"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Ne plus jamais nourrir l'ombre ! (12 07)

Parole de sociologue, avec cette multi-crise que nous avons vécue (et que d'aucun nous promettent encore), le basculement de notre mode de vie s'accélère, mais vers quoi ? ... vers où ? Je repense à cette phrase du Mahatma Gandhi : "Quand l'amour du pouvoir aura été remplacé par le pouvoir de l'amour, alors le monde changera !" Aujourd'hui s'opposent le pouvoir constituant et le pouvoir constitué, comme le dit si bien le sociologue Michel Maffesoli.

Il va bien falloir lâcher prise et revenir au cycle de la vie. Ce n'est pas le triangle de Karman (Bourreau-Victime-Sauveur) qui désormais régit le vivre ensemble, mais le cycle du vivant comme  le "matin-soirée-nuit", l'alternance, le "va et vient" comme la marée et les vagues sur les rivages. Je repense aux cycles des mythes chez Jung qui reviennent en lame de fond porter par périodes un nouveau "vivre ensemble" qui fait société. Aujourd'hui, nous disait Michel Maffesoli, c'est le mythe de Dionysos qui nous porte. Ainsi, dans notre culture, soit notre "vivre avec le monde", nous sommes passés du carré (les jeux d'oppositions) au triangle (la circulation des rôles). Maintenant, nous voilà parvenus au cercle (la dynamique des cycles). C'est là le fond de notre évolution culturelle.

C'est actuellement cette sociologie-là qui s'impose à nous et vient bousculer nos vies. Nous sommes en train de passer du nid douillet et confortable de la raison rassurante et matérielle, de la mécanique de ce qui se compte, à l'intuition de ce qui se ressent, se palpe et s'entretient. Les choses ne sont ni justes ou arbitraires, ni vraies ou fausses, ni blanches ou noires, mais relèvent de l'ambiant et du reliant. La réalité est en même temps la chose et son contexte, l'un et le tout, comme dans une phénoménologie husserlienne. 

Ainsi, nous passons de la raison rassurante à l'intuition intense. On ne déduit pas, on baigne dedans et dehors. On devient ce que l'on ressent. On dévore le grand tout et on s'en nourrit car on est aussi le grand tout. 

Complexe ? Non, on ne peut plus simple. A l'instar de la célèbre phrase d'Aristote "Tu trouveras au fond de toi l'univers et les dieux", nous ne sommes que du grand tout et le sommes aussi entièrement. Socrate nous a rendue la formule plus rationnellement accessible avec son "Connais toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux"...

Ici, la logique déductive n'a plus d'objet, plus de raison d'être justement. Il est mieux de ressentir les choses comme la chaleur et le froid, le doux et le fort, l'humide et le sec, l'acide, l'amer et le sucré, et bien plus encore et jusqu'à l'indicible. Ici, pas de raisonnement, juste la sensation directe. C'est ça l'intuition ! Cet accès direct à la connaissance, au "réel" et à l'univers, à la source de tout et du "grand tout".

Alors, il s'agit de rayonner ce que nous sommes profondément, ce qui est en résonance avec l'univers et non plus en "raisonance" logique et déductive. Je pense à l'univers et aux dieux et ce qui en fait un environnement parfait : la joie ! "Ne plus jamais nourrir l'ombre", ce à quoi nous invitait Jung. Et donc justement se baigner de lumière. Lâcher la proie et l'ombre pour l'air du temps, la douceur de l'instant, le fluide des sensations, la simplicité du réel. Bref, la paix...

Adolescent, période de toutes les sensations dans la découverte du monde, j'avais écrit ce texte sur "Juline" et la contemplation de son ambiant. J'en ai déjà parlé. Elle n'avait (voire n'était) que sensations et atteintes directes, sincères et vraies de "ce qui est" dans son environnement. Elle était à la fois le ressenti et la sensation, mais aussi le réceptacle, la récipiendaire, la "ressentrice", si l'on peut dire.

C'est alors encore plus vrai quand on s'aperçoit que "la réalité est bien cet objet pour un sujet qui la regarde. Que le sujet s'en aille et l'objet disparaît", comme l'écrivait Schopenhauer.

Alors nous plongeons tout entiers dans "l'à connaître" et le connu. A l'instar de l'observé et de l'observateur confondus et interactifs dans la physique quantique, nous sommes à la fois le connaissant, le connu et "l'à connaître".

Il me semble que l'intuition et son monde sont de cet ordre-là. Voilà pourquoi j'ai dit que nous passions du triangle des circulations antagonistes au cercle des cycles renouvelants.

Jean-Marc SAURET
Le mardi 12 juillet 2022

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