"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Le mouvement LGBTQ+ manque sa cible (02 04)

Le mouvement LGBT en se définissant ainsi dans la compilation de l'indication de ses composantes est de fait une identification par exclusion. Ce qui en est est dedans. Ce qui n'en est pas est dehors. Tant et si bien que le nom à évolué en LGBTQ+, ce qui est un aveu de prise de conscience de la limite du processus. Ils auraient bien mieux fait de se nommer dès le départ "Mouvement pour la bienveillance" dont l'universalisme autorise toutes les évolutions et prises de conscience ultérieure et cible l'essentiel, l'objectif final commun : le bien vivre ensemble sans discrimination aucune. Mais apparemment ce n'était pas là l'objectif. La culture qui les a fait naitre est celle d'un communautarisme néolibéral, celui que l'on retrouve aux USA, et dans le monde anglo-saxon. Mais regardons de plus près.

Peut être que l'obsession d'être aperçu et remarqué a monopolisé leur démarche. La peur de ne pas être clairement identifiés leur a certainement fait perdre l'objectif officiel : l'acceptation sociétale de toutes les différences et singularités. Alors cette seule revendication aurait suffi. Certainement qu'il y avait autre chose de sous-jacent. Et s'il ne s'agissait que d'une revendication d'être les plus forts, de prendre le pouvoir et d'imposer une nouvelle culture dont le mouvement ne serait que la référence ? C'est ce que l'on suppose fortement à travers nombre de démarches de ce mouvement dans les écoles et les maternelles. Pourquoi sensibiliser les plus jeunes parmi nous à de telles singularités ? Cela apparaît comme un désir de changer le monde à la racine, comme s'il s'agissait d'un réveil, d'une prise de conscience... D'où le terme "woke", qui se traduit par l'éveil, ou éveillé.

Alors, le wokisme ne serait aucunement une démarche d'éveil et de prise de conscience, comme le mouvement s'en estampille, mais une simple déclinaison ordinaire du néolibéralisme d'affrontement, de concurrence et de compétition. Ainsi, chaque entité tente d'imposer sa vision du monde, son pouvoir, son point de vue, ses opinions et ses valeurs. Finalement, le mouvement LGBT n'est qu'une nouvelle déclinaison du néolibéralisme sur un champ singulier. Il s'agit en l'occurrence de considérer comment une minorité pense pouvoir prendre le pouvoir et imposer son "récit de vérité". Certainement, la réalité de leur combat se trouve là.

Me reviennent alors les propos de Serge Moscovici qu'il a si bien donnés dans son ouvrage "Psychologie des minorités actives" (Puf, 1996). Une minorité agissante subit la pression de la majorité afin qu'elle se mette en conformité avec les valeurs et le récit de la majorité. Puis la minorité active, par son action incessante et féconde, influence, voire "converti" une partie de la majorité, s'ancre dans le paysage social jusqu'à le colorer dans son entièreté.

L'exemple que prenait Moscovici est celui de la révolution russe où la majorité bolchévique (qui veut dire "majoritaires") a tenté de mettre au pas les mencheviques (qui veut dire "minoritaires"). Mais les amis de Trotski (leader menchévique) firent un tel battage actif que leur mouvement prit le pas sur le bolchévisme (la pensée majoritaire) au point que, sillonnant le pays avec son train, Trotski amena tous les "soviets" ("communes libres") à s'inféoder au pouvoir central. Le summum de ce recentrage fut l'assaut de la commune de Kronstadt, lieu du premier soulèvement révolutionnaire. Les Menchéviques positionnèrent les canons sur la mer gelée autour de l'ile et informèrent les bolchéviques qui s'y trouvaient que s'ils ne se soumettaient pas "ils seraient tirés comme des perdis!" (sic). C'est ce qui se passa. Les menchéviques, qui pensait qu'une minorité devait faire la révolution pour le compte du peuple, venaient de gagner. Mais c'était sans compter sur la montée de Staline qui leur régla leur compte : on ne marche pas contre celui qui a pris le pouvoir. Celui qui veut faire la guerre doit savoir qu'il peut en mourir....

Vouloir imposer son propre pouvoir singulier, ouvre la voie à la guerre (et il doit alors être envisagé que l'on peut la perdre, et s'y perdre). Peut être que tout mouvement marginal qui fait beaucoup de bruit, devrait s'inspirer de l'histoire et, soit revenir à une revendication plus morale et globale, soit se préparer à la guerre... quitte même à la perdre peut être aujourd'hui, sinon demain... A moins qu'ils ne se victimisent d'entrée et ainsi s'autodétruisent. Dans toutes relations de prédation, les victimes sont faites pour être dévorées. Les plus forts ne sont parfois pas ceux que l'on imagine. Peut être que dans ces contextes, les présidents va-t-en-guerre devraient-ils s'inspirer de ces exemples ? Il resterait à comprendre que la paix, la bienveillance et la concorde sont bien plus puissantes que la violence puisque constructrices. Espérons nous qu'au bout du compte, il reste alors un monde meilleur, plutôt que des ruines ?

Jean-Marc SAURET
Le mardi 2 avril 2024

Lire aussi : " Le risque du néo-féodalisme " 

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