"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

L'émotion au cœur des mécanismes de la cohésion sociale (06 06)

Sans images pas de représentations, sans représentations pas d'idées, sans idées pas d'émotions, sans émotions pas de pensée et sans pensées pas d'actions. C'est du moins ce que dit le proverbe. Je ne suis pas loin de le penser également.

Ainsi, si l'émotion précède la pensée, elle fabrique nos réactions "tripales", les plus profondes. Elle est notre essentiel. Si ce sont les émotions qui fixent les souvenirs, elles sont aussi des clés de leur rappel. Les émotions sont les outils et les carburants de nos orientations, mais aussi de nos décisions, de nos choix et de nos vies.

Qu'est-ce qui attire notre attention ? Ce n'est pas l'objet qui apparait à nos yeux mais bien les sensations que son image éveille en nous, et donc l'émotion qu'elle suscite. Si elle n'en provoque pas, alors, l'objet n'existe pas. Pourquoi même l'aurions nous vu ?

"Ce qui trouble les hommes ne sont pas les choses mais le jugement qu'ils leur portent" avait dit l'esclave philosophe Epictète. On ne sait toujours pas quel était son véritable nom dans la mesure où "Epictète" désigne le "serviteur" en grec.

Nous savons que le désir profond des êtres humains est d'abord d'être reconnu et apprécié. Corrélativement c'est aussi d'être lié, et d'appartenir à un groupe, de manière aussi à être accueilli et accepté. Appartenir passe par des représentations et idées partagées, mais aussi cela se confirme par l'adhésion à un discours commun de vérité. Cette appartenance est réitérée via des rites de passage, d'appartenance et de reconnaissance. Il y a dans chaque communauté une liturgie sociale et politique. C'est ce qui permet de comprendre que la communauté est cohésive.

Aussi, nous avons compris que l'on tient la cohésion d'un peuple de deux manières. Soit par la contrainte, soit par l'adhésion. Les deux démarches peuvent être manipulatrices. La première joue sur la violence et la peur. La seconde sur le sens. Les deux se retrouvent sur le levier de l'émotion, d'où la possibilité de manipulation.

Certes, les vertus sont fragiles et comme le disait La Rochefoucauld, "Elles se perdent dans l’intérêt comme les fleuves dans la mer". Etre d'un groupe, appartenir à une communauté, à un groupe même restreint, représente bien évidemment un intérêt majeur d'identité. "Appartenir à", "Faire partie de" présente, en l'espèce, un caractère essentiel.

Il est donc assez facile à un dirigeant de façonner les idées identitaires de ses "sujets", par le moyen de symboles d'appartenance. Et ce grâce à ce jeu d'intérêt et de peur, celle surtout de "ne pas en être". C'est ce que développe Edward Bernays dans son opuscule "Propaganda" dont Goebbels, son lecteur appliqué, a très bien su se servir.

Si l'émotion donne corps et raisons à nos vies, elle peut être aussi la chaine de nos enfermements et soumissions. Si l'on ajoute à cela que le temps ne compte pas, et que seule "vaut" l'intensité, alors la porte est ouverte à bien des vagues ...

Jean-Marc SAURET

Le mardi 6 juin 2023

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