"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Notre archaïque civilisation avancée !

Nous nous pensons "la civilisation civilisée" et nous somme persuadés que c'est le cas. Toutes les autres civilisations sont limitées ou archaïques à nos yeux... "fermés". Mais qu'en est-il vraiment ? Il va nous falloir, pour le voir, faire un énorme effort d'humilité, bousculer nos certitudes et nous regarder dans les yeux. Pour y aller doucement, je vous propose de revoir quelques extraits du très beau et très juste film "La belle verte" que Coline Serreau réalisa en 1996. 
Le cœur du message de ce film montre que nos pensées réputées cartésiennes et matérialistes nous éloignent de la réalité. Elles font de nous des handicapés de la sagesse et du savoir. Les plus évolués des êtres sur cette planète sont ici les aborigènes d'Australie,. Il s'avèrent être intuitifs, en lien direct avec la nature, et télépathes et bienveillants. Ceux-là savent que l'essentiel est à l'intérieur de nous.
Notre civilisation "civilisée", quant à elle, a mis la primeur sur la technologie et la possession, sur la force et la domination. De ce fait, elle a développé la violence, la tromperie, le mépris des autres, le matérialisme et sa technologie. Ce qui se compte existe, mais pas le reste. Et nous ne comptons que ce qui contribue à nos désirs d'utilité.
Pour se faire une bonne image de ces références là, il nous faudrait relire les mémoires de Sitting Bull, ce "chef" Sioux Lakota, ce "native american", qui vainquit le général Custer à Little Bighorn le 25 juin 1876. Il y relate comment lui et ses compagnons combattants avaient tué les tuniques bleues : elles se battaient, certes, mais il s'agissait de respecter les guerriers au combat. Il racontait à cet effet, qu'ils n'ont pas tué leurs chiens car ceux-ci n'avaient rien à voir avec le différend à l'origine de cette guerre. Nous sommes bien loin de la caricature de sauvages sanguinaires perpétrée par lesdits "blancs".
Notre civilisation parle plus des choses qu'elle ne les connaît vraiment et qu'elle ne les vit. La démarche est avant tout rationnelle, c'est à dire conceptuelle et déductive. On démontre plus que nous ne montrons, que nous ne donnons à voir. Il nous faut les artistes pour cela. Ainsi, la place pour le mensonge, la divagation ou l'obsession, occupe-t-elle tout l'espace.
Dans l'organisation pyramidale de notre société, il y a ceux qui savent (et théoriquement, pour cela, commandent) et ceux qui s'exécutent. Entre l'un et l'autre il y a toute une échelle hiérarchique. Mais ceux qui savent ne sont pas forcément au service des autres ni du collectif. Je dirais même "pas du tout"...
Alors que dans toutes les civilisations que nous disons "premières", celui qui sait (l'homme médecine, le chaman, le guérisseur, le sourcier, le sorcier ou le druide, etc.) est au service de chacune et de chacun, et donc de la population. D'ailleurs, comme sa "science" n'est pas accessible à l'occidental, elle n'existe pas pour ce dernier. Elle n'est pour lui qu'imaginaire, charlatanisme et superstition. Et pourtant, qu'en savons nous réellement ? L'avons nous étudiée ?... Aujourd'hui, des hôpitaux en France utilisent les services de "coupeurs de feu" pour traiter des grands brûlés et pour soulager des patients en radiothérapie.
Dans cet environnement-là, ce n'est pas parce que le chaman est un être de savoirs qu'il se trouverait exonéré des charges sociales ordinaires. Il est aussi, comme tout un chacun, chasseur, éleveur, agriculteur ou cueilleur. Il n'y a, dans ces sociétés-là, aucun éclatement des fonctions. Celui (ou celle) qui sait est toujours dans la communauté au même titre que chacune et chacun des autres. De ce fait, il ou elle accomplit, en plus de sa vie ordinaire, toutes les charges afférentes au savoir qu'il détient, mais qui ne lui appartient pas. Il ne les monnaye pas. Le savoir est, si l'on peut dire, la "propriété" de la collectivité justement parce qu'il s'agit, en l'espèce, du savoir et de la connaissance.
Du fait de cette "spécialisation" des "sachants" dans notre civilisation, ceux-ci se trouvent  extraits de l'ordinaire du commun des mortels et donc déconnectés des réalités. C'est peut-être de là que nous vient un certain nihilisme Nietzschéen, comme une inconséquence, une irresponsabilité inconsciente loin du quotidien. Chez "nous", le savoir donne le pouvoir. Il est donc la propriété de celui qui le dit et en use. Et pour le sacraliser, nous avons même inventé le diplôme et la propriété intellectuelle... S'instaurent alors des rapports de force autour du savoir et de sa propriété. Des violences, des tricheries, des malhonnêtetés de tous ordre en résultent. 
Je pense à tous ces combats (plus que débats) entre spécialistes en tous genres qui s'anathématisent mutuellement sur les plateaux télé et dans les ouvrages, revues et périodiques. Je repense à toutes ces controverses sur le réchauffement de la planète, par exemple, mais aussi autour des médecines dites douces ou parallèles, sur l'usage de tel ou tel médicament ou thérapie, etc...
De cette hiérarchisation, conséquence directe des spécialisations, se construit une société éclatée en niveaux et en castes. L'inefficacité due à l'isolement des connaissances produit une société fermée, normées, voire totalitaire. Ce n'est pas la nature de la nature qui pose l'organisation sociétale, mais la politique du pouvoir. C'est bien ce que nous vivons actuellement : une décadence abrupte dans le lien social et le vivre ensemble. Seuls ceux de la même caste ont une possibilité de lien. Les autres "ne sont rien".
Mais alors, dans ces conditions, que devient cette société décadente qui a perdu le lien avec les autres et son environnement ? Quand retrouvera-t-on cette simplicité d'être avec des Homes (et des Femmes) directement reliés à la nature et aux autres ? Cela me semble indispensable, et tout autant incontournable.
Ainsi, posons nous la question de savoir si c'est le monde que nous regardons ?... Ou bien seulement la projection que nous faisons de nous-même et de nos connaissances sur le monde, dans une sorte de réflexivité. Les civilisations premières nous invitent à ne pas intellectualiser notre regard sur le monde mais à l' "expériencer"... C'est à dire, à le vivre pleinement dans nos émotions et nos sensations, le sentir résonner en nous sans nous demander à quoi ça pourrait correspondre. Il s'agit juste de ressentir ce que c'est. C'est là une approche intuitive propre à chacune de ces civilisations animistes et, de fait, systémiques.
Quand nous rencontrons une plante, nous voulons savoir quel est son nom, sa classe et sa catégorie. Nous avons le nom latin, nous somme contents parce qu'il nous lie au savoir et à son noble pouvoir. Mais, concrètement, ça ne nous sert à rien.
Pendant ce temps, l'animiste regarde la plante et a déjà compris sa relation avec l'environnement et quelques événements qui ont pu précéder. Il dit alors : "Il y a de l'eau à treize coudées là dessous" ou encore, "Un phacochère est passé ici il y a peu de temps"...
C'est là toute la différence qui existe entre eux, les "expérienceurs", et nous les "conceptualisateurs intellos". Ils ont des savoirs utiles et pratiques et nous avons des savoirs qui ne servent à rien au quotidien, ou alors, seulement à distinguer les "sachants" des autres. D'un côté c'est l’immersion dans la vie, de l'autre c'est la dictature du chiffre et du savoir. Les uns voient le monde sous leurs yeux quand les autres ne voient que ce qui se compte, pour cela mis en listes et en tableaux. Le reste n'existe pas...
Et dans nos campagnes, existent des "cultures" que nous disons "pleines du profond bon sens terrien". Les gens de celles-là vont visiter les coupeurs de feu, les rebouteux, les magnétiseurs et les exorcistes. Ils savent encore à quoi servent la sauge blanche, le thym, la lavande, le calme et la prière. La pollution ne recouvre jamais tout. Il y a de la vie et de l'intelligence un peu partout qui tentent de survivre et de vivre pour rendre service...
Alors qu'une civilisation se regarde le nombril avec orgueil et avec mépris tout le reste qui n'est pas elle, d'autres contemplent le monde et s'en imprègnent. Ils le "savent", le sentent et le ressentent.
L'une détruit la planète et la consomme comme s'ils étaient la finalité, la conclusion de la création... Et, en même temps, ils se vivent comme étant son bénéficiaire propriétaire. Pendant ce temps, d'autres prennent soin d'elle et de chacun. Alors ? ... Qui sont les brutes sauvages, les arriérés, les ignares ?
Jean-Marc SAURET

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