"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Pas la peine de chercher ailleurs ce que nous vivons déjà

Quand, il y a quelques années, je me suis essayé à la méditation de pleine conscience, je me suis aperçu, au bout de plusieurs mois, qu'en fait je pratiquais cela depuis bien longtemps. Depuis l'enfance, j’avais déjà cette habitude d'enfant rêveur : celle qui me faisait alors, contempler les objets, les images, les gens et les idées. Je pouvais rester ainsi de bien longs moments en contemplation. A partir delà, des images me venaient, des sensations, des mots, même des histoires. C'est ainsi que je peignais mes premiers "tableaux", que j'écrivais mes premières nouvelles à l'âge de dix ans, nouvelles que je lisais à ma mère complaisante. Je composais ainsi mes premières chansons vers quatorze ans, et j'écrivais un premiers roman vers quinze ans. Je me mis alors à beaucoup lire, Beckett, Kafka, Sartre, Proudhon, Daniel Guerin, Bakounine, etc. Ainsi allait ma vie...
Lors de cette expérimentation à la méditation de pleine conscience, je me rendis compte que j'étais en train de copier dans les travaux de Jon Kabat Zinn ce qu'en fait je pratiquais depuis l'enfance, sans avoir jamais eu vraiment conscience de ce que c'était, sans avoir jamais mis de nom dessus. La contemplation, qu'on appelait rêveries, m'occupait pas mal malgré un sentiment dérisoire, une sensation de futilité, d'inutilité, de perte de temps comme mon entourage la qualifiait. Et puis, mon père m'initia à la méditation chrétienne. Ça me paraissait si facile que je n'y apportais pas grande attention, ni ne lui donnais une grande importance. Il me semblait que je connaissais déjà tout cela, à propos d'autres choses, d'autres pratiques.
Mais, peu à peu, ladite pratique s'était structurée et ces moments de contemplation m’occupaient à la manière d’un entraînement sportif. A des moments dédiés et selon un protocole peu à peu éprouvé, je m'étais "élaboré" à l'usage mon propre mode opératoire. Egalement sportif à mes heures (Course de fond, rugby, boxe française), l'habitude de ces rituels rigoureux de développement personnel que l'on appelle "entraînements" me les avait rendus familiers. Quand je découvris la méditation de pleine conscience, je la voyais alors comme si simple que, instinctivement, j'en cherchais assidûment les difficultés. Il s’agissait là, pour moi, du même type de "frontières-à-dépasser" que celles que j'avais rencontrées dans le sport, dans sa préparation et ses entraînements, à savoir un certain "niveau d'excellence".
D'ailleurs, dans mes préparations, concomitamment, j'avais pris l'habitude de rêver les situations avant de les affronter, cela me facilitait grandement la tâche lors de la confrontation : je "savais" déjà ladite situation et les "réflexes travaillés" suivaient. J'ai déjà évoqué cela, en traitant le sujet de "la vision (qui) guide mes pas". Je vivais mentalement une situation que je n'arrivais pas à gérer, je la "méditais", la projetais mentalement jusqu'à ce que la réponse (la solution) me vienne. Je la vivais ainsi entièrement, et la répétais dans mon imaginaire. Il paraît que notre cerveau ne fait pas la différence entre penser une action et la faire. Je peux confirmer que cela marche très bien.
Je suppose que je ne suis pas le premier gamin à vivre cela ou quelque chose de ce type, et je me dis que nous sommes certainement nombreux à pratiquer des choses plus rares, sans savoir les nommer, et cependant en tirer un grand bénéfice.
Socrate proposait bien de chercher en soi ce qu'il y a d'universel. Le connais-toi toi même était une porte vers la connaissance générale. Pour Plotin, chaque être devient ce qu'il contemple. Il considérait trois dimensions à l'être humain : l'amant (celui en capacité d'aimer), le poète (le musicien, l’esthète, le producteur du beau) et le philosophe (le chercheur de vérité). C'est de là que chacun contemple, imagine et crée les réponses, se saisit lui-même dans son origine, ce "d'où il vient".
Rabelais proposait au fronton de son abbaye de Thélème la maxime "Aime et fais ce que voudra". Il invitait ainsi à aligner nos savoirs sur les valeurs fondamentalement humanistes et trouver ainsi l'universel. Montaigne faisait l'éloge de la pensée vivante. Il s’agit bien là de cette philosophie de l'ordinaire et du quotidien, celle qui, justement, se confronte à l'essentiel (la vie, la mort, l'existence, etc.), sous la forme d’une démarche ontologique. On pourrait résumer le propos en pensant que, dans un approfondissement du regard, c'est dans le cœur de chacun que l'on trouve, et que se trouve, l'universelle vérité, la profondeur des choses.
Alors, faisons-le : méditons et recherchons au fond de chacun de nous, ce battement, cette pulsion de vie qui nous fait toucher l'universel, rechercher ces vérités profondes qui nous baignent de leur simplicité. Il ne s'agit absolument pas de nous réduire aux opinions que cultivent orgueil et prétention, ces pendants d' "ego" surdimensionnés. Ceux là nous dictent les bêtises qui mettent le feu aux poudres, blessent et parfois tuent. Ils entassent dans nos mémoires des déchets comme autant de cailloux dans nos chaussures, des pensées courtes, des conclusions définitives, les toiles d'araignées sur la conscience réelle.
Alors, ne faisons pas les choses "comme il faut", mais comme nous "voyons" qu'elles pourront être mieux, voire "pour le mieux". Nous avons à nous imprégner du réel, à nous baigner dans le grand tout, afin d’en tirer les ressentis apprenants, piochés dans le fond de nous-mêmes. Car nous avons au fond de nous tout ce dont nous avons besoin pour développer nos connaissances et notre sagesse.
Avec la raison "rationnalisante", nous n'utilisons que les concepts et paradigmes dont nous sommes convaincus : c’est donc là un enfermement. Avec la contemplation, l'intuition s'invite et nous montre directement les choses comme elles sont, dans leur essence. C'est comme ça que je m’aperçus qu'entre l'envie et le regret se trouvait un point que l'on appelle le présent, le moment présent. C'est justement là que nous attendent Jon Kabat Zin et autre Ekart Tolle. C'est justement cela qu'ils nous invitent à considérer profondément. C'est là que, depuis l'enfance, j'aime vivre... et je venais de m'y replonger.
Jean-Marc SAURET
Le mardi 17 décembre 2019

Lire aussi  "La vision guide mes pas"







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos contributions enrichissent le débat.