L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

Le Nous, le savourement et l'intuitionnisme ( 23 04)

Le sociologue et philosophe Michel Maffesoli développe dans son ouvrage "La logique de l'assentiment" (Ed. du Cerf 2023) que l'individualisme, le progressisme et le rationalisme ont fait leur temps, et que la postmodernité a déconstruit ces valeurs, et les a même "dévalorisées", sinon démonétisées. Il me semble que nous pourrions dire que nous sommes entrés dans une nouvelle ère, celle du nous, du savourement et de "l'intuitionnisme" ère que je nomme sur d'autres pages "le temps d'après", selon les termes de la psychosociologue et psychanalyste canadienne Hélène Richard.

Le "Nous" renvoie à ce concept de tribus, à la primeur du vivre ensemble dont les déclinaisons ne sont pas toutes vertueuses, mais elles sont là. Je pense à ce soucis d'appartenance, de "con-fusion" dans un groupe qui rassure et protège, jusqu'à l'obéissance aveugle, jusqu'à la soumission et la dépendance au récit unifiant.  Cependant, si l'on regarde le tripode du sociologue Marcel Bolle de Bal, il s'agit aussi de cette capacité libératrice de liance, déliance et reliance qui procure une fluidité extrême des appartenances devenues simples liances et qui s'exprime pleinement dans le zapping. Ceci nous renvoie alors au savourement.

Le savourement est cette primeur donnée à la jouissance, au plaisir, à la caresse, comme une finalité normale, primordiale, et ordinaire. Bien sûr, pourrait alors se poser la question des dangers de l'addiction et de la dépendance, mais aussi toutes cellesdes caractéristiques du zapping émotionnel, de la curiosité des saveurs qui traverse nos relations sociales. Ici, l'obligation a justement laissé la place au savourement qui dès lors prime souvent sur l'appartenance.

Quand je parle d'intuitionnisme, je pense à cette capacité, devenue fondamentale, et qui consiste à ressentir ce qui est, plus qu'à le déduire ou à le démontrer : nous sommes ici dans le domaine de “ce qui est” au delà des rationalités. Les choses sont données dans leur entièreté jusque dans les dimensions émotionnelles (lesquelles sont des marqueurs d'installation de notre réalité dans la mémoire). Bien sûr cela renvoie aux dangers de la consommation aveugle mais renvoie aussi à l'approche globale des réalités défaites des "pensées uniques", des "récits de vérité". Dans ces phases, dès lors, c'est le sujet qui constitue l'objet  : l'observant est le maître de l'observé et non l'inverse.

Nous n'allons donc pas forcément vers une ère meilleure, mais certainement vers un autrement absolu qui sera ce que nous en ferons. En effet, dans cette démarche les possibles sont plus que multiples. Je renvoie à la description que j'ai faite de l'alternance culturelle*, mouvement déjà actuel dont les acteurs donnent le tournis et des insomnies aux modernes rationalistes, "progressivistes" et individualistes. Il est aussi vrai que le concept de psychique, ou psychisme, est un terme matérialiste indiquant ce qui est tout simplement spirituel, c'est à dire de l'ordre de la pensée.

Il me semble voir, dans cette évolution, une convergence avec les sagesses tant anciennes qu'actuelles où l'individu se dissout et "renait" dans l'universel, voire l'univers et la conscience de même dimension. Certains le nomment Dieu. Mais ne pensons pas en entités. Ici, la dimension d'un amour universel dépasse toutes les conséquences de la peur, de la crainte et de la violence propres à la modernité individualiste, matérialiste et verticale.

L'approche intuitive, soit directe, du réel fait l'économie du raisonnement. C'est de fait comme si ledit réel appartenait à l'évidente conscience universelle. Ici, il n'y a plus rien à réfléchir, ni à discuter, voire à "discutailler", car le réel est donné en accès direct dans l'émerveillement, la contemplation ou la méditation, et "travaillable" par la visualisation.

Ces trois variables d'une nouvelle ère que sont le nous, le savourement et l'intuitionnisme, ne sont que des indications pour répondre aux angoisses des modernes que soulève l'apparition, l'émergence d'une telle ère. S'il fallait "expliquer", "commenter" ce qui advient, alors ces mots là seront utiles. Mais en avons nous vraiment besoin dès lors que l'on est entré dans ce nouveau mode d'être ? Dès lors, nous sommes "le nous savourant ce qui est directement donné".  A la fois un aboutissement, et peut être sans doute, un nouveau moment de départ.

*  "Post modernité et alternation culturelle"

Jean-Marc SAURET
Le mardi 23 avril 2024

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