L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

Christianisme vs Pensée de Jésus (26 12)

Nous confondons aisément le christianisme avec la pensée de Jésus dont les preuves de son existence ont été apportées vers l'an trois cent par Hélène, la mère de l'empereur Constantin. Elle trouvait en Palestine, des lieux du récit de sa vie, comme celui de sa crucifixion d'où elle ramena un élément de ladite croix, le tombeau, etc. Lequel Constantin, pour des raisons politiques personnelles, a fondé le catholicisme religion d'état. L'empire romain était en déliquescence quand Constantin voulut se débarrasser par la guerre de ses "coempereurs" et concurrents au trône, Maxence et Licinius. Il lui fallait reconsolider l'empire.

Il vit dans le christianisme de Saul de Tarce, dit Saint Paul, les éléments de pouvoir qui pourraient l'installer : la sainteté par la souffrance et l'obéissance. Il légalisa donc le christianisme par l'édit de Milan (en 313) et mit fin aux persécutions. Il installa Miltiade, Pope de Rome, en Pape de l'Eglise catholique romaine et lui abandonna le pouvoir religieux sur l'empire. 

Il ne se convertit au christianisme que sur son lit de mort afin de ne pas froisser le courant majoritaire et populaire polythéiste romain. Mais il lui fallait aussi sacraliser le catholicisme. L'empire romain devint ainsi une théocratie puissante. Cette césarisations se perpétuera dans les différents royaumes et en France jusqu'à la révolution républicaine.

Cette histoire politique qui créa le catholicisme et une grande part du christianisme qui s'est développée dans le monde, trouva son apogée et son socle lors du concile de Nicée (313) où Constantin fit, à cette occasion, décider des dogmes et des écrits fondateurs de la religion en s'appuyant sur la pensée de Saint Paul très présente dans le christianisme d'alors. Il faut revenir un temps sur l'analyse de la pensée de Saint Paul dont la santé précaire influençait le psychisme. Ses treize lettres aux communautés chrétiennes qu'il avait fondées ou rencontrées, écrites avant les évangiles, constituent le fond théologique chrétien des origines. Ainsi, Paul de Tarce, juif et romain de naissance, s'est dit apôtre d'un Jésus qu'il n'a jamais connu. Il prônait dans ces écrits, l'amour, l'obéissance et l'acceptation de la souffrance, dans un ordre social établit.

Jésus, dont le seul élément attestant de son existence réelle est qu'il serait né sept ans avant lui-même, est un être conceptuel, comme le concède le philosophe Michel Onfray. Ce qui n'enlève rien à la réalité de la pensée qu'il incarne. Il en va de même pour d'autres êtres marquants, notamment Socrate ou Mithra. Nous pouvons ainsi considérer le message central de Jésus aperçu dans différents écrits témoignages : l'amour. Il y est rapporté qu'il affirma être là pour apporter le dernier commandement : "Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé." Les protestants des réformes du seizième siècle se sont ainsi penchés justement sur ce point central pour comprendre quelle philosophie théologique il apportait. Il en découla le concept de la grâce, cette confiance absolue en l'amour divin.

Dès lors, pour ces chrétiens réformés, la foi seule est fondatrice. L'amour divin n'a que faire des actes de chacun, inutiles à la salvation puisque Dieu aime inconditionnellement. "Croyez en lui et vous êtes déjà sauvés". Pierre Valdo, un protestant d'avant l'heure et père du mouvement vaudois, avait proclamé : "Un croyant avec la bible sous le bras vaut le Pape !" Dès lors, les hiérarchies sont aussi inutiles qu'inopérantes et le seul dogme est donc l'amour avec sa conséquence : la grâce. Mais ceci n'est pas dans la pensée paulienne ni dans les intérêts de Constantin.

Pour résumer, Saint Paul posait la souffrance et l'obéissance comme chemin du salut et comme structure sociétale. Il ne fit de l'amour, concept central de la pensée de Jésus, qu'un caractère divin, un habillage et une conséquence de la sainteté. Il posait ainsi la passion et la résurrection comme centraux à une doctrine de Jésus, dés lors en défaut du fond. Le symbole du récit dépassait ainsi la pensée énoncée et cette approche sacralisait la mort et la résurrection. Mais cette caractéristique était identique à celle de ce prédécesseur de Jésus, Mithras : lui aussi dieu et humain à la fois, qui a vaincu le mal, et est mort à trente-trois ans avant de ressusciter. Constantin, adossé au christianisme de Paul, posa donc la croix comme le symbole de cette nouvelle religion avec toute la symbolique de la souffrance. Jusqu'alors, on trouvait là le poisson et le partage du pain.

Le symbole de la pensée de Jésus reste le partage, l'amour et la bienveillance. Il n'y a pas grand chose de différent d'avec les sagesses plus anciennes telles que le bouddhisme, la philosophie grecque, le confucianisme, l'animisme et bien d'autres encore pour lesquelles la divinité est au cœur du vivant. Voici donc une très courte présentation de la différence que l'on saura faire entre christianisme et pensée de Jésus. Bien sûr, ce n'est pas un seul et simple article qu'il faudrait pour épuiser ce sujet mais tout un ouvrage. Tellement d'historiens ont déjà écrit sur ce sujet que je m'éclipse à l'ombre de leurs œuvres qui m'on nourries.

Jean-Marc SAURET
Le mardi 26 décembre 2023

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