Les néolibéraux veulent un monde à leur merci, à genoux devant eux, voué à la consommation, soumis à leur marché, à l'idéologie de la concurrence et de la compétition. Seulement voilà, ces gens-là, comme en bourse ou dans les gouvernements occidentaux, dans les instances de pouvoir comme à Davos, à la BCE ou à l'OMS, sont imprégnés de la culture anglo-saxonne, en fait la quasi seule culture américaine. Les néolibéraux sont en réalité des parieurs-manipulateurs. Pire encore, ce sont des joueurs de poker qui aussi usent de toutes les subtilités du bluff. Tout l'art de leur communication réside dans l'illusion, avec une tendance certaine à la manipulation. Ils usent d'annonces délibérément faussées comme l'effacement des informations qui ne les arrangent pas à un temps donné. Je pense à l'inflation grandissante bien avant les élections présidentielles françaises. "Last but not least", on peut ajouter à cette énumération aussi la gestion des "fake news", propres notamment à "l'épidémie covid", mais aussi à l'emploi de "fake-checkers" à leur botte, etc...
En face, dans le bloc oriental russo-chinois, il y a plutôt des joueurs d'échec et de Go. Autant de stratèges pragmatiques qui attendent leur heure en avançant leurs pions sur des territoires à conquérir. C'est un peu comme à la bourse, les occidentaux peuvent tout perdre sur un coup et cela leur parait normal. En orient, les stratèges usent du temps pour faire leur affaire. La pression est leur pratique et l'âpreté du combat un ordinaire. Ils ne lâchent rien, surtout pas quand ils risquent de perdre. Ils travaillent alors sur les "aperçus" de l'adversaire. Ils avancent leurs pions sur des positions réputées stratégiques.
En l'espèce, deux cultures s'opposent, celle du bluff et celle de la stratégie de combat. Quand l'orient développait des arts martiaux, l'occident écrasait et massacrait alors ceux qui n'étaient pas "eux-mêmes" et manipulait les siens. Quand le rêve américain reposait sur l'argent rapide, celui de l'orient était la quête de l'équilibre et du beau. Quand l'occident pariait, l'orient méditait. Quand la valeur occidentale était la puissance, celle en Orient était le sagesse. Quand en occident les contes étaient pour les enfants, en orient les récits contaient la bienveillance et l'amour de la sagesse, les valeurs et qualités des grands hommes. Quand les héros occidentaux sont de puissants justiciers pour un "bien" évident, en orient ce sont des sages qui sont écoutés et entendus. Ce n'est décidément pas la même culture. L'une est celle de "l'axe du bien" adossé à la chance forcée, l'autre celle du développement personnel dans un patient travail de fond. Quand l'une est pressée, l'autre a le temps, tout son temps.
En regardant la guerre en Ukraine, on comprend mieux la différence entre l'occident qui vise la victoire dans la bataille et l'orient qui vise l'occupation de territoires sans affrontements. Il encercle ce qu'il convoite et amène ailleurs l'ennemi sur des leurres. L'analyse inusuelle du stratège suisse Bernard Wicht étaye cette thèse.
Mais que fait et que devient l'homme dans tout cela ? Il a deux chemins, comme le raconte cette légende amérindienne. Un vieux sage dit à son petit-fils que nous avons deux loups en nous qui se livrent un combat permanent. L'un est sage et l'autre violent. L’un est le bien et n’est que joie, paix et amour. Il produit donc l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. L’autre est le mal et n’est que colère, envie et jalousie. Il produit la tristesse, le regret, l’avidité, l’arrogance, la honte, le rejet, l’infériorité et la supériorité, le mensonge, l'arrogance et l’égo.
Le petit fils, après quelques réflexions demandait à son sage grand-père lequel des deux loups gagnait à la fin. Le vieux sage lui répondit : "Celui que tu nourris."
Que l'on soit de la culture du bluff ou de la culture d'occupation de territoires, ce qui est dans notre cœur, en tant que moteur à l'action, s'avère prépondérant. Si l'on est nourri de rancoeurs, d'avidité et de violence, nous ferons un usage malheureux, voire maléfique, de notre culture. Si, au contraire, nous nous nourrissons de joie, de paix et d'amour, alors quelle que soit notre culture nous participerons à la construction d'un monde de même nature, quels qu'en soient les moyens.
"Posture de bisounours !" pourraient affirmer certains. A ceux-là, je demanderais : "Qu'est-ce qui est essentiel pour vous ?... Je ne vous demande pas ce sur quoi vous pensez pouvoir agir. Je vous demande ce qui est le plus important..." La réponse est bien sûr au fond de chacune et de chacun d'entre nous. Nous savons à l'évidence qu'il n'y a que deux chemins, celui de la paix sereine et celui de la peur.
Si l'on considère les affrontements en fonction des moyens et de la culture qui les façonnent, nous serons bien loin de trouver une sortie, une résolution, un avenir serein, voire une issue. Mais si nous considérons et accueillons ce qui est dans le cœur des "joueurs", alors nous aurons le plaisir de voir apparaître la solution, la porte de sortie vers un avenir serein.
En effet, on ne négocie pas avec une culture. On l'accueille, et on la comprend, ou pas. Ce qui est le moteur à l'action, ce sont ces sentiments diffus et prégnants, ces socles sacrés sur lesquels nos Egos sont assis, voilà les solutions aux problématiques remarquées et reconnues. Ce sont elles qui sont à mettre au débat, directement, radicalement, avec compassion et bienveillance. Dès lors que ces "sacrés" sont posés sur la table, alors tout peut être déconstruit et reconstruit. Parce que, comme l'écrivait Earl Nightingale, un homme de radio influent, ''Le succès est la réalisation progressive d'un idéal de valeurs !" A ce prix, ce succès pourrait bien être le nôtre !
Jean-Marc SAURET
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