Que l'on parcoure ouvrages ou écrans, le thème de la violence et des guerres destructrices revient sous tous les angles. Il semblerait que le malheur et la douleur fassent vendre du papier et des minutes de connexion. C'est pourtant la seule chose que s'accordent médias, politiques et chroniqueurs, à leur trouver en matière de bénéfice. Cependant les papiers circulent et il aura fallu un petit virus pour leur prendre les "unes"... Mais pour quels bénéfices pour l'humanité ? Cyniquement, certains avancent l'effet de relance économique qui leur suit. Très cynique, c'est vrai... Mais nous savons bien que le néolibéralisme a bien une démarche dépourvue d'âme et d'humanité. Par voie de conséquence, elle n'a d'yeux que pour les chiffres, mais seulement pour certains !
On dit que c'est l'amour qui fait tourner le monde et la peur qui l'empêche de tourner rond, voire le paralyse. En effet, l'inverse de l'amour n'est pas la haine. Celle-ci n'est qu'une autre forme de l'amour, peut-être pervertie, certes. Car c'est bien la peur qui constitue son contraire. Elle détruit toute relation, toute évolution, toute transformation, toute vie. L'amour est une tension émotionnelle, irrationnelle, productrice de tant de choses (actions, relations, entités, réalisations, impulsions, créations, etc.). Voilà bien un élément produit par une tierce présence, comme quelqu'une ou quelqu'un. Cette tension provoque du désir soit gourmand, ou égocentré. On la retrouve dans la possession, qu'elle soit égocentrée, ou alter orientée, comme la bienveillance.
Aimer est toujours lié à une aspiration ou à un projet. Ce peut être un projet pour soi, qui s'apparente à du vivre avec et profiter. Mais ce peut être aussi un projet pour l'univers, comme le vivre ensemble et la paix dans le monde. Il s'agit donc soit d'un petit projet à court terme, ego centré, soit d'un grand projet à long terme, bienveillant et altruiste. Il est alors tourné vers le "grand tout" et tout ce qui le compose. "On le retrouve alors, tourné aussi vers soi-même !" me direz-vous. Effectivement ! Si l'on aime l'univers et œuvrer pour lui, alors on s'aime aussi. Cependant, dans ces conditions, c'est en tant que partie de l'univers, pas comme son cœur. Il s'agit en l'espèce d'un élément séparé, individualisé, devenu le centre de ses propres préoccupations.
Dans ces conditions, quand on parle d'amour, il s'agit d'un amour inconditionnel. Ici, pas de marchandage ni de commerce de quelque sorte que ce soit. Il est une véritable source de sagesse et de progrès. Nous ne parlons d'ailleurs pas de cet amour consommateur où le regard de "l'amant" est tourné vers l'intérêt de son propre nombril. Voilà peut-être le moteur du néolibéralisme et de son système d'ultra-consommation (que l'on voit parfois résumé dans la formule "amour, argent, pouvoir"), mais ce n'est pas celui de la vie. On peut dire que l'amour est fertile quand la consommation, elle, est dévoratrice et stérile, et donc bien souvent source de frustration. Pour ce dire, les anglais ont de la chance car ils ont deux mots distincts : Like et Love. Il est vrai qu'à l'usage des confusions s'invitent...
Ainsi, vivre l'amour "inconditionnel" développe nombre de variables connexes, comme la protection, le développement réciproque, l'attention, l'écoute, le partage, etc. Il convoque aussi bien d'autres dimensions, comme l'altruisme, la bienveillance, l'humanisme, la liberté, l'équité, la considération et autres. Comme nous en sommes la source, ce que d'ordinaire nous pensons est dès lors déterminant, parce que créatif et producteur en la matière.
En vertu du principe de prophétie autoréalisatrice (cf. Paul Watzlawick), les gens auront tendance à vous regarder comme vous vous considérez. Douter de soi, c'est se porter directement atteinte, jusqu'à se mettre en dépendance du regard des autres. En amour, il s'agit bien sûr d'émerveillement, de compassion, et de bienveillance compréhensive. C'est un peu être là, dans un état serein plein de tout ce qui entoure, plein de tout ce qui est là, plein de partage avec un grand tout. Cette posture peut aller jusqu'à l'admiration et la contemplation, vraisemblablement. Oui, aimer est une plénitude...
Alors, le test est : "Est-ce que le sujet aimé en reçoit de la joie et de la liberté ?" Si c'est le cas, tout va bien ! Nous sommes bien dans un processus de développement, ou de "croissance" comme aiment à dire les néolibéraux.
Il y a un autre indicateur de qualité : est-ce que les protagonistes en sont joyeux ? Si la réponse est positive, alors c'est tout droit : foncez ! Vous êtes sur la juste voie ! Mais nous y reviendrons prochainement...
Jean-Marc SAURET
Fais moi de la place"
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