Cette
expression en titre exprime, quand nous l'utilisons, l'adéquation de la personne avec son milieu, son agilité dans le contexte dans lequel elle évolue. Mais ce que nous ne gardons pas en
mémoire c’est que tout un chacun n'est rien, voire n’existe
pas, sans son environnement. Ainsi, nous pourrions dire aussi "Comme
un oiseau dans l'air", car si en l’absence d’eau,
le poisson meurt, de la même façon, sans air l'oiseau tombe et
meurt lui aussi.
Qu'en
serait-il de l'être humain sans son environnement ? Deux éléments
nous apportent une réponse.
Le
premier, et j'en ai déjà parlé et même plusieurs fois
évoqué, est donné par l'expérience dite interdite, et tentée à
plusieurs reprises depuis des siècles. Celle-ci s'est toujours
terminée de la même manière : Il s'agissait de laisser seuls et
ensemble des nouveaux-nés pour voir quelle langue ils allaient
spontanément pratiquer.
Ils
étaient nourris, soignés, mais n'avaient aucun rapport avec qui que
ce soit. Il s'est à chaque fois produit le même résultat : les enfants mouraient. En effet, sans socialisation, les
nouveaux-nés ne survivent pas.
Le
second élément, est donné par l'ensemble des tentatives réussies
consistant à propulser un être vivant dans l'espace, hors
atmosphère et gravitation. Nous avons très vite compris que pour
survivre, l'être vivant de la terre avait besoin, d'une part, d'une
pression atmosphérique suffisante afin qu'il "n'éclate"
pas et ne se répande dans le vide, et d'autre part, d'air composé
d’oxygène et autres gaz dont il dépend.
Ainsi,
nous voyons bien que l'être vivant de la terre, et donc l'être
humain, a besoin d'un environnement physique et social, parce qu'en
dépendent sa vie et sa survie. Comme nous l'avons évoqué à
plusieurs reprises, tous les êtres vivants sont à la fois
interdépendants et aussi dépendants de leur environnement.
Nombre
de cultures originelles, celle de ces civilisations que l'on nomme
"peuples premiers", parce que leur existence, leur
philosophie et leurs pratiques nous ont précédées, l'affirmaient
aussi dans leurs rites, pratiques et cultes. Nous sommes, comme le
proclament les philosophies orientales du bouddhisme, shintoïsme ou
hindouisme, éléments intégraux d'un grand tout que nous nommons
l'univers.
D'autres
cultures occidentales, dans leurs énoncés religieux, l'évoquent
aussi : "Tout ce que vous faites au plus petit d'entre vous,
c'est à moi que vous le faites". Mais peut-être n’avons nous
pas bien compris la leçon, et avons jeté le bébé avec l'eau du
bain.
D'accord,
nous sommes tous interdépendants et partie intégrante de notre
environnement, lequel est partie intégrante de l'univers, et alors ?
Ce que l’on peut affirmer, à partir de là, ce sont les
conséquences...
Tout
d'abord, nous savons que nous vivons en fonction de notre
représentation du monde et de “soi”, dans ce monde,... mais
aussi de la question du sens que nous lui trouvons et que l'on se
trouve...
Cette
conscience de nos interdépendances ne vient-elle pas assurément
changer bien des choses dans le sens du monde et de nous-même ?
Ainsi,
rien de ce que je fais à la nature qui m'environne, n’est anodin.
Il en va de même pour cet autre dont je dépends, et auquel je suis
étroitement lié. Je lui appartiens autant qu’il m'appartient,
dans la mesure où nous sommes tous deux partie prenante de l'univers
entier. Si je commets quelque chose de dommageable, alors c'est à
moi que je le fais. Dès lors, la préoccupation écologique devient
une tautologie.
La physique quantique développe le principe de l'intrication. C'est à dire que deux atomes qui ont été en présence, même séparés par d’extrêmes distances dans l'univers, réagissent chacun et de manière identique aux stimulis que l'un reçoit.
Cette même physique quantique nous indique que si la matière est faite de 99,9999...% de vide et le reste d'énergie, tous les éléments sont reliés dans un champ électromagnétique, lequel est la composante du vide. Je ne développerai pas ce thème dont je ne suis que lecteur et donc non-spécialiste. Mais nous pouvons en tirer la conclusion que nous sommes donc tous et chacun relié à tout et à tous.
Ainsi, nos interdépendances augmentent encore... Alors, comment ne pas s'aimer soi-même en rejetant sur d'autres et sur des environnements peu favorables le mal que nous pensons subir ? Pourquoi combattre et haïr l'autre, cet autre soi-même ? C'est bien là se combattre et se haïr soi-même. Pourquoi se vouloir autant de mal dans les anathèmes et condamnations que nous proférons à l'encontre d'autres soi-même ?
Quand nous aurons bien réalisé ces données,
celles que justement la science et la raison nous rappellent, alors nous serons sûrement comme des poissons dans l'eau.
Jean-Marc SAURET
Le mardi 5 novembre 2019
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