On dit que la langue des oiseaux est celle des alchimistes. Chaque phrase et chaque mot raconteraient autre chose qui serait à l'intérieur. Par exemple, le mot "Maladie" peut aussi être entendu comme "le mal a dit" et voir dans la maladie l'expression de notre subconscient. Ainsi, cette maladie pourrait donc être arrêtée par la recherche et le traitement profond d'une cause autre, d'une blessure intérieure, d'un mal-être de l'âme.
On appelle cette langue celle des oiseaux parce que justement ce que l'on prononce de ce mot n'a rien à voir avec les lettres qui y sont posées pour l'écrire : o et i se prononcent "oua", s se prononce z, les lettres suivantes e, a et u se prononcent dans le seul son de "o". Rien à voir, donc. C'est là le symbole de la pratique que la langue des oiseaux sous-tend.
Mais, me direz-vous, ce ne semble pas possible que cela marche de la même manière dans toutes les langues ! En effet, ça marche dans toutes les langues mais le "sens profond" ou "caché" est différent, quoi que...
Ainsi, il semblerait que cette langue des oiseaux "fonctionnerait" sur le même mode qu'un inconscient : chaque mot, chaque phrase prononcée porterait plus de sens que celui apparent, volontairement exprimé. Le psychanalyste Jacques Lacan disait que les Japonais n'avaient pas d'inconscient car leur langue le possédait déjà. En effet, il racontait qu'en japonais, chaque lettre venait d'un idéogramme chinois et donc portait en même temps le sens de cet idéogramme dans chaque mot écrit ou exprimé.
Si j'ai un doute certain sur la conclusion de Lacan quant à l'absence d'inconscient japonais, je comprends que ce qui s'opère avec la langue des oiseaux est du même ordre. Ainsi, les alchimistes auraient travaillé avec le subconscient bien avant qu'il ne soit nommé. Aussi, dans une démarche de cure, qu'elle soit psychique ou physique, écouter le sens caché de ce qui est nommé pourrait renvoyer au sens profond des réalités, à une sorte d'alétehia.
Je repense aux thèses de l'anthropologue suisse Jean-Dominique Michel*. Il avance que la thérapie de soin se trouve chez le patient lui-même et que le thérapeute ne serait que le révélateur de ce soin. Il opérerait ainsi par la qualité de la relation qu'il instaure avec le patient, lui ouvrant ainsi l'accès aux moyens de sa propre thérapie.
L'idée - et c'est aussi un concept fondamental en alchimie, cette approche qui change le praticien plus que toute autre matière - est que la vérité est au cœur de chacun, du praticien au concerné, et qu'il convient d'aller au plus profond de soi pour la trouver.
Cette quête du secret au plus profond de soi apparaît dans bien des doctrines et sagesses de bien des cultures, depuis la quête du Graal chez les chevaliers de la table ronde, des chamanes de Mongolie aux hommes médecine de Bolivie ou d'Amérique du nord, les francs-maçons, la chrétienté, l'islam soufi, la philosophie aristotélicienne ou socratique, le bouddhisme ou la psychanalyse, etc. La liste est très longue... L'image dans toutes ces approches est la même : aller chercher, sur le modèle d'une marche à l'extérieur dans le monde ou la nature (voire son allégorie), ce qui est caché au plus profond de soi.
Une vieille légende indienne met en scène un jeune chevreau qui a détecté dans l'air un parfum divin. Il passera sa vie à chercher d'où il vient, parcourant plaines, déserts et montagnes, jusqu'arrivant à la fin de sa vie et s'effondrant sur lui-même, ses cornes percèrent son ventre, lui révélant ainsi que le parfum divin venait de l'intérieur de lui-même.
L'étude de toutes ces "sagesses" montre combien elles sont convergentes, combien les démarches sont similaires. Alain, mon philosophe de frère, me disait qu'il n'y a de fait qu'une seule sagesse et que c'est bien à cause de cela qu'elles sont toutes convergentes. Je n'y avais pas pensé...
Je pense alors à la sophrologie, à l'autohypnose et à la méditation de pleine conscience, ou "vipassana", à la contemplation ou à la promenade, au vagabondage... Elles sont tout aussi convergentes dans la pratique que dans la finalité. Chacune met la robe qui est la sienne, celle de sa culture, et ainsi, le praticien s'habillera des formes qui lui conviennent, du moins qui ne le dérangent pas. Tout l'habillage n'est qu'une question de récit et de représentations personnelles.
Ainsi, la langue des oiseaux laisse-t-elle parler notre subconscient jusqu'à nous révéler ouvertement ce qui est caché au fond de nous, ou que nous y cachons. L'objet est de "considérer" la réalité révélée ainsi avant même de la prendre pour vraie. Juste faire l'hypothèse d'une "indication à considérer". Ensuite, le libre arbitre de chacun, ses croyances rationalistes ou spirituelles feront le tri utile jusqu'au lâcher prise de l'acceptation, jusqu'à la prise en considération, jusqu'à enfin rentrer dedans pour pratiquer le "traitement du mal".
Ainsi, on pourra s'interroger au fond de soi sur tout ce que nous vivons, sur nos "voie-y-age", sur nos "Voc-à-Sion", nos "A-vents-dures", nos "A-xi-dents", etc... et toute la symbolique qui nous en arrive. Connaissez-vous le sens caché des paroles de la comptine "Une souris verte" ? C'est en fait toute la démarche alchimiste qui y est décrite... Surprenant, non ?
* Jean-Dominique Michel : "Chamanes, Guérisseurs, Médiums, Les différentes voies de la guérison", Pocket Evolution, septembre 2015
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