"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Oser vivre intuitivement

Notre éducation occidentale nous amène à considérer notre "raison" comme le "poisson pilote" de nos vies. Il s'agit bien de rationalité, voire de sagesse rationnelle, dont nous usons pour faire l'analyse causale de la situation et des phénomènes, bien résolus à comprendre ce qui s'est effectivement passé. La logique mathématique nous accompagne tout au long de ce processus d'analyse compréhensive, puis de construction du projet de réponse aux phénomènes observés.
Il s'agit de ne pas se laisser emporter par la passion, comme la colère, réputée mauvaise conseillère, le dégout ou la séduction. Il s'agit bien de prendre une conscience profonde des tenants et aboutissants pour agir efficacement sur le registre des causes. On constate alors qu'avec la logique mathématique, la dictature du chiffre s'installe : ce qui se compte est pris en compte, comme le poids, la taille, la durée, la force, etc. mais ce qui ne se compte pas ne l'est pas, et donc n'existe pas. Il s'agit en l'espèce de ces aspects dits plus ''informels'', comme la sensation, l'émotion, la douleur, le plaisir, etc.
Il me souvient de cette affaire criminelle où l'évidence factuelle accusait l'amant. L'officier de gendarmerie qui conduisait cette enquête ne "sentait" pas cette évidence, comme l'on dit. Quelque chose le "chiffonnait", avait-il dit. Il était incapable de dire ce dont il s'agissait, ni de donner les symptômes invitant à ce doute. Cependant, il continuait à investiguer le champ des proches du mari, décédé de manière très étrange. C'est à ce moment qu'il eut l'intuition qu'il y avait là une seconde affaire. Effectivement, une question d'héritage croisait une marginale affaire de cœur. Le véritable coupable en avait fait l’alibi opportun. Celui qui allait "justement" le servir pour construire son forfait, comme un crime parfait.
Dans tout autre chose, il me souvient aussi de cette déclaration d'Albert Einstein dans laquelle il affirmait qu'il avait d'abord eu l'intuition de la relativité avant d'élaborer sa théorie sur la relativité générale. Le calcul seul ne faisait pas le résultat. La logique seule n'emporte pas la vérité, ne permet pas du moins de l'atteindre.
Ainsi, combien de fois avons-nous regretté des décisions, des gestes ou des attitudes, emportés par la logique des choses. Bien des fois, nous disions que le "cœur" nous aurait conduits autrement. Et comment ne l'écoutons-nous pas autant, celui-là ?
Il se trouve qu'à l'inverse de Saint Thomas, nous ne croyons pas ce que nous voyons, mais nous voyons ce que nous croyons. Or, la logique nous fait, non pas office de raison, mais de vérité. Effectivement nous confondons assez vite "raison" et "vérité". Là où la déduction a permis à Einstein de faire la démonstration de ce dont il avait eu l'intuition, nous avons tendance à mettre la démonstration comme chemin de la vérité. Mais, comme me disait un médecin de mes amis, "les chiffres avouent tout sous la torture..."
Combien de fois avons nous regretté de ne pas avoir suivi notre cœur ? Il me souvient d'autres histoires qui m'ont été rapportées par mon père et d'autres "anciens". J'en ai déjà relaté les faits ici. Je repense à cette histoire où l'épouse du médecin du village vint la nuit voir mon père pour lui dire qu'il fallait aller au village d'à côté où son mari venait de se rendre. La logique voulut que mon père la fit attendre le temps que le médecin ait fini sa consultation et puisse rentrer. Mais le temps logique écoulé, mon père et l'épouse se rendirent en voiture au village voisin et trouvèrent à l'entrée de celui-ci la voiture du médecin encastré dans un arbre.
Au moment de l'accident, l'épouse avait eu la sensation de l'horreur et était accouru voir mon père, le seul, dans le village, avec son médecin de mari, à posséder une voiture : prémonition ? Non, sensation, ressenti ! Nous ne sommes plus, là, dans le domaine dudit rationnel mais bien dans celui de l'accès direct aux choses intuitivement.
J'ai, dans d'autres articles, relaté ce type d'histoire qui montrent que nous avons une perception de la réalité qui dépasse les canaux de la raison. On appelle aussi cela l'intuition, une sorte de perception extrasensorielle, inhabituelle, incompréhensible mais si prégnante.
On dit, dans les connaissances populaires autour des rebouteux et autres coupeurs de feu, que tout le monde peut avoir accès à cette dimension considérée comme "surnaturelle", c'est-à-dire perçue au-delà de ce qui nous semble "raisonnablement" naturel.
Moi-même sensible à cette dite intuition (je m'en suis ouvert dans un autre article), me suis longtemps posé la question de ce qu'elle était, de ce qu'était sa nature. Ce propos ici, résume mes modestes conclusions. Je ne sais pas d'où elles viennent, ni par où elles passent, mais elles me rappellent cette sensation dont les artistes parlent à propos de l'inspiration. Comme disait Rimbaud, "JE est un autre", ou comme racontait en interview le guitariste Eric Clapton : "La musique nous traverse et arrive sous nos doigts, et nous ne savons pas d'où elle vient..."
Avons-nous besoin de connaitre les "mécanismes" de l'intuition pour l'accueillir, en user et la prendre en compte ? Certainement pas ! Ce n'est seulement là qu'une demande expresse de notre rationalité. C'est tout !
Alors, quand nous débattrons sur l'intelligence rationnelle et l'intelligence intuitive, voire sur les caractéristiques de leurs manifestations, sur ce que nous en faisons ou pas, etc., ce n'est là que donner du grain à moudre à notre "besoin de rationalité".
Ce que je crois avoir compris c'est qu'il ne s'agit pas d'intelligence émotionnelle. Cet "élément" fait bien partie de l"intelligence intuitive" que l'on peut retrouver dans nos classifications raisonnables. Mais j'ai cru comprendre que c'est là que se situe la vraie force profonde de nos connaissances, et donc la réalité de ce type d'intelligence "irrationnelle"... celle que justement reconnaissait Einstein...
Dès lors, pourrions-nous oser vivre intuitivement, comme l'ont fait quelques illustres savants par le passé, même proche ?
Jean-Marc SAURET
Le mardi 4 février 2020


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