Je voudrais vous dire que tout ce que j'ai appris et tout ce que je pratique et pense, je l'ai modelé au contact de tout un chacun qui a touché mon cœur par un mots, un phrase, un geste, un fait, une expression, un agissement. J'userai et abuserai ici des mots des autres que l'on dit "citations". Aussi, nous ne savons que trop que le monde que l'on espère est celui que nous incarnons, comme le proposait Ghandi. Aucun autre ne viendra succéder à celui-ci présent. Ce n'est pas le monde qui pèse sur moi mais ma façon de le vivre. Elle le rend ce qu'il est, et c'est bien là que se trouve ma meilleure contribution, voire mon pouvoir créateur.
Me lamenter ne fait que faire exister davantage cet environnement que je refuse. Etre le monde que j'espère est la meilleure façon de le faire vivre, qu'il soit là. Soit j'ai peur (et c'est toujours de mes démons intérieurs), soit j'aime le monde et tout ce qui le constitue. Alors, seulement, celui-ci pourra être là. Il n'y a que deux posture émotionnelle : l'amour et la peur. Toutes deux viennent du cœur. Ce sont nos émotions qui font notre rapport au monde et le façonnent. Ce n'est jamais l'inverse. "Si je me défend, alors je crée l'attaque" dit un proverbe oriental.
Comme l'exprime si bien Cindy Phan, conseil bouddhiste, "J'exerce ma souveraineté. J'incarne pleinement ma lumière. La liberté est un droit de naissance. Elle ne se demande pas. Elle se prend ! J'agit selon le monde que j'espère et que j'incarne."
Mais continuons à contempler d'autres regards inspirants dans les phrases qu'ils portent à première vu de façon anodines. Il n'y a rien à commenter, ce serait les trahir.
"Si nous nous trouvons tellement à l'aise en pleine nature, c'est parce qu'elle n'a aucune opinion sur nous" (Friedrich Nietzsche)
"L'unique problème avec la communication est l'illusion qu'elle a eu lieu !" (George Bernard Shaw)
"La boxe n'a pas besoin de toi" me disait Michel Guerao, mon professeur sportif. Alors que moi-même ressentait que j'avais besoin d'elle pour exister. Et c'était bien là un choix, j'imagine...
Alors une question me vient : que sommes nous dans la réalité des autres, des organisations, des foules, des animaux ?... La compassion demande de faire grâce et rendre grâce au cœur de nos relations... Les pensées d'autres bousculent nos certitudes, ajustent nos représentations et nous regardent grandir.
"Le jour où gagner beaucoup d'argent sera reconnu comme le symptôme d'une pathologie, alors la société aura grandi !" (Didier Santiago)
"Savoir écouter c'est avoir, outre la sienne, la conscience des autres." (Leonardo da Vinci)
"Exige beaucoup de toi-même et attends peu des autres. Ainsi beaucoup d'ennuis te seront épargnés." (Confucius)
Il y a des moments ainsi où l'intrusion bienveillante d'autres pensées nous nourri autant que les pensées elles-mêmes.
"Connais toi toi-même et tu connaîtras le monde, l'univers et les dieux." (Socrate)
"Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde." (Bouddha)
"Votre simple présence est bien plus que toutes vos valorisations! Elle n'a pas besoin d'être enjolivée. Vous êtes complets. Aimez-vous tout nus et marchez votre chemin !" (Laurent Gounelle)
Le long de mes études et expériences, j'ai cru comprendre que la réalité n'est que l'idée que l'on s'en fait, et ce dans le cadre d'un récit commun, tribal et convenu. Mentalement, vous pensez savoir qui vous êtes, mais si l'on vous le demande vous répondez par des attributs. Car il est vrai que la sensation d'être se construit fondamentalement sur la peur et sur l'amour. Ainsi, quand vous êtes en colère, vous réagissez au scénario que vous projetez, pas au réel...
"S'identifier au mental, c'est lui donner de l'énergie. Observer le mental c'est lui en enlever. S'identifier au mental c'est entrer dans le temporel, passé, présent, futur. Observer le mental c'est entrer dans l'intemporel, le présent calme, le témoin silencieux, l'éternel instant présent." (Eckhart Tolle)
"La membrane qui recouvre bactéries et molécules sont réceptives des pensées, intentions et émotions. Ce sont donc plus nos croyances et nos pensées que l'ADN qui contrôlent notre génétique," (Bruce Lipton)
J'ai assez vite réalisé que l'environnement d'un objet, d'un sujet, fait partie intégrante de ce qu'est l'objet ou le sujet. Plus qu'inter-dépendants, ils s'interpénètrent réciproquement comme s'ils était la même chose. Ainsi, contempler le monde que l'on espère, l'état que l'on souhaite, la vie que l'on veut, les réponses aux problématiques, est le meilleur moyen pour qu'ils soient là. Voilà ma méditation, ma rêverie, ma contemplation.
Alors, allant plus avant dans l'expérimentation et la contemplation de l'être, je réalisais que l'anxiété, la culpabilité et la jalousie sont nos trois mauvais compagnons. L'amour et la peur sont nos deux moteurs d'être.
Je comprenais alors que si toutes nos cellules et nos pensées sont en relation directe, interreliées, alors tous nos apprentissages, depuis la petite enfance, viennent aussi de la relation et des intentions de ceux qui nous aiment. Nous sommes d'abord le regard de l'autre et ensuite nous faisons la part des choses et construisons notre individuation. C'est parce que nous expérimentons l'intention reçue que nos apprentissages se constituent et deviennent savoir. Notre environnement physique, émotionnel et symbolique est donc partie intégrante de nous même. Nous sommes l'univers que nous vivons.
J'ai la sensation que si Paul Watzlawick disait que ce que nous pensons des autres les détermine, il ne savait peut-être pas jusqu'à quel point. Si le biologiste Bruce Lipton s'aperçut que les membranes des cellules et des bactéries sont des récepteurs de pensées, alors il développe considérablement les raisons de ce qu'observait Watzlawick. Des lors, l'idée d'un seul grand tout auquel nous appartenons et duquel nous dépendons tous devient commun, ordinaire, incontournable.
Le monde de cette culture néolibérale n'est pas celui des humains. Les logiques d'intérêts et de profit nous sont fondamentalement étrangères. Les compagnies bancaires veillent à ce que vous restiez endettés. Les compagnies pharmaceutiques veillent à ce que vous restiez malades. Les compagnies d'armement veillent à ce que vous jouissiez de la violence, de la guerre et de la peur. Les compagnies médiatiques veillent à ce que vous ne connaissiez jamais la vérité. Les gouvernement veilleront à ce que tout ceci soit fait légalement. Une fois que vous avez compris ceci, vous avez compris comment marchent les sociétés... notamment qu'il faut en sortir, partir et refaire un monde à côté. On ne peut pas indéfiniment rester le produit de la société, les dindons de la face. Est-ce que les dindes ont inventé Noël ?
Et ce n'est pas tout. Ce monde là norme tout pour que tout existe dans les bonnes cases, que personne n'ait ni à réfléchir, ni à questionner, ni à repenser les choses ni le système. L'autisme, par exemple, gêne l'organisation sociétale. Ce ne sont pas les autistes qui sont "malades" mais le système dans son incapacité à les penser acteurs. Je suis dyslexique et j'ai été "torturé" pour ne plus l'être. C'est du même ordre. Où tu te conformes, où tu dégages sur les marges.
Et puis j'ai compris que la dyslexie était un mode différent de penser. Nous passons notre temps à déconstruire et reconstruire. Nous savons donc mieux que quiconque comment ça marche. Ainsi, une amis totalement bilingue et aussi doctoresse en sociologie, ne trouvant pas de travail en France à cause de son "handicap" est partie aux Etats Unis où elle avouait sa "tare" mais où elle fut immédiatement intégrée à un laboratoire de recherche. Ses recruteurs savaient...
Gardons en mémoire que notre subconscient n'est pas une tombe ni le tombereau de forces incontrôlables et maléfiques mais plutôt le génie de la lampe d'Aladdin dont il convient de s'en faire un complice.
Jean-Marc SAURET
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