L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

La convergence des pratiques (21 11)

Au cours de mes articles, j'ai plusieurs fois évoqué la méditation, l'auto-hypnose, la sophrologie, la contemplation, l'introspection, la rêverie, la promenade et d'autres encore, comme étant des démarches de même nature et de même finalité, voire de même capacité. Du moins, ces approches partagent-elles un même fondement, celui de laisser l'esprit, le spirituel, le psychisme atteindre une connaissance autre que rationnelle. J'y associe aussi les pratiques de tchi-kong (qicong), soufis, mudras et yoguiques qui, pour aller au même endroit, passent par une gestuelle symbolique singulière. Mais la finalité est toujours la même : accorder une écoute et vision attentive du monde par l'intérieur de soi-même. 

J'ai aussi plusieurs fois évoqué que nombre d'autres sagesses sont convergentes, comme la philosophie grecque ancienne, lorsque Aristote et Platon invitent à trouver au fond de soi-même l'univers et les dieux. Je pense aussi au chamanisme et autres pratiques animistes qui invitent par des pratiques singulières à allers dans le monde des esprits trouver les réponses aux problèmes matériels et physiques. 

Alors qu'ont donc en commun, et de manière pratique, toutes ces démarches ? Elles commencent toutes par faire le "silence intérieur". Ainsi elles développent une forme "d'arrêt sur images, sons et mouvements". Il s'agit de se poser. De manière générale, pour toutes ces approches, une pratique d'une vingtaine de minutes semble communément une bonne préparation. La méditation bouddhique invite à adopter une posture vigilante et immobile et à se centrer sur sa respiration, sur un objet comme la flame d'une bougie, sur une sensation, un sentiment ou une phrase, comme le fait la méditation chrétienne. Celle-ci invite à contempler, dans une posture figée et recueillie, repliée vers son intérieur, une représentation divine, une pensée sainte, une parabole signifiante. Elle invite à la pensée, à des postures d'abandon, de confiance comme pour laisser faire la grâce et la providence. La sophrologie invite à se concentrer sur les sensations de son corp immobile, étendu, totalement relâché, relaxé. L'autohypnose invite à parcourir un chemin intérieur imaginaire pour se retrouver au cœur de soi même. Pour ce faire, on s'installera confortablement immobile. Chacune de ces démarches me semble inviter à pratiquement la même chose à peu de choses prêt.

Il en va de même avec d'autres démarches et pratiques. Elles procèdent à l'effacement du monde environnant par la neutralisation de plusieurs sens, comme la vue, l'ouïe et la kinesthésie. Et ce, sans toute fois le perdre, histoire de laisser le praticien ressentir directement, dans un phénomène d'intuition, un essentiel, un "autre chose", un inaperçu dans le "trou noir intérieur". Il s'agit bien de deux mondes, l'un de la matière et l'autre de l'esprit.

Chacune de ces pratiques invitent alors à l'observation attentive de "ce qui se passe". Il s'agit de retrouver au fond de soi, dans un monde intérieur, par les sens neutralisé sur l'extérieur et polarisés sur l'intérieur, l'univers et les dieux. Alors s'active un monde de sensations cumulant des perceptions que l'on qualifiera d' "intra-sensorielles"

C'est comme si nous nous mettions à la jonction de deux postures : l'une mécanique et matérielle où nous avons l'habitude d'évoluer et dont nous figeons la perception par les sens, l'autre psychique et intuitive où se trouvent notre essence même, l'univers et les dieux, et ce par les sensations tues sur le monde extérieur et "résurgeant" du monde intérieur.

Certains disent alors "voir" leur fort intérieur, les images d'un réel jusque là discret ou inaccessible. D'autres entendent la voix intérieure, voire celle de proches ou autres qui leur disent une autre réalité du monde. D'autres encore sente des présences, des mouvements comme s'ils étaient bousculés par quelques réalités autres qu'ils disent effectivement ressentir. Oui, ceci interpelle et peut paraître à certains difficile à concevoir. De fait, il ne s'agit absolument pas de croire mais de ressentir, de sensation qui, avec l'habitude, deviennent bien présentes, effectives et intenses.

Ainsi, dans toutes les démarches que j'ai pu observer et expérimenter depuis de nombreux points de vue, me sont apparues, pour chacune d'elle, deux étapes : une de mise en retrait, en silence, en état de réception, et une seconde de réception, de contact, de révélation, d'apocalypse où la connaissance directe arrive "sensitivement", où le praticien entre en contact direct avec elle. Pour certains, la pratique s'étale sur des années (parfois depuis l'enfance), il m'a été donné de voir que les choses ne se passaient pas par le verbe, le rationnel, la réflexion déductive mais directement par les sens, comme la  vue, l'ouïe, le toucher...

Bien sûr, il arrive aussi que des sensations de réel arrivent directement sans passage par un calme méditatif, voire même au cours de profondes activités de réflexion. Ce ne sont plus les mots, les idées, les démarches déductives qui nous habitent alors, mais un monde de sensations qui nous émeut et nous donne accès à un autrement qui s'impose comme une évidence. On appelle cela l'intuition et de savants scientifiques comme Tesla, Einstein ou Poincaré, en ont témoigné.

J'ai déjà relaté dans quelques articles combien je ressent au réveil la "couleur" de la journée qui vient, combien devenaient présentes la personnalité de gens que je découvrais, combien la sensation d'une autre réalité singulière m'occupe parfois, combien certaines de mes réactions me surprenaient moi-même, et je m'étonnais au point de me dire "Mais pourquoi dis tu ça ?", réalisant que, logiquement, je devrais ne rien en savoir. Mais c'était certainement dans "le trou noir intérieur" comme l'évoquait Eckhart Tollé.

S'il me fallait penser une méthode commune, un résumé, un principe universel ou de base, je me contenterais à proposer ce que je viens de poser là. Chacun, selon ses convictions, expériences, contraintes et priorités, fera les choix qui lui conviennent et développera sa propre marche sur la route plutôt à partir de sensations que d'intérêts, enjeux ou représentations. Il est un fait que toutes ces pratiques évoquées ici m'apparaissent tout à fait convergentes et parallèles à la fois.

Jean-Marc SAURET
Le mardi 21 novembre 2023

Lire aussi  " L'intuitionnisme comme intelligence de l'imprégnation "


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