Quand
on voit la présente pagaille sociétale, on mesure un peu mieux
cette incurie à gérer l'actuel au quotidien. Les présents conflits
d'intérêt aux dépens des gens les plus fragiles et les plus
modestes, sont a cet effet symptomatiques, voire emblématiques.
Lorsque l'on pense en termes de "Civilisations", il
est loisible de rapprocher cette situation à la façon d'être des peuples que nous
appelons "premiers". Ils nous donnent la leçon. C'est du
moins ce que nous rapportent les paroles d'ethnologues.
Ceux-ci ont demandé à un chaman :
"
Qu'est-ce que c'est du poison ?
-
N'importe quoi au-delà de ce dont nous avons besoin, c'est du
poison.
Il
peut être le pouvoir, la paresse, la nourriture, l'ego, l'ambition,
la vanité, la peur, la colère, ou quoi que ce soit.
Qu'est-ce
que la peur ?
-
Fuir et rejeter l'incertitude.
Si
nous acceptons l'incertitude, elle devient l'aventure.
Qu'est-ce
que l'envie ?
-
Ignorer le bien dans l'autre.
Si
nous acceptons le bien, il devient inspiration.
Qu'est-ce
que la colère ?
-
Rejeter et nier ce qui est au-delà de notre contrôle.
Si
nous l'acceptons, ça devient réflexion et tolérance.
Qu'est-ce
que la haine ?
-
Refuser d'accepter les gens comme ils sont.
Si
nous les acceptons inconditionnellement, la relation devient l'amour.
Qu'est-ce
qui est l'essentiel ?
-
Vivre dans son environnement comme en famille, comme s'il dépendait
de nous car nous dépendons de lui.
Si
nous l'acceptons, l'équilibre devient prospérité."
Voilà,
dont acte... rien à ajouter, mais à méditer avant de commencer sa
journée, à la rencontre des autres, et ce sans jugement et donc sans culpabilité. Ceci est plus qu'inutile, ce peut être plutôt néfaste.
Ah,
si, autre chose : on a pris ces "peuples premiers" bien trop longtemps pour des
"sauvages", mais quels sont les vrais sauvages ? Ceux qui
exploitent les autres, les pillent, les réduisent à la pauvreté, à
la bêtise, à la dépendance et à la soumission, voire à
l'esclavage et à l'exploitation, de plus les juges, les anathématisent et les condamnent ?... Très certainement...
Car
ces "bons sauvages" qui vivent en totale osmose avec leur
environnement, ne peuvent faire ce que nous faisons et avons fait à
nos semblables. Ils nous ramènent vers l'essentiel, le fondamental,
le "sacré", ce qui "est" !
Et
puis, s'il y a bien deux choses qui m'agacent, ce sont la suffisance
et les rapports d’Ego... Ce qui me fonde, c'est le chemin vers la
sagesse et la beauté, sans jamais se faire obligation de rien.
Les
valeurs de fond me semblent être la joie, l'émerveillement,
l'instant présent, la gratitude. Ce qui me paraîtrait légitime de "lâcher", ce sont la peur, l'envie, la suffisance autant que le doute. Il nous
faut juste savoir que nous devenons ce que nous pensons, et que
rien n'est que la pensée.
Jean-Marc SAURET
Le mardi 21 juillet 2020
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos contributions enrichissent le débat.