L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

La politique est un débat d’ego

Le mouvement des gilets jaune nous a révélé de nombreuses réalités sociétales. On peut considérer comme telles le refus de la confiscation des décisions, mais aussi le désir de solidarité, associé au dégoût de l'ultra-consommation. Le rejet des injustices chroniques et institutionnelles, le "ras-le-bol" du politique, le rejet des médias dominants, participent de la même démarche.  Il nous a aussi indiqué que le jeu politique, tel qu'il se pratique, ne convenait plus. Il est ainsi loisible de le considérer en total décalage avec l'habitude du lien social actuel, zappeur, émotionnel, exclusif, clivant, etc.
L'étude sociologique de ces valeurs montantes apporte une explication à cette mutation, et à cette évolution. Nous savons que l'ultra-consommation, propre à la postmodernité, devient en l'espèce sociologiquement structurante. Le modèle économique qu'elle installe, et impose,... plus qu'elle ne le propose, invite à des logiques d'intérêts. L'aspect  "gain" semble  devenu littéralement essentiel, et même premier devant l'humain et les sentiments. C'est tellement vrai, que ce nouvel "utilitarisme" est devenu la grille de lecture universelle. Comment comprenons nous les évolutions du monde, sinon au filtre des gains possibles et réels ?... Comme si nous tenions là le moteur universel, bien que, parfois, nous nous en défendions !
Mais notre monde ne fonctionne pas comme ça. La question du sens envahit toutes les sphères de notre société. Notre enfant de trois ans se réveille en nous et nous demande à tout instant : "Pourquoi ?..."
Que faisons nous là ? Quel but à nos vies ? Quelle finalité à cette société ? La question de la raison d'être fait surface. Elle est même dominante, et les organisations qui négligent cette dimension dans leur management se retrouvent très vite en dysfonctionnement, voire hors service, sinon inopérantes.
Voilà pourquoi nous assistons à ces comportements de gouvernants qui veulent aller très vite sans débat, juste parce qu'ils pensent savoir ce qui est logique, … même si, au final, ce n'est pas véritablement très bon. Voilà pourquoi "les gens" freinent des quatre fers et réclament des explications, du sens, du débat ! Débats qu'ils ont ouvert, que vous le vouliez ou non, que vous en vouliez ou pas. Ils l'ont ouvert et la réponse qu'ils en attendent est devenue le point de passage obligé.
Comme ce n'est pas la réponse qui est apportée, les gens rejettent les politiques et leurs formes de débats qu'ils jugent inutiles et coûteux (puisqu'on leur rebat les oreilles en termes d'économie). De leurs côtés, les politiques, cette population des "sachants", ne débattent pas vraiment mais tentent d'imposer leurs stratégies, leurs intentions d'action. Entre eux, car nous sommes bien dans le domaine de "l'entre soi", il ne s'agit pas de recherche de la vérité, ni de l'étude d'une morale sociétale, et pas davantage  de solutions idoines… Non ! Il s'agit exclusivement de pouvoir faire ce qu'ils  ont décidé. Il ne parlent plus de débattre, mais d'expliquer, de convaincre. Voilà tout l'objectif de la politique...
De fait, plus personne ne s'écoute, plus personne n'entend l'autre ni n'accueille son propos. Il s'agit, bien au contraire, de faire taire le discours différent ou d'opposition, de le noyer dans un propos reconstruit, lequel induit la vision justificatrice (pas forcément la vision réelle qui les anime).
Alors, pour le malheur de toutes et de tous, le débat politique devient un affrontement d'ego, où chacune et chacun veut justifier ses points de vue, déconstruire et dénigrer le discours de l'autre, détruire et décrédibiliser son image afin que définitivement, il se taise. Les limites en quelque sorte de la dialectique. Car là, tous les coups sont permis.
Quand Chantal Jouanno a voulu cadrer autrement le "Grand débat" que proposait le président, le gouvernement a diffusé sa fiche de paie, sachant très bien l'effet  que cette diffusion allait produire sur sa personne. Elle n'était plus audible... Quand Jean-Luc Mélenchon devint l'opposant politique majeur à ce gouvernement, et donc un opposant bien plus dangereux que le facilement "caricaturable" RN, alors il devint une cible. C'est ainsi que furent lancées les perquisitions abusives juste dans l'espoir de voir la cible "péter un câble". Ce qu'elle fit. Il suffisait alors de surfer sur le "pétage de plomb" dudit Mélenchon et la messe était dite.
Oui, il n'y a plus de débat politique, il n'y a plus que des stratégies de combats d’ego, de gestion d'images, de publicités et autres contre-publicités permanentes.
C'est ce qui a amené à légiférer pour la maîtrise de ces images, pour la capacité à les manipuler tout en empêchant l’adversaire d'avoir la main, comme on dit. Ainsi apparurent la loi contre les Fake News, le projet de loi contre le caractère insultant des informations, les gardes à vue abusives et abandonnées en silence, les convocations de journaliste contre la sécurité des sources, etc.
Mais aussi, voici 'apparition d'une "novlangue" d'Etat qui affirme que la répression est la paix, que la violence est la sécurité, que les contraintes sont la liberté... Le totalitarisme prédit par Aldous Leonard Huxley est "En Marche". 
Jean-Marc SAURET
Le mardi 25 juin 2019


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos contributions enrichissent le débat.