"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Des caractéristiques des Alternants : le fun et le nombre ! (20 07)

Mon fils me racontait comment des joueurs en ligne se sont "amusés" à allumer un contre feu financier pour protéger un magasin de jeux vidéo (GameStop). Il me décrivait comment, par jeu, ils ont, ensemble et sans se connaître tous, acheté une quantité considérable d'actions de cette boutique, uniquement pour faire monter leur cours. A partir de là, ils ont "retenu" les ventes quand le cours était au plus haut, rien que pour voir comment les boursicoteurs ordinaires allaient se débrouiller face à cette réaction totalement inhabituelle du marché. Juste pour le fun, ils ont créé un évènement boursier où les habituels gagnants ont perdu beaucoup d'argent. Purement pour le fun, juste pour voir et parce que ça marchait...

Je remarquais que ces apprentis boursicoteurs qui n'en étaient pas, avaient développé une intelligence pratique de ce jeu de riches et s'en sont joués, juste parce qu'ils étaient très nombreux et que ça marchait. Just for fun ! Ils se sont en fait amusés à renverser la vapeur et à faire ainsi des gagnants habituels des perdants et des perdants ordinaires des gagnants. Il me disait aussi comment de nouveaux joueurs venaient sur le champ des crypto-monnaies, purement pour jouer et voir ce que cela pouvait bien donner, uniquement pour jouer avec de nouvelles règles, bien sûr en gagnant un peu d'argent mais surtout pour s'amuser, toujours pour le fun.

Je réalisais que cette lamentable crise covid avait été l'occasion, pour nombre de nos co-concitoyens ordinaires, en plus de lâcher prise sur les comportements néolibéraux "enfermants", de prendre de la distance sur le sérieux du monde. Au-delà de l'abandon des jeux de concurrence et de compétitions, au-delà des jeux matérialistes de course à l'avoir et au pouvoir, ils avaient pris de la distance vis-à-vis du monde même ... Un peu comme s'ils se répétaient ces quelques mots d'une chanson de Cabrel : "Est-ce que ce monde est sérieux ?"...

Alors, juste pour le fun, ces alternants culturels viennent jouer dans le grand bac à sable du vieux monde, mais sans en utiliser les règles d'usage, sans prendre en compte les enjeux des anciens, sans leur stratégie, sans leur logique ni leurs finalités. Et c'est là que tout bascule. Il faudra en tenir compte maintenant que l'ancien monde bascule, bousculé par les conséquences de ce que les anciens ont fait.  Nous voilà dans une sorte de nécessaire, qui n'est pas encore devenu suffisant. Ici, le nombre compense la pauvreté. Il faut bien le savoir. Et j'entends ces libertaires dire à l'encontre des néolibéraux : "Ils ont peur de la solidarité des gens de peu, parce qu'ensemble ils sont bien plus forts qu'eux !"

Ce qui me séduit dans l'approche par le fun, c'est ce lâcher prise avec le sérieux, l'important, le convenu. Ce qui me séduit dans la solidarité, c'est qu'elle n'a besoin d'aucun catalyseur, d'aucun moteur, d'aucune force complémentaire. "Fun et nombre" constituent une force d'une puissance particulièrement redoutable et redoutée par les gens riches et seuls. Parce qu'ils sont seuls, les riches sont dans la compétition et l'affrontement. Cela vaut pour la réciproque. Ils ne peuvent pas faire autrement que de lutter. Les gens de peu vivent plus naturellement le détachement et la solidarité. C'est bien ce qu'ont réalisé les gilets jaunes. Ils ont par cette prise de réalité, bousculé lesdits "puissants". Et ça pourrait bien se poursuivre...

Les puissants néolibéraux voudraient bien continuer leurs habitudes, et faire en sorte que leur mode de vie, leurs "relations d'être" dans l'affrontement et la compétions, fasse culture, voire méta-culture. Ils y sont bien plus à leur aise. Bien que nombre de petits pauvres y succombent, enfermés dans l'avidité construite dans une postmodernité néolibérale, ce n'est pas le cas de tous. Le détachement des alternants culturels fait "révolution".

Il y a dans les "réfléchissants" alternants, quelque chose de la transgression, voire de la duperie : c'est l'approche concrète qu'analyse le sociologue Michel Maffesoli. Quelques néolibéraux lucides s'en sont rendu compte. Je pense à Yvon Gattaz, le père de Pierre et ancien président du CNPF, avant qu'il ne devienne le MEDEF. Devant un large parterre de dirigeants d'entreprises il affirmait à propos du management des personnes : "Mettez du contrôle et vous obtiendrez de la tricherie. Mettez de la confiance et vous obtiendrez de l'efficience." C'est à ce bon sens pratique qu'appartient la réaction fun de cette nouvelle population. Je ne dirai pas encore qu'elle est une génération, car être alternant culturel n'a rien à voir avec l'âge ni la génération. Il est simplement là question de posture, associée à une intelligence des faits qui la produit.

Voilà pourquoi je pense inéluctable l'avènement d'un monde d'après, solidaire, joyeux, interdépendant, complémentaire, créatif et alternant. Pour que cela n'arrive pas, il faudrait un monde totalitaire, manipulateur, menteur et agressif (et encore...). Imaginez que l'ordre établi utilise la police pour mutiler le peuple manifestant, que des campagnes de désinformation propagent la peur d'un virus simple, que des confinements inutiles enferment la population dans l'absence de relations coopérantes, qu'on les muselle de masques aussi inutiles qu'inefficaces, que la surveillance de tout un chacun s'appuie sur les peurs réciproques de l'autre, du non-vacciné,  "antivax" ou "rassuriste", que les quidams qui réfléchissent et posent des questions lucides soient bannis et discrédités sous des mots d'insulte comme "complotistes" ? Imaginez qu'in fine, la ségrégation des populations se fasse sur le vaccin contrôlé par un passe sanitaire. Il faudrait alors un retour d'une gestapo et susciter la délation. Il ne manquerait plus que l'étoile jaune...

Non, ce monde-là est bien trop loin de nous... Il ne pourrait, de toute façon, pas résister à son propre effondrement, ni à la puissance du fun et du nombre...

Jean-Marc SAURET

Le mardi 20 juillet 2021

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1 commentaire:

  1. Bonjour
    Je ne suis ni pour l'un, ni pour l'autre. C'est un jeu de guerre où il y aura toujours des perdants. Il nous faut trouver une troisième voie, celle de la sagesse, du bon sens. Mais qu'appelle-t-on encore bon sens quand tout va de travers?

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