L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

Une hypersensibilité ordinaire (11 07)

Voici un cas patent où une singularité, une particularité personnelle, vient en s'y substituant masquer dans le discours social une certaine capacité universelle, en l'occurrence l'intuition. Laquelle intuition est effacée, occultée et donc socialement paralysée par la culture dominante "rationalisante"Certains évoquent l'hypersensibilité pour définir l'insupportable et la douleur qu'ils vivent comme s'ils voulaient transformer tout cela en avantage, voire même en qualité supérieure. Dans ce cas précis il s'agit bien de l'intuition, peut-être même d'une "hyper-intuition", voire une certaine efficience spirituelle. Il faut juste comprendre que nous y sommes tous soumis et que c'est la culture, l'éducation et la "pollution sociale" qui induit cette sorte d'individualisme concurrentiel néolibéral. Le phénomène s'apparente à une pseudo normalité, laquelle exclut l'intuition sensible des démarches rationnelle normales.

Cet exemple est patent pour montrer comment un propos marginal va porter en singularité un complexe comportemental minoritaire. Il deviendra ensuite un objet d'identification, d'appartenance à un catégorie qui vient d'être créée sous un vocable nouveau : les hypersensibles. Cela ressemble à une démarche thérapeutique sociale, et c'est certainement pour cela que ça marche.

A ce que je vois, les personnes qui parlent de leur hypersensibilité, de ses atouts et de ses conséquences, ont le regard tourné vers eux-mêmes, ou du moins vers l'image qu'ils se font d'eux-mêmes. Pourtant, comme le disent nombre de sages pensées dans le monde, qu'elles soient orientales, occidentales ou d'ailleurs, c'est le regard porté sur ce dont on s'occupe, sur ce que l'on a à s'occuper, qui fait la qualité de notre œuvre, et rien d'autre.

Je reviens sur la pensée du psychologue américain d'origine hongroise, Mihaly Schiksenmihalie. Il a montré dans un ouvrage remarquable et remarqué, "Vivre" (Ed. Robert Laffont, 2004), que les gens situent leurs conditions de bonheur dans une état de "flow", que l'on a traduit par le "flux". C'est cet état où la personne est totalement absorbée par ce qu'elle fait et qui l'occupe totalement jusqu'à perdre les notions de temps, de faim et de dépendance à l'environnement. 

Il m'apparait qu'une personne, dont l'esprit est focalisé sur soi, ne peut être ni efficace ni disponible pour ce qu'elle a à faire, sur ce dont elle s'occupe, même s'il s'agit d'elle même. Par exemple, ce qui fait perdre ses moyens à un sportif est, selon les dires des acteurs eux-mêmes, au stress. Et ce stress est du, la plus part du temps, à leur préoccupation sur les enjeux, sur les circonstances, sur la situation particulière, etc. Il s'agit en fait d'éléments tout à fait périphériques à ce qu'ils ont à faire.  Voilà qui relève totalement du regard et du seul regard qu'ils portent sur ces éléments.

Ceux qui réussissent avec régularité, ce qui fait d'eux des champions remarqués, est le détachement qu'ils savent opérer  entre l'essentiel et l'accessoire. Il s'agit en cette occurrence de ne s'occuper et se préoccuper que de ce qu'ils ont à faire au moment opportun. Je repense à certains sportif exemplaires comme le rugbyman anglais Johnny Wilkinson dont le jeux au pied et les talents de buteur ont été décisifs, efficaces, réguliers et remarquables. Il procédait à un rituel de représentations qui le sortait du match. Il précisait lui-même qu'il s'agissait, pour lui, de retrouver l'environnement de ses entrainements, là où il réussissait systématiquement.

Par quelques gestes répétitifs, il se retrouvait donc "à l'exercice" et exécutait, comme il le disait, ce qu'il savait faire le mieux et si facilement, tellement il s'y était entrainé. Il entrait dans une polarisation sur ce qu'il avait à faire, coupé des contingences du match devenues dès lors "extérieures". C'est ainsi que l'on peut voir tout ce que le "Flow" évacue en situation de bonheur.

Ainsi, ceux qui visent la performance ne devraient viser que le bonheur et, si le bonheur apporte cet état de flow, alors passer par le flow. Car c'est cela qui met l'acteur dans les conditions du bonheur habituel. Dès lors, tout se passe pour le mieux. Comme d'autres l'ont dit, la foi et la joie sauvent.

Bien des entraineurs sportifs invitent les joueurs à "se faire plaisir" lors des matchs. C'est là une convergence avec ce type d'approche par le flow. Depuis, les psychologues, à la suite de Mihaly Schiksenmihalie, ont pensé le "flow collectif", cette même situation partagée en équipe où tous les acteurs sont polarisés sur ce qu'ils ont à faire ensemble. On les retrouve alors détachés des pressions de l'environnement, du contexte, des circonstances. Ils parlent aussi de "flow social" où ils trouvent par ailleurs les conditions et circonstances de l'innovation.

Alors, pour sortir des complexes qui amènent à se considérer comme marginal, et donc victimes de dépendances à des émotions intérieures du type de ladite hypersensibilité. Au delà de penser ces inconvénients en avantages, peut être suffirait-il d'entrer dans le flow du bonheur par quelques pratiques rituéliques et alors jouir de ce flow qui nous est si familier dans les instants de bonheur. Il s'agit bien de modifier son regard sur ce que l'on est en train de faire, entre peur et amour...

Au delà de se penser particulier, voire avantageusement singulier, en regardant ainsi ses "défauts" comme des opportunités, peut-être suffit il simplement de se sentir heureux. Corrélativement, il devient possible de vivre l'instant "Carpe diem".

Cette "gymnastique toute mentale" nous allégera des complexes limitants. L'efficience est peut être, sinon sans doute, dans l'instant présent, l'oubli de soi et des circonstances pour être simplement là, dans le flow. C'est aussi ce que procurent la méditation, l'émerveillement, la visualisation ou la contemplation, n'est-ce pas ?

Au delà de se penser particulier, voire avantageusement singulier, de regarder ses "défauts" comme des opportunités, peut-être qu'en étant simplement heureux de vivre l'instant nous allègera des complexes limitants. L'efficience est peut être dans l'instant présent, l'oublie de soi et des circonstances pour être simplement là, dans le flow. C'est aussi ce que procurent la méditation, l'émerveillement, la visualisation ou la contemplation, non ?

Dans ces conditions, soit vous faites ce que vous aimez jusqu'à atteindre le flow ! Soit vous faites autre chose et pour le faire vous passez par le flow à l'aide de quelques rituels simples. C'est alors que vous serez heureux de faire ce que vous faites, sous les meilleurs auspices. Mieux ! Vous le ferez bien, loin des pressions sensibles émotionnelles. Car, redisons l'assertion de Marc Aurèle, ce ne sont pas les choses qui nous gênent, mais le regard qu'on leur porte !

Jean-Marc SAURET
Le mardi 11 juillet 2023

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