L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

"Être libre, c'est être rebelle" (01 06)

La liberté, on l'invoque, on la réclame, on la défend, mais en fait, qu'est ce vraiment ?

Osho est un mystique contemporain qui pense apporter la sagesse des temps anciens en réponse aux questions des hommes et des femmes d'aujourd'hui. Poète, écrivain et penseur iconoclaste, il propose une vision originale de l'homme. Il pense éclairer nos visions du monde sur la base de l'essence de diverses traditions religieuses et spirituelles. L'argument vaut pour le soufisme, le bouddhisme, Tantra, Tao, Yoga, Zen, hindouisme, christianisme, hassidisme... 

Ce n'est pas la "vérité" de son propos qui nous intéresse, mais, comme l'indiquait Edward de Bono, la latéralité de sa pensée en ce qu'elle bouscule nos habitudes et nos certitudes. Alors regardons l'un de ses courts textes et le lien qu'il voit entre la liberté et la rébellion.

"Un rebelle, nous dit-il, est celui qui ne réagit pas contre la société. Il observe et comprend tout le manège et décide simplement de ne pas en faire partie. Il n'est pas contre la société, il est plutôt indifférent à ce qui s'y passe. C'est la beauté de la rébellion : la liberté!"

"Le révolutionnaire n'est pas libre. Il est constamment en train de se battre, de lutter avec quelque chose. Comment pourrait-il donc être libre ? Il est systématiquement en train de réagir contre quelque chose. Comment trouver la liberté dans la seule réaction mécanique à des choses extérieures?"

"La liberté naît de la compréhension. Il faut d'abord comprendre les mécanismes en jeu : la société empêche l'évolution de l'âme. Le système ne vous permet pas d'être vous-même. Une fois que cela est compris, vous sortez simplement du système sans même une cicatrice dans l'âme."

"Le rebelle pardonne et oublie, il se contente de prendre une distance par rapport à la société, sans lien d'amour ni de haine avec elle." (Osho, extrait de "la liberté") Mais il n'est pas le seul auteur à ouvrir cette porte là. 

Jack Kerouac dans son ouvrage "Sur la route" nous dit que "Les fous, les marginaux, des rebelles, des anticonformistes, des dissidents... tous ceux qui voient les choses différemment, qui ne respectent pas les règles, vous pouvez les admirer ou les désapprouver, les glorifier ou les dénigrer. 

Mais vous ne pouvez pas les ignorer. Car ils changent les choses. Ils inventent, ils imaginent, ils explorent. Ils créent, ils inspirent. Ils font avancer l'humanité. Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu'ils peuvent changer le monde y parviennent."

Il me revient aussi cette phrase iconoclaste de Michel Audiard : "Bien heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière !". Le poète, l'humoriste critique ou provocateur, l'artiste, parfois le fou aussi, sont de ces gens qui marchent sur la marge des mots et des concepts où ils "inventent", indiquent ou révèlent, une autre réalité.

Car le mot est une morsure que nous faisons dans le réel. Il y a dès lors ce qui est à l'intérieur du mot et ce qui n'en est pas. Sur la marge marchent les fous, les illuminés, les penseurs et les humoristes.

Ces auteurs-là nous invitent à la prise de recul sur les faits, à les regarder autrement et c'est ce à quoi ce discours d'Osho s'emploie. Il introduit ainsi dans notre regard de nouvelles dimensions de "lâcher prise", quelques bouts d'essence, d'autres relations entre les choses, les faits et les concepts. 

Ce n'est pas tant le fond, cependant intéressant, qui attire mon attention, mais le processus par lequel il ouvre de nouveaux espaces de réalité. Car la réalité n'est jamais que ce que l'on croit, que ce dont nous avons conscience, fusse-t-elle incertaine, incomplète, biaisée par des croyances ou des désirs.

Nous gardons en mémoire que la réalité n'est pas autre chose que la considération que nous avons du monde et de nos environnements. Si nous dissocions les objets de nos réalités, si nous déconstruisons nos archétypes de pensée, alors tout autre chose peut apparaître et nous faire voir différemment, penser autrement.

J'ai déjà usé de ce procédé pour indiquer que le débat rationnel, celui de la confrontation des idées argumentées, avait été remplacé par l'affrontement des convictions, des émotions, des opinions. Ces nouvelles confrontations émotionnelles sont stériles. Elles ne peuvent donner rien d'autre qu'une bataille inaudible à coups d'anathèmes, d'affirmations hors-sol et de certitudes inexpliquées. 

Alors, comme le disait souvent mon lointain cousin et ami cher, Claude Cros, "Faisons l'exercice et nous verrons mieux !" Le propos d'Osho nous indique ici un lien essentiel entre liberté et rébellion. Mais, pour ce faire, il redéfinit, recirconscrit la rébellion. Il en fait ainsi une douceur humaniste et respectueuse de tous et de chacun, un lâcher-prise bienveillant.

Osho nous présente donc une double désarticulation-réarticulation. La méthode devient ainsi plus recevable dans la mesure où elle conditionne la première à la seconde. Voilà un procédé rhétorique fort intéressant qui, d'une part, montre la plasticité de notre capacité de réflexion, et d'autre part nous donne les outils, le procédé, la méthode, de déconstruction-reconstruction. Ce sont ces "réunions" qui ouvrent sur la diversité des réalités.

Non seulement nous touchons là à une nouvelle réalité enrichissante, mais nous "attrapons" aussi une méthode pour penser autrement. Celle-ci pourra grandement nous aider tant dans la construction de notre pensée que dans l'écoute de la pensée d'autrui et la conduite de nos débats. Gardons bien en mémoire qu'il n'y a de "vérité" que liée aux dogmes de nos représentations. Savoir les déconstruire nous apporte une certaine liberté, certes quelque peu rebelle par ce qu'elle bouscule d'acquis des pensées officielles.

Cependant, cela ne nous exonère pas des structures politiques et sociologiques. Comme l'a fait remarquer le philosophe et linguiste américain Noam Chomsky, les intellectuels ont tendance à se glisser auprès du pouvoir pour préserver leur audience et leurs privilèges. Ainsi, remarque-t-il, lors de l'affaire Dreyfus en France, les dreyfusards étaient largement minoritaires. Mais leur consistance dans leurs valeurs et leur obstination dans l'action leur ont permis de rétablir le droit. Actuellement, seuls leurs noms ont traversé l'histoire. Tous les nombreux antidreyfusard ont disparu avec leur posture devenue "honteuse"... Les rebelles sont devenus les héros de la posture que l'histoire a validé.

Ceux qui disent la vérité doivent être exécutés, comme dit la chanson de Guy Béart. Et c'est bien ce qui se passe et que nous voyons encore aujourd'hui dans le traitement de ladite crise covid. Les savants qui ont résisté ou créé des portes de sortie non-officielles ont été discriminés, anonymisés, effacés, discrédités, calomniés... Les rebelles sont toujours libres, jusqu'à ce qu'ils meurent, parfois assassinés... même si les autorités de la bien pensance reviennent sur leurs anathèmes antérieurs et acceptent, par exemple, que l'on puisse discuter de la fabrication humaine du virus en laboratoire...

Jean-Marc SAURET
Le mardi 1er juin 2021

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