L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

Le leadership aujourd'hui - mode d'emploi

Quand je vois le travail que fournissent les hospitaliers dans cette épidémie, je mesure mieux l'écart qui existe entre ce qu'ils font et les fonctions de président et de gouvernant qui se font prescripteur de comportements sans demandes. Le président se déguise ainsi en leader mais en est-il vraiment un ? Je ne me le demande pas. Pourquoi ?
Le leadership peut être défini comme une intelligence humaniste. Cette fonction leader sert une population, un groupe, voire l'humanité. Elle n'a rien a voir avec le commandement et l’obéissance. On mesure la force du leadership à la proportion que représente l'intérêt supérieur de la cause sur les bénéfices personnels. (là, dans notre actualité, il y a déjà un loup...)
Le métier de manager a changé avec l’évolution sociétale. Hier, nous avions besoin d’organisateurs, de techniciens sachant structurer et répartir le travail. Leur fonction était de faire faire les tâches en usant des bonnes pratiques et des procédures efficaces. Le sociologue et économiste Max Weber invitait, en 1904, à confier l'organisation à celui qui savait le mieux faire. C'est l'organisation bureaucratique telle qu'elle opérait alors et dont, à cette époque, Weber disait qu'elle était le meilleur des systèmes.
Aujourd'hui, le manager ne possède plus la totalité de ce savoir devenu particulièrement complexe. Ce sont ses collaborateurs, les collaboratrices et les machines numriques qui le possèdent. Le manager contrôle alors que les opérations soit réalisées selon les bonnes procédures, dans le temps imparti et conforme aux caractéristiques et critères de ''la fiche technique''. Nous sommes donc passés d'un management par la compétence à un management par le contrôle. Cela change tout, et rend même obsolète l'excellence passée de la bureaucratie.
Par ailleurs, les partenaires internes, dits collaborateurs(trices), ont pris l’habitude de juger le monde entier depuis chez eux à travers le petit écran. Ils ont pris l’habitude de choisir vite, de décider vite, à l’impulsion, à l'émotion, pour tout ce qui est de leur champ privé. Ils ont aussi pris l’habitude d’aller à la pèche des techniques, modes de faire, et information sur la toile. Ils sont devenus des "sachants", souvent experts, et même plus ''pointus'' que leurs responsables.
Ces acteurs ont tendance, souvent, à lâcher prise, à se distancier du monde du travail, et leur efficience en est, dans ces conditions, très amoindrie. Mais ils peuvent aussi corrélativement s’investir plus profondément par plaisir de réalisation de soi mais aussi sur le sens de valeurs parcequ'elles renvoient une image de soi plus acceptable et valorisante. Les managers sont donc dans une tout autre problématique. L'archétype qu’attendent les collaborateurs, écriront Christopher Bartlett et Sumantra Ghoshal en 97*, c'est un patron qui leur donne de la fierté à travailler avec lui, et qui procure du sens à son travail. Ce manager là confère une raison d’être à l’organisation. Il ne donne donc pas seulement des directives, lesquelles ont dès lors une signification réelle. L'organisation ne peut plus être pyramidale, du fait même du critère de compétence.
Aujourd'hui le nouveau manager est avant tout un leader capable d’emporter l’adhésion et la motivation de ses collaborateurs et collaboratrices. La première problématique managériale des encadrants et des dirigeants est celle de la motivation des agents. La mécanique qui y conduit est complexe. Pourtant les moyens d’y répondre comme de la solliciter sont relativement simples et accessible à tous ceux qui veulent bien se donner la peine de regarder plus loin. Or, ce à quoi nous assistons avec les hospitaliers, c'est que ceux-ci trouvent leur raison d'être dans leurs fonctions et métiers, dans sa finalité, dans leur propre engagement responsable. Ils trouvent le sens de leur action dans l'épidémie elle-même, pas du tout dans les propos d'un leader inexistant. Leurs propres récriminations l'expriment. Et elles ne datent pas d'hier...
De fait, peu d’ouvrages proposent de réelles voies de progrès dans le sens du leadership. Une étude approfondie du champ et de longues collaborations avec des acteurs pertinents du domaine (Université Laval à Québec, L’université Duchesne et la Carnegie Melone de Pittsburgh, Pennsylvanie) m’ont conforté dans cette approche. Elle est validée aujourd'hui, et reconnue par ces pairs. 
En résumé, tout responsable se doit de devenir un leader du groupe qu'il anime. Certe, si cela ne se décrète pas, cela se travaille. De fait, ses collaborateurs et collaboratrices ne sont pas des "sujets" soumis à son diktat. L'expression "Si tu n'es pas content, tu peux partir, d'autres attendent ta place à la porte !" ne fonctionne pas et discrédite totalement son auteur. Elle ne crée que de l'opposition, ou du conflit, parfois les deux, mais sûrement pas de l’efficience ni du ''résultat attendu''.
Un leader est un porteur de sens, tourné vers une vision d'avenir. Cette vision est nécessairement adossée à une pratique, elle même fondée sur une histoire. S'il a le ''charisme utile'', il a aussi besoin d'une légitimité matérielle et morale qui l'installe. Il faudra bien de surcroit, condition ''sine qua non'', qu'il "aime" les gens dont il s'occupe s'il veut être en adhaquation avec eux. On est leader d'un groupe qui a besoin d'une personne porteuse de cela. Comme j'avais dit en ouvrant une conférence pour des grands managers : "Si vous n'aimez pas les gens dont vous avez la charge, changez de métier !"

° ° °
S'il fallait une formation pragmatique, voilà en annexe ce qu'elle devrait être. C'est justement celle que j'ai développée à l'Université et à la Territoriale. Elle est bien de cet ordre.

I -  FINALITÉ :
La démarche consiste à appareiller les participants de pratiques et de conceptions qui continueront à se développer dans leurs pratiques, une fois la formation acquise. La formation se présente comme un entrainement technique et pratique à l’élaboration de son propre leadership sur la base de ce que représentent les leaders pour chaque participant.
A l’issue de cette formation, les participants seront à même de savoir comment se développe le leadership, sur quoi il repose techniquement, et ainsi de construire pas à pas le leur propre. Ils seront ainsi capables dans le temps de corriger leur posture, leur approche et leurs visions utiles. Ils sauront au fil du temps adapter leur leadership aux différents environnements, et aux différents publics et situations. A partir de là, ils seront en capacité de travailler ainsi, sincèrement à leur propre développement personnel continu. Cette "construction" s'effectuera nécessairement de manière humaine, respectueuse de chacun et des valeurs des gens et de l’organisation. Ils sauront aussi en développer l’articulation et l’efficience sur la dynamique de leur collectif.

II -  OBJECTIFS DU SÉMINAIRE:
  • Comprendre,  à partir de modèles concrets, ce qui fait un leader et sur quoi (valeurs, faits, qualités) il s’articule
  • Comprendre les mécanismes simples du leadership, ses variables et ses appuis
  • Construire son propre leadership adapté à sa situation et à sa personnalité
  • Développer sa consistance (charisme) et sa légitimité
  • Élaborer sa propre stratégie de leadership : objectifs, méthodes et moyens
  • Repérer à partir d’exemples les alternatives
  • Savoir traiter les situations complexes

III -  CONTENU:
  • les trois modes de leadership (utilités et fonctionnements) de fait, charismatique et emblématique
  • Nos leaders, en quoi le sont-ils ? (déconstruction et structuration du leadership)
  • La "rencontre historique", ce sur quoi je ne peux que très peu agir, mais comment
  • La "posture personnelle", ce sur quoi je peux agir et  comment
    • Charisme (approche, construction et renforcement)
    • Légitimité (appuis et références)
    • Empathie véritable (atouts et renforcements)
  • La « fonction leader », ce sur quoi je peux tout :
    • La vision d’avenir (valeurs et élaboration)
    • Les moyens originaux (la philosophie professionnelle)
    • La légende personnelle (construction et renforcement)
  • Les outils de développement personnel
  • L’usage au quotidien (exemples et développement)

IV - DÉMARCHE ET MÉTHODES PÉDAGOGIQUES:
La démarche pédagogique proposée est inductive: elle part du concret et s’appuie sur des situations réelles rencontrées lors de la présentation de cas. De ces présentations seront extraits, de manière interactive entre l’enseignant et les étudiants, les variables et les éléments méthodologiques de changement des organisations, les conditions de réussite et le rôle des acteurs.
Sur le plan conceptuel, quelques ouvrages seront proposés aux participants.
Pédagogie active, pragmatique et participative favorisant les partages, la co-construction et la réflexion.
  • Apports théoriques et conceptuels
  • Analyse de cas, de situations et de pratiques pour amener la prise de recul
  • Construction de son modèle et mise en situation
  • Exercices et travaux pratiques en situation professionnelle
  • Echanges participatifs sur leurs modèles et leurs pratiques
  • Plan de progrès personnalisé
  • Evaluation, bilan
  • Support pédagogique

Oui, le leadership n'est pas une simple qualité intrinsèque comme la culture populaire l'imagine. Il s'apprend et bien entendu, il modifie, module la personnalité du postulant. J'avoue qu'il faudrait suivre cette formation pratique pour bien en comprendre les détails et les articulations, tout ce qui est très sobrement présenté ici. Etre leader s'avère bien être une question de posture, laquelle repose sur une vision ''travaillée''. Elle travaille sur une réalité, celle d'une organisation des gens, par les gens, pour les gens. Est-ce bien ce à quoi ressemble la posture de nos dirigeant dans cette crise sanitaire et sociale ? Nous voyons bien que ce n'est pas vraiment le cas...

* Christopher BARTLETT et Sumantra GHOSHAL, L'entreprise individualisée, Une nouvelle logique de management, édition française : Maxima, 1999
Jean-Marc SAURET
Le mardi 14 avril 2020


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