"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

La bourse ou la vie

Sortis de la phase de confinement, nous allons avoir à choisir entre la poursuite d'un néolibéralisme mondial et capitaliste, et un vivre “autrement”. C’est cette alternative qui va mettre “la Vie” au centre des préoccupations, constituant ainsi une finalité nouvelle. Formulé autrement ce pourrait devenir un objectif de “bien-être” majeur.
Nous comprenons bien aisément qu'il ne s'agit pas d'une simple crise, que nous venons de vivre. Il n’est en l’espèce, aucunement question d’envisager un retour à la situation de départ (ce serait là signer notre propre mort et celle de nombre d'espèces vivantes). Nous sommes là en face d'un saut de mutation vers un “autrement” inconnu et évident. Mais regardons de plus près.
Que s'est-il passé lors de ce confinement ? Les gens se sont-ils soumis à l'autorité ? Non, ils ont intégré de la situation tant sa problématique que la nécessité. Ont-ils pleinement adhéré à la politique de gestion de l'Etat ? Pas du tout ! Plutôt très critiques pour la plupart (70%), ils ont applaudi les médicaux et hospitaliers, mais aussi les éboueurs, les caissières, les chauffeurs de transport des personnes et des biens, les livreurs, les routiers, les caissiers et caissières, les agriculteurs, les boulangers, les artisans, les agents funéraires, etc. C'est-à-dire tous ceux qui sont resté les "premiers de corvée", ceux qui prenaient plus de risques que tous les autres.
Dans leurs conversations numériques et téléphoniques, tous ces gens confinés et réputés “premiers de corvées” ont échangé, se sont écoutés et compris, se sont racontés. Tous ont bien réalisé que ce ne serait plus jamais comme avant.
C’est dans ces conditions qu’un énorme débat est né sur le "comment" faire et vivre cet après.
Nombre ne pouvait concevoir le retour du néolibéralisme capitaliste et totalitaire, d'autres concevaient que seul le comportement mondialiste devait s’arrêter, qu'il fallait relocaliser les productions et développer les services publics. D'autres encore concevaient qu'un effondrement de tout le système arrivait et qu'il était temps de revenir à la vie locale, en lui redonnant le pouvoir. De la même façon, il devenait indispensable de rompre avec un jacobinisme totalitaire, en inventant un communalisme libertaire,... même si nombre de ceux-ci n'avait pas ces mots-là. Mais tous ceux-là s'accordaient à dire que le changement était opportun, voire inéluctable.
Il s'agissait donc de choisir. Et ce choix devenait lumineux, entre deux termes inconciliables. On peut résumer la situation à cette alternative : continuer un chemin néolibéral d'économie mondialisée et suicidaire (dont tous avaient pris conscience qu'il l'était),... et un chemin de sauvetage de la planète et de la vie qui s'y trouve.
Il s'agit donc bien de choisir entre la Bourse et la Vie.
Pendant ce temps-là, la société BlackRock, investisseur dans le pétrole et propriétaire de fonds de pension, devenait le conseiller en gestion de l'environnement de l'UE. On ne pouvait pas imaginer de choix plus...disons… paradoxal...
Même Bill Gates, l'une des plus grandes fortunes du monde, acteur central dans le développement du néolibéralisme, y va de sa leçon de vie. Il invite à plus d'humanité, à plus de respect de la vie, exaltant l'intelligence collective et la dynamique universelle... Certes la parole est belle, mais in fine il parvient au même résultat, avec, au bout du compte, cette même économie néolibérale mondialisée.
Simultanément, le philosophe Michel Onfray continue de développer un discours anti-maastrichtien, anti jacobin, néo-girondin, communaliste et libertaire. La renaissance se fera, selon lui, dans les collectifs locaux réinventant un vivre ensemble pour eux-mêmes et par eux-mêmes. Ce libertaire proudhonien a déjà commencé le travail et conforte celui déjà renaissant de gilets jaunes, d'alter mondialistes, de nuits debout, “d'anonymous”, de partis pirates et j'en passe.
Sur le terrain, les éco-villages se développent dans des collectifs réinventés sur place. Les ressourceries fleurissent, les bars associatifs, les Amaps continuent leur progression. Cette population, qui n'attend pas de lendemains qui chanteraient, s'en occupe déjà depuis biens des années, et ce avec courage, créativité, humanisme et détermination. Ils sont, tous ceux-là, la vie qui renaît. Ils sont le phénix qui renaît des cendres d'un système malade et fini.
Le coronavirus apparaît comme un pur produit de la dévastation du vivant de la planète, par quelques ultra-riches qui n'ont de cesse que de s'enrichir. Faut-il leur jeter la pierre ? Je ne suis pas celui qui jettera la première. Je suis trop conscient que l'enrichissement continu est une addiction, une pathologie névrotique, aussi terrible que celle que produisent les drogues fortes. Elles aussi sont des produits du néolibéralisme qui a mis le profit au centre de la préoccupation. Ils appellent cela la "croissance". Je l’appelle la "dévoration".
En effet, nombre de maladies actuelles sont des pathologies de la dévoration. On peut citer, à titre d’exemples les cancers, la boulimie, l'obésité et l'anorexie. La posture demandée à tout bon consommateur est la dévoration des produits,... alors qu’il pourrait plutôt, penser, choisir et décider. Non, la réponse induite consiste à consommer à tout va. C'est cela qui crée la croissance. On retrouve là aussi une démarche de dévoration où le système dévore et surconsomme ce qu'il surproduit. Le système a gonflé jusqu'à l'explosion ! Nous y sommes...
Alors, que fait-on maintenant que l’effondrement se dessine ? La réponse est somme toute assez simple. On se réunit, on se parle, on s'écoute, on partage les analyses et les constats. Simultanément, on regarde nos "cultures" et nos "nécessités" et on projette sur l'avenir ce que l'on souhaite vivre, conscients de nos interdépendances. Cela s'appelle des assemblées constituantes, comme l'indique, le prône et l'organise Etienne Chouard. Je pense aux alternatives telles celles que proposent les "économistes atterrés". Je pense à Thomas Porcher, Philippe Abecassis, Philippe Guillaume, Jean-Marie Harribey, Catherine Mathieu, etc.
Ce monde vivant alternatif est bien là. La société des "Alternants culturels" est bien déjà là et c'est vraiment le sens de la vie.
Jean-Marc SAURET

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