le fait le torero face à la puissance du taureau ? (Ma référence et mon illustration par la corrida s'arrêteront là.) 

En effet quand quelque chose de négatif nous arrive sur lequel nous n'avons pas la main, nous pouvons éviter de le prendre en pleine poitrine, et le mettre plutôt dans une muleta imaginaire, qui n'est pas nous, qui nous est extérieure... On s'y prépare et on l'y accueille à chacune des fois suivantes. Mais si cette pratique participe du soin, elle n'est pas le soin lui-même.

Alors vivre au fond de soi un amour pour l'univers et les gens, pour le travail bien fait, pour l'accomplissement d'une œuvre lumineuse par exemple, pour ce qui nous passionne, devient la source de notre plus fort médicament. Comme le suggèrent les stoïciens, nous accueillons ce sur quoi nous n'avons pas la main, nous faisons ce qu'il faut sur ce où nous avons la main et faisons sagement la différence entre les deux situations. Il nous importe que notre préoccupation première ne soit pas de nous défendre (ce qui attire aussi l'agression), mais d'adresser à toutes, tous et tout, une puissance d'amour. Et pour le reste, on se pardonne...

Dès lors, respirant la dynamique d'un amour puissant, comment voudriez-vous ne pas en recevoir en retour ?... Simple et logique ! Par ailleurs, nous vivons dans le paradigme d'un monde comme somme d'individualités, de singularités et dont l'éventuelle coopération fait une harmonie, où les conflits sont incontournables, les combats pour la survie naturels et nos failles toujours là. 

Cette représentation suscite l'idée d'oppositions, de concurrences naturelles, de compétitions nécessaires, voire salutaires. Or, si l'on se rend compte que ces singularités, ces individuations, ne sont que parcelles d'un même ensemble cohérent, alors toutes ces oppositions concurrentielles et compétitives disparaissent pour ne laisser place qu'à une complémentarité naturelle faite de coopération dans le développement harmonieux de l'ensemble. De fait, si dans le premier paradigme, la peur domine, dans le second, c'est l'amour...

Jean-Marc SAURET
Le mardi 28 mai 2024

Lire aussi : " L'Amour comme porte du progrès ! " 

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