"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Le système

Un système ne fonctionne que parce que ses membres croient qu'il fonctionne. Je dirais même qu'il ne fonctionne que sur ce que les gens croient qu'il fonctionne. D'ailleurs, dès qu'ils arrêtent d'y croire, le système s'effondre. Je pense aux organisations totalitaires où les membres croient en la puissance du chef et à ce que cette puissance fasse structure, fasse hiérarchie. Alors, chacun tend à prendre la place de son "immédiatement supérieur". Mais dès lors que les membres ne croient plus à l'autorité du chef, le système s’effondre et tout le monde se retrouve à la base où un autre combat recommence avec d'autres "règles" et d'autres "valeurs"
Dans tout système, de fait, il suffit qu'un groupe dissident se constitue "consistant" et cohérent, pour qu'éventuellement il colore tout le grand groupe. Alors le système mute. C'est ce que Serge Moscovici appelait l'influence des minorités actives. Voilà un fondamental de la dynamique des organisations humaines. 
Une approche mécaniste des systèmes a fait oublier à nombre d'observateurs et de scientifiques que l'humain est vivant, à la fois dépendant et autonome. Celui-ci possède une bonne dose de libre arbitre qu'il exerce en fonction de sa conscience de sa propre autonomie. Si tous les gens savaient au fond d'eux-même ce que je viens de dire, aucun système ne prendrait le pouvoir et celui-ci resterait aux gens, au peuple.
Alors pourquoi un système totalitaire perdure ? Parce qu'il se construit sur la séparation des groupes sociaux, jouant sur la différence probable de leurs intérêts. Il est même possible que chaque groupe pense que l'autre est le "coupable-profiteur" de ce système. Je pense aux gilets jaunes et aux policiers et gendarmes pourtant de même rang social, de même condition, de mêmes groupes sociaux. C'est ainsi que le système tient. Dès lors qu'un groupe s'écarte, lâche prise comme l'ont fait nombre de policiers français depuis mai 2019 pendant que d'autres se radicalisaient, le système vacille et mute. Dans un soubresaut de survit, il devient radical et totalitaire... avant de s'effondrer.
Nous pouvons donc considérer que le système, en soi, n'existe pas. Ce n'est ni une "chose" ni une réalité. C'est une image que l'on se fait d'un phénomène, d'une dynamique, d'une situation sociale, que l'on voit constituée de formes, de structures et de règles. Aucune  d'elles n'existe en soi. Toutes sont une "lecture", un aperçu du vivant dans lequel la personne a disparu, s'est dissoute. Or, ce qui fait que "ça marche", ce n'est que par l'action des gens depuis leurs représentations. De fait, comme nous avons vu que la langue n'est pas une "chose" en soi, le système est lui aussi une activité dynamique et pratique (une ADP).
C'est parce que je cois que l'avidité ou le pouvoir animent trop de personnes que le système néolibéral perdure. C'est parce que l'on pense que la somme des individus fait la décision que notre système démocratique actuel fonctionne. C'est parce que l'on pense que l'humain est supérieur à tous les autres "étants" de la nature, que l'exploitation de la planète continue. C'est parce que l'on pense qu'il n'y a que des proies et des chasseurs que la compétition structure notre vie sociale.
Et si nous commencions à considérer que la loi de la nature est bien plutôt la coopération et l'entraide, que la culture des familles de loups est la solidarité, que l'interdépendance des êtres vivants lie tous les êtres vivants, ne penseriez-vous pas que le monde pourrait radicalement changer ?
Il n'y a donc pas de système, ni social ni autre. Il n'y a que les gens. Ils sont sociologiquement interdépendants, vivants et leurs représentations (sociales ou personnelles) sont décisives et mutables. Il y a moins de système que de culture et de représentations de la réalité. Les gens ne répondent qu'aux règles qu'ils se reconnaissent, ainsi qu'aux valeurs qui les constituent, et en même temps à la vision du monde et d'eux-mêmes dans ce monde qui les organise. S'ils ne les reconnaissent pas, ce que l'on appelle système s'effondre et disparaît.
Alors, c'est peut-être une erreur, voire une fausse route, que de considérer les fonctionnements des groupes humains comme des systèmes à la logique mécanique, ou alors comme des systèmes aléatoires et provisoire, que ce n'est là qu'une lecture d'une réalité "pour nous". 
Peut-être faut-il revenir à considérer la personne vivante avec ses nécessités de lien social. Il n'y a de faits que du lien social fondé sur ce qui fait tenir l'humain debout : "l'identation" (cette activité permanente de vérification de l'image de soi dans l’expérimentation, le frottement aux choses et au regard de l'autre) et le bien-être ensemble sur un mythe et quelques rites en guise de procédures. De cela résultent l'oeuvre et le désir, voire le désir d'oeuvre. Et si vous me dites que l'oeuvre participe à l'identité et le désir au vivre ensemble, alors, vous avez tout compris. Comme le disait Edgar Morin, il n'y a que de la complexité du vivant et aucune "chose" figée...
Jean-Marc SAURET
Le mardi 28 juillet 2020




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