"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Servir ses valeurs ou chercher une place pour son Ego ? (07 12)

Cette période actuelle de basculement, cette effervescence néolibérale, est, à l'instar de la renaissance entre le Moyen-Âge et la modernité, la fin d'une phase de transition entre la modernité et le temps d'après. Nous l'appelons "postmodernité". C'est ce qu'opposait la psychanalyste canadienne Hélène Richard au sociologue de l'imaginaire, Michel Maffesoli. Je crois que nous y sommes. Si l'on regarde la postmodernité comme cette ère de la surconsommation délirante, on peut observer aussi qu'elle a transformé les citoyens rationnels en consommateurs compulsifs, voire en moutons bêlants. C'est, comme je l'ai déjà écrit, un entre-deux fait de médiocratie et de lutte des places. 

Chercher une place à son Ego est bien le propre de cette postmodernité où le clash et l'affrontement flattent les egos pour une inutilité consternante. Nous voilà à l'apogée de ce néolibéralisme destructeur. C'est, me semble-t-il l'apogée des valeurs de concurrence et de compétition nées en modernité. Là, elles avaient pour finalité l'œuvre à construire. Ici elles n'ont de finalité que flatter les egos. Nous sommes alors passé du travail et de l'œuvre à la consommation, une dynamique fortement valorisée par ce néolibéralisme qui en vit pleinement.

Aujourd'hui, le système s'effondrant, il nous faut chercher une échappatoire. Et cette échappatoire est dans le plaisir de faire, le bonheur d'être ensemble. Cette issue permet de jouir tant de ce que l'on a que du fun que l'on éprouve à le faire. Ce sont des joies "émerveillantes" dans le grandissement de la connaissance.

Si les piliers de la modernité ont été les valeurs de rationalité, la société d'individu (une personne une voix), de verticalité par la compétence et le savoir et de finalités lointaines comme le chantait "le temps des cerises", la postmodernité, sous la pression de l'ère d'ultra consommation, a transformé tout cela en une primeur à "l'émotionalité" (qu'importe logique et raisons), la primeur aux tribus d'individualités chroniques et impulsives dans une immédiateté facile. C'est l'ère des incultes, des insultes, des anathèmes, de la jouissance par l'objet dans une surconsommation aussi frustrante qu'épuisante.

Mais, anticipant et se prévenant de son effondrement, des alternants culturels sont partis sur d'autres bases pour créer sans attendre ce monde meilleur qu'ils espèrent. Pourquoi ? Parce que les valeurs qui les "agitent" témoignent d'un pragmatisme intuitif de personnes engagées dans des réseaux connectés et ce dans une intemporalité totale. "Que faites-vous ?" - "Une cathédrale des jeux..." - Mais c'est pour quoi faire ?" - "Pour le fun ! ... Paulo en a parlé. On a trouvé ça fun, alors on l'a fait..." - "Mais c'est pour quand ?" - "Ben, pour quand elle sera finie, quoi... (?)"

Ces alternants culturels ont pris vos entreprises, vos sociétés, la société, pour un bac à sable, un terrain de jeux et ils jouent. Ils s'amusent, sans peur ni regret, à faire ensemble et ça marche, même très bien. La joie est dynamique et donc contagieuse. Ainsi le monde d'après existe déjà. Ils ont lâché prise sur lesdites promesses de la consommation pour "faire ensemble", car ça marche bien mieux et c'est plus "rigolo"... Ils ont compris que les promesses de gains censés faire leur bonheur sont des "fakes".

Ce sont ces valeurs-là qui sont en train de monter : la créativité contributive, le fun, la solidarité réversible, le vivre ensemble plutôt que des chefs et des leaders aussi inutiles que gênants. Nous voilà parvenus à une sorte d'anarchie humaniste. C'est là le monde qui vient ... et qui est déjà là : une alternance culturelle qui a depuis longtemps lâché la lutte des places égotiques pour servir une œuvre et les valeurs qui sont les leurs. Le monde qui vient sera ce qu'il sera, sans prise de tête ni affrontements. La concurrence et la performance ont laissé la place au plaisir de faire et d'être ensemble... Trop fun ! Et si ça ne vous convient pas, passez votre chemin, votre place n'est plus ici !...

Comme le disent nombre de sagesses anciennes, le monde que l'on vit est le reflet du monde intérieur. Si l'on veut changer quelque chose ici, c'est avant tout soi-même qu'il nous faut changer. Soyons le futur que nous voulons ! C'est là le meilleur chemin pour demain...

Jean-Marc SAURET
Le mardi 7 décembre 2021

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