Le
terme "démocratie totalitaire" n'est pas de moi. Il n'est
pas nouveau non plus. Il est utilisé une première fois par le
juriste, politologue et économiste d’extrême droite Bertrand de
Jouvenel dans son ouvrage "Du pouvoir" publié en 1945.
C'est le titre du quatorzième chapitre de son livre. Oui, il s'agit
d'un militant fasciste qui terminera sa course comme défenseur du
libéralisme. Il a fait de la démocratie totalitaire une
présentation précise que l'histoire corrobore.
Mais
prenons une situation parlante. On sait que le Nazisme a occupé le
pouvoir à partir de 1933 en Allemagne, en respectant strictement le
processus démocratique. Voilà un exemple parfait et parlant, du
fonctionnement d'une démocratie totalitaire. Elle produit une
idéologie globalisante contre un ennemi intérieur (hier juif, ce
matin musulman). Elle met en place un discours simple, voire
simpliste et recevable par le plus grand nombre. Qu'importent les
mensonges et les violences puisque "l'axe du bien" a
"toujours" raison...
Aujourd'hui,
le mal intérieur proclamé est l'islam, et une certaine extrême
droite,... laquelle n'a d'ailleurs pas grand chose à envier à l'axe
dominant actuellement au pouvoir. Mais l'ennemi est désigné. Tant
qu'il est là, la victoire "démocratique" de l'axe du bien
est assurée.
A
côté de ce montage, tous les autres opposants sont ridiculisés,et
traités comme étant constitutifs de l'axe du mal. Ils sont
attaqués, calomniés, violentés, et condamnés. Dans des "nuits
des longs couteaux", "SA", Gilets jaunes et pompiers
sont maltraités, mutilés, violentés, voire pour certains
assassinés.
Depuis,
on utilise ce terme de "nuit des longs couteaux", pour
identifier les mouvements de "purge" dans un ensemble
faisant système. La finalité reste à chaque fois le pouvoir, son
appropriation définitive et absolue. D'ailleurs, l'idéologie de
"l'axe", est porteuse de cette pureté sociétale. Qu'on la
qualifie de race arienne ou de "démocrates d'une ère
nouvelle", le processus est le même.
On
peut aussi utiliser des événements dérivatifs, comme des jeux
olympiques, une coupe du monde sportive ou une cathédrale qui brûle
fort à propos, et contre toute logique scientifique. Quand une
centaine de militants se détachent pour partir, il s'agit alors d'un
"mouvement d'humeur d'une pureté idéologique".
Aujourd'hui
l'arme au point n'est ni le sabre ni le revolver (quoi qu'ils
sévissent autrement dans les rues) mais la propagande, la
pression autoritaire, la violence, le chantage et le mensonge. On
gouverne par la peur et l'envie, expliquait Machiavel.
Voilà
comment, sous couvert de démocratie, l'État avance vers l'exercice
d'un pouvoir absolu, totalitaire, avec l'aval d'une trentaine,
(quelquefois moins), de pourcentage d'électeurs.
Il
s'agit, ici aussi, d'un système féodal où les "copains et les
coquins", ont mis en place au sommet du pouvoir celui qui leur
est favorable. En d'autres termes, leur serviteur dévoué et
redevable sans qui il n'est rien.Il y aurait là comme un ''Robin de
l'Elysée''. Et les coquins en vivent, récupérant qui une industrie
du jeu, qui une industrie du transport, qui celle de l'atome ou de
l'électricité...
Oui,
ce monde là n'a rien d'angélique, de bienveillant ou d'humaniste.
L'expression "Démocratie Totalitaire" me paraît tout à
fait juste. Sous la forme d'une démocratie, le pouvoir est bien
confisqué et concentré dans quelques mains avides. Le dessein est
caché mais bien clair pour qui sait regarder et veut bien le faire.
Quand
le projet politique n'est fait que d'intentions et que le pouvoir
tire sur son peuple, alors le pire est à craindre. L'économiste et
philosophe libéral autrichien Friedrich Hayek, dans son ouvrage
"Droit, législation et libertés" (1979), nomme alors ce
type de système une "dictature plébiscitaire". On le
trouve associé à un mirage de justice sociale, oubliant les
fondements du législatif. Cela revient à une confiscation du bien
public au profit d'intérêts privés. Comme je l'ai entendu dire,
"1984 était censé être une fiction, pas un mode d'emploi..."
Mais,
concrètement, avons nous vraiment besoin de gens pour nous diriger ?
Ne savons nous pas déjà où nous voulons aller ? Ce que nous
voulons faire de nos vies et de nos relations ? Le vivre ensemble que
nous voulons atteindre nous est connu, et nous œuvrons pour le
réaliser : voilà qui devrait nous suffire…
Car
c'est bien là, en effet, que se trouve le sens et l'essence de la
société que nous espérons. Chacun la vit par bribes, dans des
moments privilégiés, entre amis, sur un rond point, dans un groupe
singulier, dans une communauté, etc. Les exemples ne nous manquent
pas et ces groupes "font" identité car la "république",
aujourd'hui, n'a plus aucun sens et n'en offre plus aucun.
Alors,
nous n'avons besoin ni d'armée ni de police, ni de prêtres ni
d’imam, ni de monnaie ni d'économie, ni de croissance et encore
moins de bourse, ni de banque... Nous
n'espérons que bienveillance et solidarité. Nous n'avons besoin que
de liberté, d'égalité et de fraternité, mais nos anciens
l'avaient déjà dit. Faudra-t-il refaire une autre révolution pour
que cela s'incarne "pour de bon" ?
De
fait nous repérons assez facilement ces démocraties illusoires qui
flattent les "ego", en nous offrant d'appartenir à
quelques groupes d'élites illusoires, uniquement pour mieux les
servir ?... Ou pour mieux se voir abandonnés sur le bord de la
route, un peu plus tard ?....
Bien
sûr que nous voyons venir ces clowns de la démocratie, dont le nez
rouge n'est qu'un énorme mensonge. Leurs flatteries ne sont que
flatulences. Nous
avons tous appris la fable du renard et du corbeau et nous la vivons
tous les jours en allumant la télévision. Les médias dominants
nous abreuvent de publicités vantant la légitimité de nos envies
jusqu'à devenir des besoins obligatoires... et nous savons tous ce
qui et ce que cela sert.
Alors,
non merci. Construisons dès aujourd'hui, sur les ruines de ce maudit
système libéral totalitaire, le monde que nous voulons commencer à
vivre dès aujourd'hui : un monde de paix, de reconnaissance
mutuelle, de bienveillance, d'entraide, de justice et d'égalité.
J'entends une petite voix dire que cela n'existe pas... ne peut pas
exister... qu'il s'agit là de "bisounourisme" ?... Allons,
petits soldats du vieux monde, il faudra mouiller votre cœur de vos
propres larmes pour qu'il recommence à battre. Et vive le soleil qui
se lève !
Jean-Marc
SAURET
Le mardi 26 novembre 2019
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