"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Processus de maladie et de guérison (21 03)

"Comment allez-vous ?" demandais-je à une voisine Elle me répondit que ça allait et ajoutait dans un sourire : "Quand la santé va, tout va !" Il est vrai que nous sortions presque de ladite crise covid, une épidémie qui aurait dû tous nous terrasser mais qui, apparemment, n'en était pas véritablement une... Il est vrai que dans la pensée populaire, quand la santé va, le reste suit facilement. De fait, on fait avec.

Mais qu'en est-il de cette santé primordiale, fondamentale ? D'où nous vient-elle ? Comment la conserve-t-on ? Comment la retrouve-ton quand elle est perdue ? La première question se répond bien sûr par les suivantes, mais aussi par ce que nous avons une conception matérielle du monde comme étant une collections d'objets qui se comptent, se mesurent, se classent et se rangent. Nous sommes acculturés à ce que la forme et la matière déterminent toutes choses, jusqu'à son essence, nous mêmes compris, et notamment dans des relations de cause à effets. C'est ce qu'on appelle une approche mécaniste du monde laquelle est sensée expliquer aussi les principes de santé.

Ainsi donc, à la seconde question, nous avons quelques réponses générique, socialement convenues : c'est génétique et quand on est jeune, elle est toujours bonne... ou presque ! Si non c'est bien triste...

A la troisième question, nous avons tendance à penser qu'une vie saine, un peu de sport et une alimentation équilibrée devrait faire l'affaire. Sinon, c'est la faute à "pas d'chance" ! 

A la quatrième, communément nous savons qu'il y a tout un système de santé qui s'occupe de nous et, d'ailleurs, une conquête sociale d'après guerre est justement la sécurité sociale.

Et même si tout ceci est dans un système logique, matériel et causal, nous avons aussi la conviction que le facteur chance joue pas mal. Nous savons aussi que l'environnement et les événements de la vie prennent leur part. 

Et puis j'ai lu le livre de l'anthropologue du soin, Jean-Dominique Michel, sur les chamanes, les guérisseurs et autres médecines exotiques, comme celle des médecins philippins. L'auteur nous montre combien la fonction de somatisation (positive et négative), mais aussi les phénomènes des placébos et nocébos, comme les phénomènes de guérisons spontanées, nous débroussaille le chemin d'une "dynamique psychique". Il s'agit de la puissance de la psyché sur nos états d'être. L'auteur en vient même à la conclusion que ce n'est pas le guérisseur qui soigne, mais la relation que celui-ci installe pour que le patient trouve le chemin et, en lui, les ressources de sa propre guérison... Question relationnelle d'une part, mais aussi de confiance, convoquant la croyance, quelques certitudes et nos représentations. Intéressant, non ?

Ainsi, je me rappelle que, âgé de huit ans, j'avais eu un terrible zona sur la cuisse gauche. Il me faisait beaucoup souffrir. Mais comme souffrent les enfants, c'est à dire en résonnance avec l'environnement humain, celui de sa tribu (apparemment ce n'est pas que le cas des enfants). Pour ma part, la confiance bienveillante de ma mère me rendait cette pénible chose bien supportable. 

Mon père s'enquit auprès d'un de ses amis d'enfance qui lui avoua "avoir reçu le don de coupeur de feu". Mais il avoua aussi ne l'avoir jamais utilisé. Illico, mon père l'invita à "l'essayer sur le petit". Ce fut chose faite. Sans que je comprenne exactement ce qui se passait, l'ami George fit ses prières et signes secrets et le mal disparu. Pas les cloques, qui prirent quelques jours de plus pour me quitter. Le médecin qui prenait soin de ma santé n'en revenait pas ! Mais ma mère bienveillante lui indiquait : "Ho mais, Docteur, avec tous les médicaments que vous lui avez donné..."

J'ai donc connu dans ma chair l'incongruité des médecines populaires ou parallèles qui fonctionnent bien. Et puis, comme à mon habitude récente, pratiquant la sophrologie, l'autohypnose et la méditation d'origine bouddhique, outre quelques aventures et événements heureux, j'ai eu de nombreuses lectures sur la force de l'esprit. Il ne s'agit pas de la puissance volontaire (ou non) du mental, mais plutôt de celle de l'imaginaire, des émotions et du subconscient. Je me suis même rapproché de philosophies comme le Bouddhisme, voire inspirées par lui. Je pense à des auteurs comme Arthur Schopenhauer, Karl G. Jung ou Jean-François Revel, par exemple.

Je tombais par Hazard sur l'excellent ouvrage de Christian Combaz, "Tous les hommes naissent et meurent le même jour" (Le Cerf, 2015). Il y montre l'absence de temps absolu, une sorte d'éternité dans l'instant présent. J'y ai retrouvé toute la dimension de la puissance de l'esprit sur la matière. Je me souvenais de la phrase énigmatique de Nikola Tesla : "Si vous voulez comprendre l'univers, pensez en termes d'énergie, d'ondes, de fréquence, d'information et de vibration." D'énigmatique, la phrase devenait dés lors limpide, évidente. Tout étant vibrations et résonnances, je comprenais que mes pensées et mes cellules vibrent et résonnent, en concordance ou discordance.

Je comprend ainsi mieux quand Karl G. Jung affirmait que tout ce à quoi on résiste perdure et tout ce que l'on accueille se dissout. Peut-être juste une affaire de résonnance. N'est-ce pas là un fondamental de pensée bouddhiste ? Certainement ! Ainsi la maladie pourrait apparaitre comme l'expression de discordances, la somatisation de dissonances internes, dans nos vécus, nos propres croyances et représentations.

De la même manière, la guérison peut aussi apparaître comme la mise en cohérence, en harmonies, de notre monde intérieur. Ici point de rationalité, juste des résonnances comme le sont nos émotions, nos certitudes et nos croyances. Il suffit alors de mettre un peu d'ordre dans tout cela (peut être à l'aune de méditations, autohypnoses, contemplations ou sophrologie...)

On peut alors aller un peu plus loin et dire que : Toute notre thérapeutique vient de notre intérieur. Chaque thérapie, médicament et autres grigris venus de l'extérieur n'a de fonction que de stimuler, dans la croyance et la confiance, notre capacité interne de soin et de guérison. Il s'agit seulement de mettre un peu d'harmonie dans nos mondes intérieurs, dans nos cœurs. 

Nous ne négligerons pas non plus l'impact de la relation humaines, de sa qualité (autre question de résonnance et d'harmonie dans un univers interdépendant). Ceux qui l'ont compris se stimulent par des pratiques personnelles, ou singulières, comme le sont, par exemple, la méditation, la sophrologie ou l'autohypnose. Je me répète. Nous sommes ainsi la cause et la résolution de nos bonheurs et de nos mal-être. Ainsi, si le "mal a dit" mieux vaut entendre ce qu'il raconte... et y répondre !

Mais "l'humain est un animal politique", disait Aristote, voire grégaire. Il vit en tribut. Comme les loups, il a besoin de sa meute. Il lui est attaché, dépendant et totalement bienveillant et solidaire (ce que le néolibéralisme s'attache à défaire pour des questions de marchés et de stabilité sociétale). Nous avons un besoin fondamental de l'autre. Lacan nous a montré que "nous ne sommes que de l'autre", cet alter égo qui nous dit ce que nous sommes et avec lequel nous passons un temps important à le vérifier. Ce que j'ai appelé "l'identation". Vincent de Gaulejac a aussi relevé le phénomène dans sa notion de "lutte des places".

Par ailleurs, l'expérience interdite dont j'ai plusieurs fois parlé, nous a montré que quelques nouveaux nés, qu'on a laissé ensembles sans aucune relation sociale ni d'affection, juste pour voir quelle langue ils allaient parler entre eux (certainement la langue originelle de l'humanité), sont morts. Et ce, à chaque tentative de cette expérience, simplement faute de lien social (cf. Frédérik II de Hohenstaufen au treizième siècle). Ces enfants sont morts parce qu'ils n'existaient pas. Nous n'existons que de l'autre et de la relation. Le psychologue Seth Pollak relevait que non seulement l’être humain a besoin d’interactions sociales, mais qu'Il s’agit d’un aspect nécessaire, voire indispensable à son développement, et même à sa survie.

Alors nous comprenons mieux le rôle, la fonction du thérapeute, du démiurge, de l'alter égo dans la guérison. Il ne nous soigne pas mais nous renvoi à chaque fois qu'il existe un chemin possible. Il ravive une croyance suffisante pour que nous "renaissions" à la solution. Sans l'autre, il est difficile de se mettre en marche, d'activer cette réponse intuitive qui fait la force du vivant. Sans l'autre, difficile d'imaginer et de croire au chemin.

Ce "grand Autre" n'a pas besoin d'être physiquement là. Il a juste besoin d'être auprès de soi, même de manière symbolique, même de n'être que la représentation expérimentée dans le temps du "réciproque". Si, dans mon imaginaire, cet autre est là et m'accompagne, alors c'est gagné, je suis !

C'est peut être de ce processus là que naissent les dieux, les ancêtres, les âmes sœurs, les anges gardiens, trolls et flemmes jumelles. Cet autre à qui je m'exprime, et me confronte peut être, est souvent symbolique, imaginaire. Du moins une part de lui l'est. Et cela suffit pour que l'œuvre s'accomplisse.

Je comprend mieux pourquoi l'amour est cette valeur qui traverse toutes les sagesses passées et actuelles. Amour, bienveillance et compassion ne sont pas que pour l'autre ! C'est aussi là une façon de lui rendre le fait que, grâce à lui, nous sommes. Et nous pensons qu'il en va de même avec l'environnement, cette autre part de soi-même.

Voilà une réalité d'amour, de bienveillance, de collaboration et de compassion. Ce sont bien là des valeurs totalement étrangères à ce monde actuel néolibéral, concurrentiel, compétiteur, égocentriste, violent, solipsiste, avide et clivé. Nous regardons s'effondrer ce monde causal, rationalisant, calculateur, mécaniste et matérialiste, alors que déjà, entre nous, commence celui que nous espérons plein d'intuition, de bienveillance et de compassion...

Jean-Marc SAURET
Le mardi 21 mars 2022

Lire aussi : "Benveniste et la mémoire de l'eau"

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