"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Sans but ni objectif (04 07)

Le plus grand nombre de techniques et approches en développement personnel invitent à chercher à savoir ce que vous voulez, ce que vous voulez atteindre, ce que vous voulez devenir. Elles vous invitent à déterminer votre but dans la vie, la place que vous voulez avoir, le niveau de vie que vous voulez atteindre, le confort et les objets que vous voulez posséder et dont vous voulez jouir. Il y a même des philosophes et des coachs de vie, des mentors, qui vous accueillent et accompagnent dans cette démarche. Et, ce qui me surprend le plus, c'est qu'aucun ni personne n'invite à connaître, vérifier et s'assurer de qui l'on est vraiment...

Je pose alors la question de savoir à quoi sert le fait "d'avoir où aller" si l'on ne sait pas qui l'on est. Oui, je pense que chercher où aller sans savoir qui nous sommes est une grossière erreur de parcours et de stratégie, sinon un non sens, une absurdité stérile. C'est bien ce qu'est le sujet qui détermine ce qu'est son action, et non l'inverse dans un mode sartrien. Certes, je comprends la démarche. Elle relève de l'approche mécaniste du monde comme si tout ce qui est, était comme allant de soi. C'est bien là un fantasme moderne où tout ce qui est va de soi. Dans ces conditions tout est figé dans le marbre, et il suffit d'ouvrir les yeux pour "le voir", et "le voir" serait le connaître. Être et paraître seraient-ils identiques ?... C'est peut être là une supercherie !

Etre est un état mais le connaitre passe par les filtres de la conscience et ils sont nombreux. Je les ai déjà plusieurs fois décrits. Nous ne voyons et comprenons les choses que depuis nos préoccupations et ces méthodes de développement personnels ne viennent que mettre l'accent sur nos préoccupations, nous focaliser dessus. Si nous n'existons que dans et par le regard de l'autre, alors ce que socialement nous savons de nous-même n'est qu'à travers des représentations sociales, une vision cosmogonique, un discours de vérité dans le fil de nos intérêts et contraintes. Mais aussi, celles-ci nous apparaissent et nous sont "livrées" dans le droit fil de nos préoccupations.

Rien ni personne ne nous invite à chercher ou comprendre qui nous sommes et où nous sommes ! Alors pourquoi chercher où aller si je ne sais pas qui je suis ? Et si justement, savoir qui je suis au plus profond de moi-même était "le chemin fondamental", celui qui apporte le sens, les modes de faire et toutes les réponses ? A la notion d'être s'accole celle de nos raisons d'être. C'est à dire : que faisons nous là et pour quoi faire ? La profonde sensation de soi répond a priori à ces interrogations. Mais ce n'est pas là chose simple.

Aux notions de but et d'objectifs sont liées celle de succès et d'échecs. Mais en avons nous réellement besoin ? Et ces besoins ne seraient-ils que culturels... Certains dirons que l'échec est un apprentissage. Oui, mais de quoi et pour quoi faire ?

Je n'aime pas les jeux de société car je ne comprend pas ces notions de gains et de perte "pour rien", ce qu'y signifie gagner ou perdre. Ces notions n'ont aucun sens pour moi. Que perd on dans un jeu ? Qu'y gagne-t-on puisque tout est fictif, si non le fait de "gagner"...  un "simple" artefact ? "Gagner" n'est qu'un jeu de rôle. Eh bien il en va de même dans un projet de vie : celui qui devient aléatoire et même fictif si je ne sais pas d'où j'agis. Voilà un "devenir" hors sol.

Quand j'ouvre une conférence, il me semble important, pour l'intelligence de ce qui va s'y passer, de présenter d'où je parle. Il en va de même pour nous mêmes dans nos vies. D'où agissons-nous sinon depuis ce que nous sommes ? Encore faut-il en avoir la conscience ouverte si l'on souhaite "conduire" sa vie, corriger ses trajectoires sans compromis incongru ou contradictoire.

Quand ce que nous sommes est clair dans nos cœurs et dans nos têtes, alors le "quoi faire" va de soi. Pas la peine d'y penser, c'est déjà pensé dans notre propre définition. Pour le savoir, plonger à l'intérieur de soi est un bon moyen efficace. Les sensations que captent nos cœurs dans cette approche apparaissent claires de sens. La méditation, la contemplation, comme d'autres approches sophrologiques par exemple, sont d'excellents véhicules. Il s'agit de se poser et de se regarder à l'intérieur, de contempler ce qui "nous tient à cœur", nous "colle à la peau", ce qui nous constitue et remonte à la conscience.

Pour les uns, ce sera la valeur d'aide et de soin, pour d'autres la valeur d'innovation, de création, voire d'entre-soi, etc. Si ce qui remonte sont des envies, alors nous ne regardons pas à l'intérieur de nous mais à l'extérieur. Il s'agit de notre rapport à notre monde, une regard qui "calcule" à la manière du prédateur.

Dès lors que nous serons dans une posture de lâcher prise sur les intérêts, les avoirs ou les enjeux, il n'y aura plus rien à se demander, seulement à se laisser agir au hasard d'opportunités. Nous bougerons dans la bonne direction car ce n'est pas le but qui compte mais le chemin. Toutes les œuvres et réalisations viennent de surcroît. Chaque chemin a ses carrefours et ses opportunités, lesquelles apparaissent selon ce que nous sommes. On ne voit pas le contexte comme tel, mais juste comme du décor.

On imagine aisément les parcours de vie, même si ceci n'a pas vraiment de sens. Celui dont la valeur est le don et l'aide pourra avoir un parcours de troubadour ou de saltimbanque, celui qui donne de la joie et du rêve, puis de restaurateur, puis d'enseignant, puis d'entraineur, de coach, voire d'auteur ou de confident ou de thérapeute, etc... Etre depuis soi me semble bien plus opportun, ouvrant et puissant que de vouloir décider de buts et d'objectifs, que de plus nous risquons de rater.

"Beaucoup veulent être connus alors qu'il suffit à chacun d'être grand !" disait Martin Luther King. Ce ne sont pas des idées qui sortent de nos réflexions mais des actions qui émanent de nos cœurs, de ce que nous sommes profondément. Rien de tel pour être heureux et toujours en accord avec soi-même...

Tenzin Gyatso, le Dalaï Lama, disait qu'il n'y a que deux sentiments majeurs qui guident nos comportements et nos choix : l'amour et son opposé, la peur. Si l'amour crée, construit, innove, la peur détruit, retient, enferme. Si tu sais qui tu es, tu n'auras jamais peur. Mais si tu ne sais pas qui tu es, alors tu risques bien de laisser faire la peur, conduire tes pas et tes gestes. Je pense notamment à la peur de perdre, et à celle de disparaître. Alors que si je suis...

Jean-Marc SAURET
Le mardi 4 juillet 2023

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