"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Etre reconnu, intégré et aimé (26 10)

Bien des approches psychologiques, psychosociales et analytiques posent que, dans la vie, ce qui nous fait vivre, qui nous fais agir et bouger, prend sa source dans ce que l'on nomme "un désir profond". Ce désir, s'il émerge de nos addictions et autres compulsions consommatrices ou autres modes de "remplissages", s'instille dans nos relations sociales. En effet, si nous n'existons que de l'autre, le désir premier et profond est bien celui d'être reconnu, intégré et aimé. Bien des manipulateurs l'ont bien compris, et ils en usent...

Nombre de thérapeutes, dans leurs ouvrages sur le développement personnel, relatent quelques histoires pour illustrer leur action. Elles leur servent à justifier leurs méthodes et pratiques. Dans ces histoires-là, ces trois points sensibles sont très présents. On y voit des "patients" se débattre dans des problématiques récurrentes de quêtes de soi, de reconnaissances excessives, de recherche d'une place sociale, voire de "sa" place dans le collectif, jusqu'à toucher le manque d'affection, incluant l'amour et tout ce qui va avec. Nous parlons alors de compassion, de considération et d'accompagnement...

Ces pathologies semblent se développer sur le mode du nourrissement et du comblement. Si la nature a horreur du vide, la nature humaine a horreur du vide de sens, aux trois sens du terme : vers quoi et où (dans quelle direction ?), par quelles sensations et pour quelle finalité. Là où le "sens" nous semble manquer, nous faisons tout pour le combler. Ce sera par une quête d'orientation devant un vide existentiel. Ce sera aussi une recherche débridée de sensations jusqu'à l'addiction (à la nourriture, aux drogues, au sexe, etc.), mais encore pour répondre à cette question autant pratique que spirituelle "Pour quoi faire ?" Sa prégnance donne lieu à des comportements excessifs, insistants et même rebelles.

Mais ces vides sont-ils installés dans nos têtes à cause d'absences réelles ou à cause de représentations mentales ? De fait, le manque devient réel quand sa représentation mentale s'impose. C'est bien là la réalité. Ces représentations nous appartiennent au sens de l'adage stoïcien : "Ce ne sont pas les choses qui nous gênent mais le regard que nous leur portons". Dès lors, si le manque est un construit, il appartiendra à son propriétaire de le déconstruire, s'il souhaite s'en libérer.

La voie connue en la matière est le lâcher prise, dans l'acceptation radicale de ce que l'on vit tel que nous le vivons, ou plutôt tel que ça se présente. A compter de là, les choses peuvent changer. Mieux encore, dès lors nous pouvons changer les choses.

En effet, si le désir profond est si fort qu'il épouse les formes de l'addiction, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas, quelque chose qui prend racine au creux de notre histoire, ce quelque chose à déconstruire.

Par contre, si ce désir profond de reconnaissance, d'intégration et d'être aimé n'est là que comme une douce brise qui nous invite à aller plus loin, alors nous sommes certainement en face d'un désir structurel, celui-là même qui prend naissance dans le langage.

Pourquoi ? Parce qu'inscrits dans le langage, nous sommes des êtres de croyance et de symbolique. Nous rendons présent ce qui n'est pas là ou même qui n'existe peut-être pas. Ainsi nous devenons les créateurs de nos mondes. Et reconnaissance, intégration et affection s'inscrivent en creux de nos symboliques identitaires, puisque nous ne pouvons pas nous réduire à nos sensations, ni même à nos actions qui ne peuvent parler de nous que par le sens qu'elles portent. 

Et pour avoir du sens, une action a besoin du langage pour le dire. La vérité se trouve dans le discours qui dit la réalité. Comme l'exprimait l'astronome Trinh Xuan Thuan, "La finalité de l'homme est de donner du sens à l'univers". Alors il comble par la même occasion ce désir fondamental qui l'habite et le fait se lever chaque matin.

Jean-Marc SAURET
Le mardi 26 octobre 2021


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