L'annonce aussi incongrue qu'illégale de cette intention de notre président, développée depuis 2018, peut poser question…
Pourrait-il souhaiter honorer Pétain pour ses faits d'armes au cours de la première guerre mondiale selon ses déclarations récentes ? Passerait-il outre sa destitution ?
Voila qui en a surpris plus d'un et pour cause ! En effet, l'ancien maréchal a été destitué de tous ses titres, grades et fonctions pour indignité nationale !...
En d'autres termes, le maréchal a été sanctionné pour avoir "trahi" non seulement la République, mais aussi sa philosophie,... jusqu'à l'abolir !
En y regardant de plus près, nous comprenons qu'il y a là quelque chose d'une logique ordinaire, celle de la similitude. C'est ce que nous allons développer.
C'est un peu à la manière des républicains, au milieu du dix-neuvième siècle, qui ont sorti des fontes de l'histoire, Jeanne d'Arc et Clovis pour en faire les héros de "l'identité française". Ils ont ainsi "façonné" l'esprit, sinon l'âme, d'une hypothétique nation française, indispensable pour passer de l'état de sujets du Roy à celui de nation.
Notre président se chercherait-il un héros idéologique pour incarner une culture néolibérale consommatrice et "décitoyennisée", un retour programmé au féodalisme ? Serait-ce là justement la référence qu'il promeut ? Il se serait donc logiquement choisi un personnage qui lui ressemble…
Qu'avait fait Pétain, sinon trahir la république en "donnant" le territoire dont il avait la charge, à un envahisseur ! Est-il loisible d'ajouter qu'il s'était non seulement soumis aux règles de l'ennemi et à ses diktats... quand il ne les devançait pas ? Serait-ce là seulement l'apanage des traitres ou simplement celui de l'extrême droite ?
Quid, en l'espèce, du comportement, du président actuel "donnant" les biens et propriétés de la France (comme Alstom, par exemple) à un "envahisseur" économique privé, et ce en vertu du néolibéralisme ?
Comparaison n'est pas raison, certes, mais les "profiteurs" du néolibéralisme, acquérant à tour de bras industries, ports ou aéroports, ne sont-ils pas dans cette même situation d'envahisseurs ?
Ainsi s'est il attaché à installer "l'ami américain", (une société étrangère dans le domaine du transport des personnes), à ses propres conditions. La loi n'a-t-elle pas été modifiée, en l'occurrence à son seul profit et à ses seuls intérêts ?
Le président aurait-il alors soumis la population dont il avait la charge aux convoitises et désidératas étrangers ?
L'argument vaut pour le prix de l'énergie par exemple. Je pense à celui de l'électricité sur la demande allemande, craignant une concurrence industrielle de la France.
En effet, simultanément, la gestion de politiques nationales internes était confiée à un cabinet de conseil américain (encore) : un cabinet multi et lourdement condamné pour fraudes et liens d'intérêt avoués.
Tout est dit dans l'expression néolibéral TINA ("There Is No Alterrnative") prôné par Reagan et Thatcher, et devenue l'esprit et la ''morale'' des néolibéraux.
Personne ne peut dire qu'on ne savait pas, puisque sort le manifeste "The Great Reset" (juillet 2020) rédigé par Klaus Schwab, le "Chairman de Davos", et Thierry Malleret, un économiste néolibéral avoué. Les propositions d'assujétissement des peuples et des pauvres font froid dans le dos.
Toutes leurs intentions y sont clairement dépeintes... Notre président, en cette occurrence, sait exactement ce qu'il défend et met en place lui aussi. Ne serait-ce pas contre son propre peuple et la république ?
Pour pousser la comparaison plus loin ne pourrait-on voir aussi quelques similitudes entre la rafle du Vel d'hiv et le traitement violent des manifestations populaires dite des gilets jaunes ?… ou encore quelques ressemblances entre le comportement d'une police pendant la guerre, mais aussi avec les "play mobils" récemment installés aux commandes du pays ?
Il y a là une similitude de comportements tout à fait remarquable, laquelle suffit à expliquer la dérive constatée.
Je n'irai donc pas plus loin dans la présentation, laissant à chacune et à chacun le soin de parfaire la mise au jour des détails signifiants... La rentrée parlementaire et sociale risque d'être particulièrement intéressante à observer, voire particulièrement mouvementée, peut être reprise dans la rue !
Si l'un a construit sa légende sur le chemin des Dames, l'autre l'a fait dans les réseaux feutrés des banques privées. Dont acte... S'il m'avait fallu prendre en compte l'appel que ce président fit pour un front républicain lors des dernières présidentielles, j'aurais été tellement embêté que j'aurais eu du mal à choisir entre la peste et le choléra, entre bonnet brun et brun bonnet.
Il reste à savoir que, comme pour chacun de ces deux hommes politique, aucun n'est arrivé au pouvoir sans une aide appuyée, structurée et bien financée. Il n'y a probablement pas de hasard quand l'extrême droite totalitaire arrive au pouvoir... et chute sous l'effet de la raison populaire. Il y a un air du temps où s'opposent populismes et néolibéralisme. Au delà de la Hongrie, l'Italie semble aussi en passe de succomber à cette fausse alternative quand la république et la démocratie sont faibles et dégradées… On se demande aussi si ce ne serait pas volontaire. Car "perseverare diabolicum" ?…
Il est vrai qu'on peut se demander s'il n'y a pas des proximités et coïncidences entre l'extrême droite et le néolibéralisme (j'en ai déjà parlé dans l'article ''La société de l'imposture'' du 1er décembre 2020). En effet, le premier président de la commission européenne de 58 à 67, porté par les néolibéraux, s'appelait Walter Hallstein. membre du parti Nazi. Il est l'auteur du projet d'Europe hitlérienne ratifié par Mussolini. Le très libéral neveu de Freud, Edward Bernays, est l'auteur de ''Propaganda'' où il développe l'art de manipuler les foules. C'était aussi le livre de chevet de Goebbels. Et si "The Great Reset" était le ''Mein Kampf" des néolibéraux ?
Jean-Marc SAURET
Lire aussi avec attention : "La société de l'imposture"
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