"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Nos sagesses profondes (13 06)

J'ai bien souvent le sentiment que nos sagesses anciennes, venues de l'orient ou de l'occident, sont tout à fait convergentes (Mon philosophe de frère me répond à cela : "C'est normal. C'est la même !"). Ainsi, le stoïcisme, le bouddhisme, le taoïsme, le chamanisme, ou la pensée de Jésus, celle de Socrate, d'Aristote ou d'Averroès, et de bien d'autres dans différentes cultures nous disent sensiblement la même chose : Il y a le monde de la matière et celui de l'esprit ; lâche donc prise et regarde au fond de toi la paix et la connaissance qui sommeillent. C'est ce que Lao Tseu nommait le Tao, ou la voie, Bouddha la conscience ou le chemin, et Jésus le royaume du père, etc.

Bien sûr il serait bien long et peut-être compliqué d'en donner tous les points de convergence, quoi que... Je vais m'y essayer mais sous une forme peu académique, juste à l'énoncé de quelques points de vue (d'où le philosophe regarde) sans en faire une analyse profonde ou l'exégèse. Il s'agit en cette occurrence de noter ce caractère d'universalité dans la mesure où justement, l'espace et le temps nous manquent. Nous laisserons à chacun de faire son beurre avec cela. Osons, prenez votre temps et vous me direz...

La physique quantique nous apprend que nous sommes à la fois particule et onde, c'est à dire matière et oscillations (lumière, son et au delà). Mais nous sommes aussi la partie et le tout, le dedans et le dehors, intriqués avec d'autres parcelles d'elles même. Cela nous rappelle que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, ce que l'on peut lire en alchimie sur la table d'émeraude attribuée à Hermès Trismégiste, et donc que le macrocosme est dans le microcosme. 

Toujours à l'aune de la physique quantique, si l'on conçoit que la conscience est ondulatoire et dont le pendant est la matérialisation, alors, les sagesses des différentes religions nous disent quelque chose d'important et de commun, au delà de recommandations ordinaires ("tu ne feras pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse" ou mieux encore "tu feras aux autres ce que tu espères que les autres te fassent..."). Au delà même de la proposition de chacune d'un moyen singulier de rencontrer la source (ou conscience universelle, Tao ou cieux, voire dieu), elles nous disent toutes qu'il y a un autre monde au delà de la mort et que nous y sommes reliés dans une finalité, une raison d'être, un but spirituel.

A la fin du film "Jonathan Livingston, le goéland", celui-ci dit que nous pouvons tous nous envoler mais que nous ne le voulons pas, mais que cependant nous pouvons offrir ce cadeau à tous ceux qui en auront fait le choix, que nous pouvons les aider à découvrir ce pourquoi ils sont faits. Le chercheur éclectique et scientifique Jean Staune nous rappelle tout cela dans ses ouvrages et conférences.

Parfois nous cherchons à avoir la main sur les effets de choses qui vont à l'encontre de nos attentes. Notre culture matérialiste et de consommation en est particulièrement friande. Quand nous trouvons quelques moyens nous le vivons comme une victoire. Quand nous ne le trouvons pas exactement, nous sommes pour le moins frustrés et déçus.

A notre secours, vient la philosophie. Elle a pour nous l'intérêt de nourrir notre cœur et notre conscience, et ainsi de nous remettre sur des attentes recevables, sur un chemin de sagesse. Ainsi, Sénèque nous proposait : "Quand tu auras désappris à espérer (ce qui ne dépend pas de nous) je t'apprendrai à vouloir (ce qui dépend de toi)". Pour sa part, au delà de nos désirs et attentes, Jean-Paul Sartre nous appelait à considérer que "L'important n'est pas ce que l'on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-même de ça qu'on a fait de nous !", comme s'il ne tenait qu'à nous de transformer le possible et l'espoir en réalité. 

Ceci nous renvoie à Marc Aurèle avec sa posture sur la réalité de nos vies expériencielles : "Tout ce qui est possible à l'homme ne peut être au dessus de ses forces". Comme il est absurde de ne pas voir ce qui ne dépend pas de nous, il est tout aussi absurde de ne pas voir ce qui est de notre ressort. Marc Aurèle citait cet exemple : "L'émeraude ne perd pas de sa valeur faute de louange". Ainsi, nous pouvons dire que le plomb ne perd pas de sa densité faute d'avoir été pesé, apprécié, considéré, et pourtant les choses n'ont que la valeur que nous leur "trouvons". C'est aussi là l'approche constructiviste (cf. Paul Watzlawick).

Pour les stoïciens, notre désir de reconnaissance, d'amour et de valorisation devient la cause de nos tortures à venir. En effet, ce que d'autres disent de nous ne nous concerne pas. Cela concerne seulement ceux qui le disent. Nous avons trop tendance à dépendre du regard de l'autre et c'est bien là une "tare" consumériste postmoderne.

Simultanément, Sénèque nous propose que "La raison veut décider de ce qui est juste et la colère trouve juste ce qui est décidé"... quand l'émotion trouve juste ou pas, selon notre foi, ce qui arrive. Pour nous, il ne s'agit pas non plus de désirer ce qui arrive, comme le proposait Sénèque, mais simplement de comprendre que ce qui arrive est la résultante de raisons qui ne m'appartiennent pas. A cet effet, Lao Tseu nous invite à ne pas tenter d'agir sur ce qui ne dépend pas de nous, sur ce que les choses nous apportent ou nous infligent. C'est tout. Alors, il n'y a rien à regretter de notre posture dans la mesure où nous n'y avons pas investi l'avenir de nos propres désirs et croyances comme si nous avions la main sur les faits.

D'autres sagesses nous indiquent à l'inverse que tout ce qui m'arrive vient de moi, de mes émotions et de mes désirs réels. Ainsi, Epictète nous rappelle que "Être affecté par ce qui ne dépend pas de nous c'est se condamner au malheur". Lao Tseu dis à peu de choses près la même chose : "Ne réagis pas de manière disproportionnée à ce qui t'arrive. Laisse passer et accueille". Pire encore, un proverbe amérindien ajoute que "la colère est comme avaler un poison en espérant qu'il tue notre adversaire". Mais revenons à notre quotidien moderne et/ou postmoderne. Nous nous jaugeons et jugeons à l'aune de l'impact que nous semblons (ou pensons) avoir sur notre entourage. 

Ce qui nous revient de l'autre, selon les conventions sociales, nous situe dans le monde et dans notre regard. Ce ne sont que les "éclats" de quelques caractéristiques. Tout ceci se passe dans nos représentations, aurait dit le Psychosociologue Serge Moscovici. Il n'y a pas de réciprocité entre ce que je vis et fais avec ce qu'il me revient de l'Autre. Il n'y a là rien de réversible. Cela a peut être à voir avec la notion de confiance. La confiance n'est pas un contrat, comme dans ce que nous imaginons être la réciprocité d'une relation humaine. C'est un acte unilatéral. C'est seulement une question de prédictibilité. Est-ce que j'ai foi dans une certaine évolution de la situation, vers quoi et à quel point ? C'est à dire jusqu'à quel niveau de foi, de croyance, de "pré-vision" ? Ce qui peut être trahi n'est pas la confiance, mais ma propre foi dans la situation prédite. L'être qui n'attend rien que ce qu'il n'a déjà est en paix. Ainsi ils inspire confiance. La réciproque est tout aussi vraie.

Tout ceci nous renvoie à notre propre responsabilité, celle que nous avons construite certainement dans nos paradigmes sociaux ("Tout est matière, tout est contrat, tout est compétition, à chacun sa place, il y a les prédateurs et les proies", etc...). Alors creusons encore notre réalité. Que cherchons nous dans et pour la vie ? Certainement d'avoir la paix, et qu'on nous la fiche ! Ou qu'on se la donne. C'est bien là la logique de notre bonheur. "La paix que nous cherchons, qui est notre quête, est le point de départ, le point d'arrivée et notre chemin." nous indique Christophe Fauré, médecin, chercheur sur les phénomènes de fin de vie. Dans son ouvrage d'analyse des EMI (Expérience de Mort Imminentes), il nous donne, par cela, le dessein de notre raison de vivre et la voie pour y accéder.

Socrate disait : "Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux". D'autres sagesses orientales (et même celles du monothéisme) nous rappellent que nous ne sommes que composantes de l'univers. Ce qui est en haut est en bas et réciproquement. Le très grand est dans l'infiniment petit. Nous voici revenus aux propositions de la physique quantique. Nous savons par ailleurs, que la connaissance sans amour n'est rien. C'est un leitmotiv des auteurs sur les EMI (expérience de mort imminente), EFV (expériences de fin de vie) et autres VSCD (vécus subjectifs de contact avec les défunts). Je peux tout avoir et si je n'ai pas l'amour je n'ai rien du tout, disait Saul de Tarce, un autre auteur de lettres célèbres, dit Saint Paul. 

Nous avons tendance à nous perdre en conjectures alors que l'essentiel est juste là, sous nos yeux. "Aime et fais ce que voudras" écrivait avec conviction un quidam célèbre au point de l'afficher sur le fronton de l'abbaye de Thélème. Tout est dépendant de tout. C'est celà l'interdépendance.

Souvenons nous de la structuration de notre réalité dans le langage : sauriez vous indiquer où commence la colline et où se termine la vallée ? Effectivement, personne ne peut dire ni le point de jonction ni le points de rupture, car le langage et ses concepts ne sont pas le réel. C'est bien cela la réalité. Nous revoici dans la caverne de Platon. En effet, le réel est inaccessible sans les mots, et l'essence de l'univers n'y est pas comprise. La réalité n'est qu'un réel pour moi, pour nous parce qu'il est partagé (et il l'est toujours hors de la folie).

Qu'est-ce qui distingue l'océan de la vague, sinon ma seule représentation symbolique ? En soi, il n'y a aucune distinction réelle, juste comme entre soi et l'univers, le Tout... La sensation d'individuation n'est que de notre regard, de nos projections mentales et symboliques. La seule prise de conscience qui nous rapproche du réel est cette conscience universelle dont je suis, conscience de ce "Grand Tout Universel" dont je suis. Ici, la notion d'interdépendance serait même superflue, voire une tautologie. De ce fait, amour et conscience ne seraient qu'une seule et même chose... Voilà que les conceptions bouddhistes, indouistes et taoïstes nous accompagnent.

Mais reprenons notre démarche rationnelle : si je suis individualisé et si chacun et chaque chose l'est, tout élément est donc limité. Au delà de cette limite, il y a un "au-delà du mot", un "artefact à attraper" au delà du concept et de l'idée. On a l'habitude de penser en psychanalyse que sur cette marge déambulent les humoristes, les plaisantins, les originaux, les mystiques et les fous. C'est là que nous construisons notre humour, nos créations et nos délires. Mais c'est aussi là que nous innovons et inventons.

De surcroît, si la "dualité" (c'est à dire l'individuation et la séparation des choses) n'existe que dans la structure du langage (et le langage donne forme à la pensée), qu'elle n'est pas dans le "réel", alors, si l'autre est moi, si "tous nous sommes", alors haine, violence, méchanceté ou indifférence n'ont pas leur place dans ce "nous". Ce serait, entre autre, pathologiquement se nier soi-même. Ainsi, si la conscience ouvre à la sagesse, la sagesse ouvre à l'amour et l'amour à la conscience.  Et la boucle serait bouclée ? Pas encore...

Autant les sagesses anciennes que la physique quantique nous indiquent que la conscience est intemporelle, non localisée, illimitée et informelle. Ainsi un nouveau paradigme nous indique que la conscience est à l'initiative de tout ce qui est. Je pense alors au concept de philocalie, dit l'amour de la beauté ("amour de ce qui est beau", il convient de l'entendre au sens où, en grec, le beau se confond avec le vrai et le bon).

Dans la compréhension de la réalité (vérité) la question fondamentale est : "Qu'est-ce qui vous le fait dire ?" Cette question ne peut être considérée ni répondue comme une évidence (à moins d'être pétri de dogmes et certitudes). La réponse permet d'appréhender la "construction de la réalité", au sens où l'entendait Paul Watzlawick. Elle est efficience tant pour le questionneur que pour le questionné.

Aussi, si nous sommes de la conscience universelle et que nous aurions quelques chose à faire dans cette vie, ce quelque chose que nous aurions choisi dans le "Bardo" (référence au "livre des morts Tibétain"), alors le sens de notre vie relève de l'universel. Il s'agit d'une participation à développer dans et pour l'univers, à expérimenter pour le "Grand Tout", ou simplement à accomplir, faire, poursuivre... Et ce dans l'essentiel, c'est à dire l'amour universel, la bienveillance et la compassion, quelque chose de l'amour et de la connaissance...

Les bouddhistes appellent cela l'éveil. Il ne s'agit donc pas de forcer, de se forcer à se changer, grandir ou autre, mais de "se foutre la paix", comme le dit le philosophe Fabrice Midal, à se confondre dans ce qui est déjà là. Je pense aux petits enfants qui sont spontanément des ballons d'amour, et que nous appelons "innocence" au lieu de les reconnaître comme "sages"...

"La matière procède de la conscience et non l'inverse. Ainsi, la conscience se manifeste aussi sous forme de matière." disait Max Planck. Ce ne sont pas les choses que l'on croise ou rencontre, mais bien l'idée que l'on s'en fait, nous disent constructiviste et stoïciens. De la même sorte, nous ne rencontrons pas des gens, mais ce que nous nous en représentons dans un environnement, une réalité construite. Et nous la partageons dans l'universel. 

Ce ne sont pas nos défunts qui se donnent à voir dans les VSCD, mais l'image de ce qu'ils sont pour nous. Nous naviguons alors dans notre propre lumière, celle de notre "grand nous", vers cette conscience universelle dont nous sommes, depuis soi. 

Les chamanes et autres animistes conçoivent le monde en deux niveaux, le physique et le spirituel. C'est aussi ce que disent nombre de religions dans le monde. Nous commençons à le concevoir aujourd'hui en "le matériel" et "la lumière". Nous pouvons ainsi nous affranchir de nos souffrances en les abandonnant au champ matériel, en nous accordant de plutôt vivre dans la lumière. 

Ainsi, l'instant présent est bien le bon cadre de nos vies, lâchant prise sur tout jugement et construction matérielle. Le cadre émotionnel que nous vibrons ne dépend donc que de nous-mêmes. Tout ce que nous faisons, c'est à nous même que nous le faisons. En même temps, nous sommes l'univers et de l'univers qui nous offre l'accès à tout le reste (en soi ou en lui), connu ou encore inaperçu.

Alors nous comprenons que la violence n'a d'autre finalité que de se meurtrir soi-même. Ainsi,  l'altruisme n'est pas une posture morose ou mollassonne de dévouement aux autres quand nos attentes ne sont toujours pas satisfaites. Quelqu'un a dit que ce que nous faisons aux autres, aux plus petits d'entre nous, c'est à soi que nous le faisons. Parce que tout et tous sommes liés, tout et tous dans le même univers absolue, alors tout ce que nous faisons, c'est à l'univers que ça s'adresse et donc à nous-mêmes. 

Ainsi, la seule chose que nous avons à faire comme sens profond de nos vies, c'est d'aimer, de donner de la joie et de recevoir la joie que l'on donne. L'amour et la joie sont dans les détails, pas dans les grands projets qui ne flattent que les égos. Le seul bénéfice de toutes nos actions est la joie qu'elle procure. La seule perte est la peine ou la douleur ressenties par les uns et les autres.

C'est parce que nous jugeons les uns et les autres à l'aune de nos propres manques que nous manquons l'occasion de les combler. Tout ce que nous faisons aux uns et aux autres, c'est à soi même que nous l'infligeons. L'argument vaut pour nos jugements. Je repense à ce qu'est la colère, ce poison que l'on s'inflige à dessein de tuer l'autre.

Pour clore momentanément cette réflexion inachevée, "Toute pensée se compose de deux facteurs : la connaissance et l'émotion. Il semble bien que ce soit cette dernière qui crée le monde", s'accordent à dire nombre de physiciens quantiques comme Nassim Haramein, Max Planck, Stephen Hawking, Max Born ou Nikola Tesla, mais encore Albert Einstein et même le mathématicien Raymond Poincaré.

Ainsi, une pensée sans émotion reste une simple connaissance. Pour ouvrir en termes de conclusion, voici un exercice simple, connu de nombre de thérapeutes : avant de chercher à comprendre, posons nous les questions car celles-ci laissent notre esprit libre et ouvert et guident notre réalité. "Qu'est-ce qui nous le fait dire ? C'est à dire ? Mais encore ?..." Car les questions dirigent l'attention, qui dirige l'énergie, qui dirige la matérialisation. Dont acte !

Jean-Marc SAURET

Le mardi 13 juin 2023

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