L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

La conscience de soi ou la plénitude de l'être (16 01)

Ce nouvel article arrive comme en conclusions de beaucoup d'autres qui l'ont précédé depuis plusieurs mois. Ils étaient essentiellement axés sur la prise de conscience de soi dans la plénitude de l'être, terme que je préfère grandement à celui de "développement personnel". En effet, d'une part, il ne s'agit nullement d'un développement quelconque mais plutôt d'une découverte, voire d'une réconciliation avec son moi profond. Il s'agit davantage d'un "entretien" fondateur dans une révélation de soi. D'autre part, cela n'a rien de personnel. Ce serait plutôt quelque chose qui s'inscrit dans un système, dans un environnement, dans le social. Il s'agit de quelque chose de tout à fait essentiel, voire d'universel.

Cette démarche passe par la réponse à la question de fond : "Qui suis-je ?". Il apparaît très vite évident que, même s'ils parlent de nous, nous ne sommes ni nos actions ou nos actes, ni nos sensations ou nos sentiments. Nous ne sommes pas davantage ni nos pensées, ni nos valeurs et idéaux, ou tout autre émanation et attributs que ce soit. De fait, l'identité profonde se trouve bien au delà de toutes sensations et "preuves" d'existence.

Comme le formulait si clairement William James, il y a déjà cent vingt ans (1842-1910) ''Les gens possèdent autant de ''moi sociaux'' qu'il existe d'individus qui les reconnaissent''. Par ailleurs, leur très bel ouvrage commun "La Voie", l'anthropologue Michael Puett, spécialiste de la philosophie chinoise, et la journaliste Christine Gross-Loh, nous invitent à revenir à la simplicité des sagesses anciennes. Considérant que l'existence n'est pas à projeter comme un grand plan vertigineux, ils nous invitent à construire d'instant en instant pour trouver, enfin, sa propre voie. Ils nous font remarquer page 64 que ''Notre vie se déroule au raz des pâquerette. Elle se résume au quotidien le plus banal. Ce n'est que dans cette humble quotidienneté que nous avons de véritables chance d'instaurer un monde meilleur."

Même si nous passons le plus clair de notre temps à tenter de prouver, vérifier, justifier qui nous sommes, cela ne le dit jamais. Alors, où se trouve la trace de ce que nous sommes ? J'évite sciemment de parler de "qui ou quoi sommes nous" car déjà je pourrais être suspecté de catégorisation égotique.

J'aimerais juste savoir s'il existe une trace de ce que nous sommes, une trace identitaire repérable, attrapable personnellement. Socialement, ce que nous sommes ne nous appartient pas. Cela appartient au collectif, à la culture, à ceux qui le disent et là, tous les indicateurs et autres variables sont susceptibles d'être convoqués : je peux être courageux, fils ou fille de, amoureux, veule, estropié, riche ou pauvre, grand ou petit, intelligent ou idiot, beau, laid, belle ou horrible, blonde ou chauve, etc. Mais rien de tout cela ne peut dire ce que je suis et n'épuise aucunement le sujet. Il nous faudra chercher ailleurs le parangon de notre identité. Ainsi donc, regardons donc ailleurs ensemble !

Dans le phénomène de la mémoire de l'eau, cette dernière garde la trace des objets et substances avec lesquels elle a été en contact. Chez les hindous, il est impossible de toucher quelqu'un pour une raison qui ressemble fortement à ce phénomène. Quand vous offrez quelques chose à quelqu'un, il vous proposera de le poser là : il le prendra plus tard. Par le contact, l'objet ou la personne touchée laissera une trace. Ils nomment ce phénomène "Rounanoubanda". Et si l'on sait que nos corps sont au moins constitués de 70% d'eau, dit-on. Le phénomène de mémoire de l'eau pourrait bien expliquer Rounanoubanda.

Alors, peut être, nous faudra-t-il aller chercher la réponse à notre identité auprès de tout ce que nous avons côtoyé, rencontré, expérimenté... "Mais alors, me direz-vous, c'est tout l'univers qui est convoqué là !" Peut-être, en effet... Il nous faudra considérer dès lors que l'identité n'est peut être pas une singularité, quelque chose qui nous distingue de l'autre, d'autres, de tout autre chose. Ce que nous sommes risque fort de se fondre dans une immensité infiniment plus profonde.

Après tout, pourquoi aurions nous besoin de nous singulariser, de nous distinguer ? Ne serait-ce pas là une dimension tout à fait culturelle ? Peut être par peur (encore elle...) de se disperser, de se dissoudre ? Ne tenterions nous pas alors de résoudre une problématique culturelle d'un égotisme particulier ? Aurions nous posé à priori la séparation des êtres ? Celles des "étant" ? Alors, dans ces conditions, quel est ce vide que ce processus identitaire-là tenterait de combler ? C'est à voir ... Il est probable que la question identitaire se trouve au cœur de cette problématique là. On peut même la réduire à cette équation : quels sont les éléments susceptibles de distinguer le moi profond et les caractéristiques élémentaires.

Si la réponse à attraper un moi profond me semble relever de ces pratiques dites spirituelles, comme le sont la méditation, la contemplation, la sophrologie ou l'intuition, l'identification de caractéristiques singulières relève d'un contexte, d'un environnement, d'une culture dans et de laquelle le sujet à la fois existe et se distingue. Mais gageons que cette particularité n'est que le vernis de l'identité qui change selon les milieux et la lumière.

Ainsi, retrouver de la confiance en soi deviendrait dès lors une question bête, puisque le "soi profond" serait de l'ordre de l'universel et le "soi circonstanciel" de l'ordre du contextuel et de l'éphémère. C'est ce que Graf Dürkheim nomme le moi essentiel et le moi existentiel. Les deux peuvent bien coexister. Je reviens ainsi sur ces quelques phrases sages : "Ce que les gens disent de toi ne te concerne pas, mais concerne seulement ceux qui le disent". Ou encore "Laisse à d'autre d'apprécier qui tu es selon ses besoins, nécessités et représentations ! Pense simplement à l'immensité de laquelle tu ressors ...". Je pense aussi à cette assertion : "Sache que tu es sans aucune limite."

Je repense aussi à cette phrase de cet auteur américain, Louise Hay : "Retenez que l'intelligence qui est en vous est la même qui a créé cette planète entière." Laissons nous  méditer cela quelques instants...

Alors me reviennent aussi ces quelques questions ordinaires croisées dans nos parcours et qui, dès lors, revêtent un sens bien particulier, profond et si simple à la foi :

  • Je suis l'être et l'étant
  • Je suis l'universel
  • Je suis créateur (si éloigné du consommateur)
  • Je suis la puissance de l'être (La puissance de l'assertion)
  • Je suis le bon chemin
  • Je suis l'instant
  • Je suis l'architecte, le penseur ou simplement le correcteur de mon destin, de mon monde, de ma richesse, de mon étant, de la beauté et de l'amour.
  • Je suis...
Alors, suis-je ma génétique, mon nom et ma généalogie, mes actions, mes pensées, mon apparence, toutes ces caractéristiques particulières ?... Ou simplement une parcelles de l'univers, un enfant du grand tout, une vibration en résonance, et donc un peu de la conscience universelle où je vis la plénitude de l'être ? Voire l'univers lui-même... "Le physique et ses variables ne sont que l'expression temporaire de l'être" écrivait Eckart Tollé. En termes d'identité, il n'est donc pas plus pertinent, ni plus indicatif de dire que je suis mou, moite et bleu que de dire que je suis français, chrétien ou libertaire. 

Juste pour ouvrir une fenêtre, ceci me renvoie à ces démarches qui tendent vers la richesse plutôt que vers le bonheur. C'est un peu comme si la richesse l'apportait systématiquement. Que Nenni ! Ceux qui marchent sur ce chemin n'ont pas entendu les fables de Lafontaine, comme celle du savetier et du financier. Ceux-ci confondent l'objectif et le moyen d'y parvenir. Comme si être jeune et beau avait à voir avec la joie et le bonheur. Comme si être et paraître était la même chose. Comme si être et avoir se confondaient ... En effet, il y a des champs qui ne sont ni du même ordre ni de même nature. Notre culture néolibérale est bien celle de la confusion, et n'accusons pas nos ancêtres d'avoir été comme nous... ce que nous sommes.

Jean-Marc SAURET
Le mardi 16 janvier 2024

Lire aussi : "Seulement être"

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