"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Nos interdépendances

Nous savons bien que le fœtus est en osmose avec sa mère et donc dans sa totale dépendance, et il ne le sait peut être pas. D'ailleurs, a-t-il conscience de lui-même, cette "conscience de soi", conscience d'où il commence et où il fini, de ce qui est lui et de ce qui n'est pas lui ? (c'est là toute la question de la conscience, mais c'est un autre sujet). Quand le bébé naît, il change d'osmose et de dépendance. Il passe de sa mère à l’atmosphère, à l'environnement matériel et social. Sans air, il meurt. Sans nourriture, il meurt. Sans température clémente, il meurt. Sans amour ou attention, il meurt aussi. C'est ce que nous a enseigné "l’expérience interdite" *. Comme le fœtus, le bébé et nous mêmes, vivons dans un environnement dont nous dépendons totalement et entièrement. L'humain ne peut vivre dans le vide et c'est pour cela que nous équipons de scaphandres ceux qui s'y rendent, ou ceux que nous y envoyons.
Il n'y a donc pas de changement de principe dans nos processus vitaux. La "matrice", dans laquelle nous sommes, nous est indispensable. Elle ne nous appartient pas, ni n'est pas davantage à notre service. Elle est juste la matrice avec l'osmose et la dépendance que nous en avons. D'ailleurs, l'épigénétique nous indique qu'un simple élément de l'environnement peut venir modifier le déterminisme d'un gène, et donc transformer l'évolution et la destinée d'une molécule. On sait aussi qu'un simple regard sur un quelconque élément, la simple vu d'un élément apaisant ou effrayant, a une influence directe sur la vie de notre corps, et donc sur le développement de nos cellules. L'interdépendance va au moins jusque là, et bien plus loin encore.
Mais, la matrice a-t-elle besoin de nous à l’instar de l'osmose et de la dépendance que nous avons avec elle ? La découverte du champ du point zéro, en physique quantique, nous indique que tout élément de l'univers est relié magnétiquement à tous les autres, constituant ainsi un champ énergétique puissant et que ce champ est à l'origine de la matière. La "matrice" serait donc bien plus immense que nous ne l'imaginions jusqu'alors... 
Mais continuons la comparaison dans le continuum de la vie. La mère est-elle dépendante de son fœtus, puis de son bébé ? Elle aussi est en symbiose avec lui. Elle ressent ce qu'il vit comme s'il s'agissait d'elle. La preuve en est que, tant qu'il n'est pas né, il est elle, il est d'elle, puis il est...
Savez vous comment les femmes vivent une fausse-couche, ou un avortement ? Jamais bien, assurément, ni facilement. C'est un arrachement, une douleur, une souffrance (même s'il est privilégié comme un moindre mal, voire une souffrance acceptée). Alors, "Gaïa", comme la nomment certaines civilisations premières, est-elle une matrice sans lien avec ces êtres qui sont en osmose et dépendance avec elle ? 
Si l'univers est "doté" de la conscience universelle, comme l'indique la physique cantique, comme l'avait supposé ou compris le psychanalyste Karl Gustav Jung, voire comme le pensent les philosophies orientales, si nous appartenons à cette conscience et en sommes nous aussi dotés, alors la matrice pourrait avoir la sensation de nous comme nous avons la sensation de notre nez, de notre pied, de nos genoux, ventre, oreilles, peau, etc... Ainsi, nous pouvons dire que nous sommes de cet univers dont nous dépendons entièrement, physiquement et moralement. 
Mais regardons cela d'un peu plus près. Si les autres ne nous reconnaissent pas, nous sommes "blessés". S'ils ne prêtent pas du tout attention à nous, nous "déraillons" et peut être pouvons nous entrer en folie. Je pense à ces violences carcérales et aussi à certains SDF qui parlent tout seul, qui semblent s'être "déconnectés" de la réalité. On peut dire qu'ils ont changé de "réalité", qu'ils sont entrés dans une autre où l'autre est "tout autre", et donc peut être sont-ils ainsi devenus une simple projection d'eux-même. 
Par contre, ces personnes-là continuent de converser avec cet autre, même virtuel, car effectivement sans l'autre nous ne sommes pas. Comme le disait Lacan, "nous ne sommes que de l'autre". Nous sommes en totale dépendance de notre existence dans le regard de l'autre. Qu'est ce que l'amour ?... qu'il soit fraternel, familial, simple amitié ou lien de couple, sinon cette dépendance à ce que "nous sommes dans le regard de l'autre", dans la vie de l'autre ? La dépendance, l'osmose, ou la symbiose, s'avèrent d'essence autant physique que sociale et mentale.
Et l'autre est comme nous. Il a besoin de nous. Nous sommes en interdépendance comme nous le sommes avec notre environnement (physique et psychique). Ce que nous faisons et ce que nous ne faisons pas aux plantes, aux animaux, aux autres, présents et futurs, c'est "à tout" que nous le faisons, et donc, par voie de conséquence, à nous même, puisque nous en dépendons totalement. L’écologie ne saurait être considérée comme une science hors sol ou "bisounours". D'ailleurs, aujourd'hui, tout le monde (ou presque...) en est bien conscient. L'empathie et la compassion ne sont donc pas, elles non-plus, des notions en l'air...
Nos environnements matériels et moraux sont notre matrice et ne pas en prendre soin constitue une violence faite à nous même. Quand je vois des personnes violentes, haineuse, indifférentes à ce qui ne leur parait pas être eux, j'ai mal. Je n'ai pas mal à moi même mais à nous tous, et à tout. Je le vis comme un déséquilibre, comme un arrachement, comme une blessure.
Comme nous l'avons vu dans ces quelques lignes, il ne s'agit pas d'une croyance, ni d'une affabulation, mais de la conséquence d'une physique qui nous fonde. Nous sommes tout et partie de l'univers. Mais, comme le fœtus dans sa matrice, en avons nous pris conscience ? Parce que, assurément, nous en sommes... tous et chacun, responsables physiquement, écologiquement, politiquement et moralement. Nous sommes donc responsables et coresponsables de ce que nous sommes et de ce dans quoi nous existons, notre milieu, notre environnement. Alors, dans ces conditions, que décidons nous pour demain ?

* Voir l'article : "Tout est système"
Jean-Marc SAURET
Le mardi 2 juillet 2019

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