L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " (JMS) Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision au plus profond de moi même sur l'être et l'univers. Profitez et participez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Le sens de la vie n'est pas d'avoir mais d'être (07 02)

C'est dans l'introduction, l'avant propos de son ouvrage "Les chemins de la sagesse", qu'Arnaud Desjardins laissait cette évidence : "Le sens de la vie n'est pas d'avoir mais d'être." Ainsi si la question de fond est bien la réalisation de soi dans son être profond, il s'entend que le chemin vers cela n'est pas donné d'avance, qu'il conviendra de chercher mais aussi de trouver. Ce que confirme Arnaud Desjardins dès le début de cet ouvrage est bien que toutes les sagesses au monde sont convergentes et c'est bien ce dont je suis convaincu à la suite de mon parcours de vie à la rencontre de "sages" occidentaux à la rationalité éprouvée. Je pense à Edgard Morin, à Michel Maffesoli, à mes frères Alain et Marie-Jean Sauret, à Adrien Monmayou, à Bruno Etienne, à Theodore Zelding, à Claude Génot ou François Cheng et à bien d'autres encore. La longue liste serait bien ennuyeuse...

Ce que chacun m'a montré est bien qu'aucune sagesse ne peut faire l'économie de la conjonction de l'expérience et de la réflexion. Edgard Morin évoquait la complexité de ces articulations. Claude Génot disait et projetait : "Penser en homme d'action et agir en homme de pensée !" Rapidement, parce que j'ai souvent besoin d'images concrète, puisque "la vision guide mes pas", je voyais la main et le regard. On pourrait aussi parler "des pas et des sens", ou choisir d'autres symboles encore, chacun selon son critérium et ses références. Mais là ne sont que les moyens d'atteindre un essentiel, un fondamental, un "sacré", certes important mais pas suffisant. 

Car savoir comment faire, quand on ne sait pas où aller, ne sert à rien. Voilà où la phrase d'introduction d'Arnaud Desjardins résonne fortement et profondément. Voilà un "avoir-où-aller" pratique, clair et simple. Le chemin viendra de lui-même et la route s'éclairera nuement. De plus elle est l'expression d'une philosophie de "l'être" : celui qui est, ce qui est et le sens du réel. Elle s'impose face au frustrant projet matérialiste, mécaniste et post-libéral, celui de l'avoir. Rien n'est plus incertain et insaisissable que ceci, voire même mortifère. 

Dans une volonté de l'avoir, l'idée de perdre est totalement présente comme l'avers de la pièce. Toute la pensée néolibérale est prise dans cette dualité délétère. Avoir implique la perte, l'absence et le manque. Celles-ci ouvrent sur la peur, notemment de la perte. 

"Avoir" invite aussi les notions de prendre et de défendre. Ceci implique l'idée de combattre et combattre invite l'acceptation de perdre, souffrir et mourir.

Ces "points de mire" impliquent aussi la concurrence et la compétition. Certes, certains y prennent goût, voire un malin plaisir. Cela produit dans les corps l'adrénaline face aux prises de risques, et notemment celui de la perte à tous les niveaux. 

Mais ce qui a amené l'humanité à être partout dans le monde n'est pas, comme le pensaient Darwin et Lafarge, la compétition mais la collaboration. Celle-ci invite l'entraide et la bienveillance. De là sont nées nos sociétés comme celle des loups. Personne n'y arrive seul et c'est pourtant le mythe néolibéral. Un mythe qui amène aussi à la perte et à la désocialisation.

De plus, la question de l'avoir se pose à l'extérieur de nous-même, justement là où nous n'y pouvons rien. Celle-ci dépend de l'environnement, c'est à dire du temps, de l'espace et des causalités, ces variables qui nous échappent, nous disait Descartes. 

Quel cynisme de placer ses finalités là où nous n'y pouvons rien ! Mais qu'importe, il y a des gens pour jouir de cette perspective, d'imaginer en tirer avantage. C'est aussi çà l'esprit du néolibéralisme et du consumérisme.

Etre est l'objet qui dépend de nous. Si nous ne nous convenons pas, nous pouvons nous améliorer, "travailler sur soi" comme nous disons. Je dirais même : "Nous révéler notre humanité". Et souvent ce travail sur soi consiste à d'abord mieux se connaitre, savoir qui nous sommes et ensuite à nous accepter, à "faire avec"...

Etre est l'objet dont personne peu me départir. Etre s'oppose par nature à l'avoir sous toutes ses formes. Je peux aussi avoir toute les fortunes du monde mais rien ne me dira ce qu'elles sont... Les autres peuvent dire de moi ce qu'ils ont envie, ça ne concerne qu'eux et rien de ce qu'ils peuvent dire ne me concerne. 

Un jour une personne vint insulter le Bouddha Shakiamouni sous son arbre alors qu'il enseignait. Pris de remord, elle vint le lendemain s'excuser et implorer le pardon du Bouddha, lequel lui répondit : "Je n'ai rien à pardonner, ça ne m'appartient pas. Tout ce que tu as pu dire et faire ne concerne que toi. Ca t'appartient !"

Je peux même choisir ce que je veux être, même ce que je peux être et personne ne peut trouver à redire ni à m'en empêcher. Si je choisi d'être bon, aimant, compassionnel, patient, attentif, etc. je peux le devenir instantanément. Ceci m'appartient. Je peux même désirer devenir roi, prophète, ange ou démon. Je le serai instantanément. Il ne me manquera que la "pratique"... Je peux choisir d'être lumière, ombre, ténèbres ou flambeau et je le serai instantanément. Il ne me manquera que la pratique du savoir faire... Etc.

Mais poussons le bouchon un peu plus loin. J'ai souvent évoqué le concept "d'identation", cette vérification en action de l'image que nous nous faisons de nous-même, que ce soit dans nos propres regard comme dans celui des autres ou les effets personnels sur notre environnement. 

Mais peut être faut-il encore aller plus loin. Je repense à cette conception de l'être qu'évoquait Arnaud Desjardins et dont parle aussi Eckart Tolle. Etre est une sensation profonde que l'on apprécie au fond de soi quand on s'installe dans l'instant présent, comme dans la méditation, la contemplation et toutes activités passionnantes qui génère du "flow".

Alors, on ressent cet "être là" profond qui nous habite. Et si seulement "être" était une simple sensation ? On pourrait rejoindre cette pensée bouddhique qui propose que l'identité de chaque chose ou de personnes est dans notre regard, dans nos représentations. Chaque identité est une morsure culturelle dans l'univers. Toutes choses ne sont qu'élément du grand tout, comme une vague est à l'océan... Alors, on en reparlera !

Jean-Marc SAURET
Le mardi 7 février 2023

Lire aussi : "La puissance du moment présent"



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