"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Vous avez dit autorité ... (09 04)

Sous le terme d'autorité vient tout d'abord à notre conscience le principe de la capacité à se faire obéir. Elle comprend cette capacité à commander, à imposer ses idées, ses "points de vue" et volontés. Mais cette conception là ne dit rien sur le comment s'y prendre. Il est vrai que l'autorité peut être déléguée à des représentants, à des organismes ou institutions, comme l'autorité juridique aux institutions judiciaires, l'autorité policière aux services de l'Etat et l'administrations de police comme moyen, etc. Cependant c'est ici que se distinguent le pouvoir et l'autorité. Ce n'est pas vraiment la même chose même si culturellement ces concepts se confondent parfois. 

Culturellement les synonymes de l'autorité habituellement évoqués sont principalement les termes de commandement, de domination, de puissance, de souveraineté même et par extension le concept de tutelle... Rien qui ne puisse nous indiquer comment ça se passe, sinon dans la reconnaissance de la légitimité à commander ou de la puissance pure. Bien souvent, nous entendons la convocation de principe et moyens de coercition, mais l'expérience nous conduit à penser que sans la reconnaissance du dominant par le dominé, rien ne se passe comme prévu... Alors, dans notre contexte social, comment ça marche ?

Pour le philosophe Lucien Jaume, c’est l’affaiblissement général de la notion d’autorité qui sape les fondements de notre démocratie. Ce qui fonde l'obéissance à une autorité est la référence à quelque chose de transcendant, de totalisant, de plus grand que soi qui, en même temps, donne définition et sens à l'obéissant. Ce seront les lois de la républiques pour certain, une certaine morale ou étique pour des humanistes, une certaine vision du monde et de ses nécessités pour certains écologistes, une conception de ce que serait la loi d'un dieu universel ou absolu pour certains croyants, un certain sens de l'intérêt pour d'autres encore. Bref, l'obéissance à l'autorité relève de représentations sociales, de logiques d'intérêts, de conceptions du monde et de soi dans le monde, etc. Nous retrouvons là un lieu commun...

Dans les groupes totalitaires ou néofascistes, l'autorité du "chef" ne tient qu'à la reconnaissance des pairs via la référence à une légende, à un récit de vérité, à une idéologie de rassemblement, à une vision du monde. Dès lors que plus personne ne croit à la domination, à l'autorité du chef, il tombe et tout le monde se retrouve en bas de la page. Il en va de même dans tous groupes sociaux. Un simple raté, une suspicion de faute ou d'erreur, l'effacement d'une référence et Jupiter, tel Icare, tombe aux enfers.

La différence entre autorité et autoritarisme est que dans le second cas, les "maîtres" n'ont pas d'autorité mais en ont tous les outils sans la notoriété qui accompagne richement l'usage. On connait l'expression "faire autorité". Il s'agit alors de conditions où le quidam possède les connaissances, les caractéristiques et l'expérience suffisantes pour que les membres du collectif le reconnaissent comme référent, se reposent sur son expertise et suivent ses recommandations sur le seul fait de sa référence reconnue socialement, collectivement. Faute de quoi, le recours à la manipulation et à la peur devient une pratique facile et ordinaire.

Qu'on l'appelle sagesse, expérience ou connaissance, ce dont est doté ledit "maître" est suffisant dans les représentations sociales du collectif pour que tous et toutes écoutent et suivent ses recommandations, ses préconisations, ses invitations. Il fait donc socialement autorité parce que prétendument Mozart de son domaine. Il n'a pas besoin des outils de l'autorité car il est la référence de son domaine. C'est, il me semble, l'autorité réelle que l'on peut avoir et parfois longtemps après la fin de son exercice, il le sera encore et continuera de faire "autorité". 

Je pense à l'effet de la figure du Général de Gaulle comme référence sur la posture de l'homme d'état. Je pense à Lafontaine et Esope en terme de poésie morale, à Freud en terme d'impact de nos inconscients sur nos comportements, à Sun Su sur l'art de la guerre. Nul besoin d'aller plus loin car la liste est très longue, voire inépuisable. 

L'usage des outils démonstratifs de l'autorité serait donc plus un symptôme de l'absence d'autorité sociale, de sa défaillance, n'est-ce pas ? Nous préférons la puissance de l'efficience à celle des applications pour ce faire. C'est là aussi que l'on reconnait la différence entre autoritarisme et autorité que l'on pourrait illustrer de la différence entre système totalitaire et démocratie réelle, là où la connaissance et la sagesse font foi.

Jean-Marc SAURET
Le mardi 9 avril 2024

Lire aussi : " La lutte permanente entre libertaires et totalitaires " 

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