L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " (JMS) Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision au plus profond de moi même sur l'être et l'univers. Profitez et participez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

A quoi je marche (17 01)

Il m'est arrivé qu'un ami cher, duquel je me sens très proche, s'est du jour au lendemain détourné de notre relation. Il ne m'appelait plus, ne répondait plus à mes appels, ne réagissait plus à mes mails, articles et autres messages. Je compris que j'avais du toucher à un "essentiel" chez lui, à quelque chose de fondamental qui le structurait. J'ai bien tenté d'obtenir une réponse à cette rupture, mais sans succès.

Je sais que chacun "marche" à quelque chose, à des intérêts, à des enjeux, à des nécessités, à des blessures et à des fondamentaux. Il m'arrive donc assez souvent d'ouvrir cette page singulière avec les personnes avec qui je suis en relation. Parfois elles s'en trouvent très surprises, ou parfois très satisfaites. La question de fond est donc de l'ordre de : "Qu'est-ce qui vous le fait dire ?" et la réponse n'est pas à "balayer d'une évidence". Elle fait partie intégrante de la réalité questionnée.

C'est ainsi que l'on peut se dire et échanger sur ces-dits fondamentaux personnels. Ils sont toujours entachés de culture, d'événements historiques privés et sociaux, un mélange de symboliques personnelles et sociales. On retrouve à chaque fois des enjeux, des intérêts, sur fond de valeurs, des champs entiers de "on n'y touche pas" et autres tabous ou sacrés.

Alors, chère lectrice, cher lecteur, je me suis dit qu'il serait utile de faire aussi l'exercice pour moi même et pour le meilleur de nos échanges. Comme l'exprimait le Docteur Fouchet à propos des interventions des soignants et médecins sur les plateaux télé à l'occasion du traitement de l'épidémie infectieuse dernière, il serait bien d'afficher ses propres "conflits d'intérêts" ou leur absence...

Allons droit au but : quels sont en l'epèce mes essentiels, mes tabous (même si, comme tout un chacun, je pourrais prétendre ne pas en avoir...), mes sacrés, mes intérêts et mes enjeux. Certainement, à l'aune des miens, chacun visitera son essentiel et cernera peut être un peu mieux ses fondamentaux.

De fait, comme je l'ai souvent dit et écrit, notre vision de soi, du monde, des choses et de soi dans le monde, dirige nos pas. Mais pas seulement, car nos représentations (sociales et personnelles) dirigent de fait toute notre vie, nos sentiments, nos sensations, les événements que nous vivons, voire participent à les produire ou à les éviter. Cette dynamique participe à la construction ou à l'évitement de ces facteurs aussi singuliers que sociaux. Rappelons nous la phrase de Marc Aurèle où il nous fait remarquer que ce ne sont pas les choses qui nous gênent mais le regard que nous leur portons.

En effet, chaque fois que nous parlons nous convoquons notre intérieur (intérêts, enjeux, totems et tabous) et notre représentation de nous-même dans l'environnement, notre rapport à lui, ce contexte qui est "le fond" sur lequel l'événement se déroule, existe pour nous. Bien sûr, le regard que nous portons sur ce contexte qui, dans une phénoménologie husserlienne, fait le fond événementiel, dépend de nos représentations tant sociales que personnelles. Oui, j'en conviens, le phénomène est complexe. Mais que cette complexité n'empêche ni notre réflexion, ni notre action ! On ne pourra pas de dispenser de mettre l'exercice en œuvre...

Alors, sans trop m'étendre sur l'environnement fluctuant, je parlerai essentiellement ici de mes totems et tabous, de mes enjeux et intérêts, histoire donc de me donner à voir, de poser sur la table ce "d'où je parle". Vous en ferez votre propre miroir, peut être ou pas...

Sur l'environnement, il y existe des "constances" et des "circonstanciés". Lesdits "circonstanciés" sont les variables ponctuelles et occasionnelles. Elles sont liées au sujet que l'on traite au présent, celui justement qui nous occupe alors. Les constances relèvent de notre rapport au milieux où l'on évolue : celui dans lequel nous "nageons". Je ne peux m'empêcher de considérer aussi l'atmosphère dans laquelle nous vivons concrètement. Non seulement, elle nous conditionne et nous permet de vivre ou pas grâce à la pression atmosphérique, l'oxygène, la pesanteur dans l'attraction terrestre, voire lunaire, etc... Elle est cet environnement au même titre que les contextes émotionnels, factuels, historiques qui nous fondent.

Cet environnement, donc, détermine aussi notre posture (conquérante, bienveillante, accueillante, fébrile, prudente, affirmée, défaitiste ou joyeuse, etc...). Il y a de plus un caractère permanent, relevant de la manière dont on se voit et se vit au monde. 

La dessus, j'ai pour ma part plutôt l'habitude d'être consulté, interpellé, invité à me prononcer. Mais dans le même temps, je peux aussi me retrouver sur la sellette : je me dois de jouer de prudence et d'attention car il m'est souvent arrivé que mes propos désorientent ceux qui me consultent, voire les déstabilisent. La cause ? Ce peut être par une contradiction avec des habitudes ou ce qui a été appris. Mais cela peut aussi relever d'un sens du réel, par essence singulier. Pour un manager, les conseilleurs ne sont pas les payeurs, par exemple...

Quand à "mon intérieur", en ce qui concerne mes intérêts, ils sont aujourd'hui loin d'intérêts matériels, c'est à dire de revenu, de notoriété ou de crédibilité. Du temps où il m'importait de bien conduire ma carrière, j'y prêtais une certaine attention. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Mon seul et grand intérêt actuellement est bien l'utilité : en l'occurrence, que mon intervention et mes propos servent à quelque chose, ne serait-ce qu'à interpeller mon interlocuteur, ou interlocutrice. Il m'importe que ce que je dis et donne ouvre, suggère une réflexion, voire une envie de grandissement. L'objectif, c'est d'avancer en efficience, d'augmenter des références, d'ouvrir le regard et participe au "critérium" personnel, etc.

Mes enjeux sont essentiellement l'avancée vers "un monde meilleur" comme je l'indique dans mon entête de blog. C'est certainement la raison qui me maintient en activité, parfois jusqu'à la prise de risque... Mais tous les enjeux sont-ils des nécessités ? Ce qui les distingue est le caractère "d'incontournabilité". Alors, oui ! Avancer vers un "monde meilleur" est bien une réelle nécessité aussi importante que de vivre ! C'est, pour ma part, totalement une raison d'être.

Mes totems, eux, tournent autour de valeurs de fond que sont l'humanisme, l'harmonie, la sérénité, la bienveillance et la bonté. Quand on me demande quel est l'essentiel en termes de management des personnes et des projets (personnels ou généraux), j'ai l'imperturbable habitude de répondre : "Aimez les gens et le travail bien fait. Tout le reste ira de soi..." Je crois que ce totem là n'a pas besoin de commentaire ni d'explication. A vous de me le dire.

Le complémentaire de ce totem là est bien l'harmonie citée plus haut. Il m'importe profondément que les choses s'incluent et respectent un équilibre global : qu'elles s'accordent entre elles, qu'il s'agisse des choses, des gens ou des caractéristiques. L'harmonie est comme un "prana", un nourrissement du cœur et du corps. J'en ai besoin et tente de retrouver cette harmonie, de la cultiver, de la pratiquer. D'où mes textes et mes chansons qui redisent autrement ce que mes yeux constatent, ce que mon corps ressent, ce dont mon cœur vibre. Et vous ?

Un autre totem est la responsabilité personnelle, la conviction profonde de valeurs. Ceci me parait incontournable chez toute personne libre et saine d'esprit. L'inconséquence chez les personnes m'irrite et parfois me bloque. J'ai aussi, en effet, le souci de la vérité et je tente toujours de comprendre et de transmettre. Pour moi, il s'agit d'un tout articulé. Voilà pourquoi je partage et j'accueille les débats et les contradictions, même malveillantes. Il m'est, comme pour chacun en termes de totem, difficile de l'expliquer tant cela va de soi dans ma vie. C'est là une sorte d'évidence... Et pourtant il faut la dire, et comprendre d'où elle vient.

J'ai aussi la conscience de notre interdépendance dans et avec le monde, et l'univers. Donc toute personne vaut toute personne et tout être vaut tout être. Chacun à les meilleurs droits de respect. Chacun a aussi le droit d'exister, de vivre, d'être libre, de penser et d'être heureux. De ce fait, on comprendra que j'ai besoin de débats, d'échanges, de rencontres, et même de controverses pourvu qu'elles soient au profit de la recherche de tous ces totems qui précèdent.

Mes tabous ? J'ai donc du mal avec les notions d'intérêts privés, avec le "There is no alternative" de Reagan et Thatcher. J'ai aussi du mal avec la violence, le mensonge, le cynisme, la mauvaise foi et la malveillance, et tout particulièrement quand elles sont (et elles le sont à chaque fois) au service d'enjeux de pouvoir, matériels, financiers. L'argument vaut pour les autres enjeux qu'ils soient personnels, d'apparence, de rang, d'appartenance ou de pouvoir. Je vois qu'ils pullulent dans la culture néolibérale. Voilà pourquoi j'ai beaucoup de mal avec cette culture déshumanisée, mensongère, privative, intéressée et totalitaire.

On comprendra facilement que j'ai aussi du mal avec les "penseurs à la place des autres" qui pullulent sur la toile et dans les médias. J'ai du mal avec les papes et les gourous qui indiquent la moraline et la bien-pensance, ladite pensée officielle ou simplement prétendument juste et vraie. Ils ne vont pas très bien avec le débat et la recherche de la vérité. J'ai donc du mal avec les anathèmes, les dogmes et les livres sacrées, qu'on les appelle bibles ou capital. Je suis donc plus à l'aise à lire Proudhon, Arendt, Bookchin ou Chomsky, voire même pourquoi pas Maurras, Céline, Onfray ou Zemmour, plutôt qu'Ayek, Bilger, de Montbrial, de Castries ou Pie IX... Car l'adversaire n'est pas un ennemi, mais un partenaire pour revisiter les réalités.

J'ai du mal également avec les intérêts cyniques de profits privés à tout crins. Le mépris et l'irrespect de la personne peuvent me mettre dans des postures de résistance assez radicales. Etant un ancien boxeur, rugbyman, et coureur de fond, même si je n'aime absolument pas les guerres ni la violence, je sais conduire des combats avec patience et détermination. Les armes de la conviction pour le juste et le vrai, celles dont usaient et que prodiguaient les Mandela, Luther King ou Gandhi, sont devenues les miennes.

J'ai du mal avec l'assujétissement à la peur, responsable de manipulations, de trahisons et de soumissions. Je préfère laisser la peur et prendre des risques (qui d'ailleurs sont plus redoutables en image qu'au réel) C'est bien à chacun de relever la tête, de chercher à comprendre, d'éviter la soumission à la bêtise et aux pensée courtes, à l'appartenance servile pour un plat de lentilles, etc. Comme chacune et chacun, j'ai un endroit où aller : la créativité, la critique et le libre arbitre sont les fleurs de mon jardin. 

Voilà, vous savez maintenant l'essentiel de ce à quoi je marche, ce qui conduit mes pas chaque heures de chaque jour. Vous saurez alors où je vais. Et vous saurez me dire certainement vos essentiels. Alors, ... à (très) bientôt ?...

Jean-Marc SAURET
Le mardi 17 janvier 2023

Lire aussi : "D'où l'autre parle-t-il ?"



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