L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

Organiser ce qu'il reste à vivre

La première question que je me pose, après avoir constaté qu'il y a plus d'histoire derrière moi que de temps futurs à vivre, c’est celle de mon désir : que souhaité-je vraiment ? Ensuite me vient celle de mon utilité, puis celle de mon efficience. A ces questions là, il est rapidement répondu...
Élaborées ou non, lesdites réponses constituent un cadre de vie, posent les possibles, les envisageables et tout ce “reste”... qui ne l'est pas. Chaque réponse invite à une alternative, qui se traduit par autant de carrefours sur le chemin de nos vies. Face à chaque carrefour, se pose encore le choix du chemin, et la question de la force qui m’incite ou m’invite à “y aller ou pas”…voire qui décide à ma place.
Mais après ?... Après, vient donc le temps du choix des choix , qui est la question de fond : Qu'est-ce qui est important ? ... pour moi ? En d'autres termes on pourrait dire : "Le jeu en vaut-il la chandelle ?". Souvent, on nous oppose le fait que la question des bénéfices prévaut, (souvent associée à l’alternative "bénéfice/risque").
Effectivement, le propos est recevable, mais de quel type de bénéfice parle-t-on ? Matériel, moral, idéel ? Identitaire, sensitif, intellectuel ? Physique, mental, sociétal ?…
A ce moment, quelque chose de nos fondamentaux resurgit alors, quelque chose qui s'ancre dans notre origine, dans notre essentiel ; Il s’est parfois forgé dans notre enfance et notre adolescence.
Pour ma part j'ai toujours eu une sainte horreur de la fourberie, du mensonge, de l'irresponsabilité, de l’inconséquence, de la cachotterie et de l'évitement (comme la mauvaise foi).
Comme dirait Michel Onfray, je suis quelque peu romain : j'ai besoin du sens de la parole donnée, de la droiture, de l'engagement et de la responsabilité. J'ai le sens de la parole vraie, de la recherche de la vérité. Certains disaient à l'époque, que j'avais un caractère entier. Il est vrai que je ne manquais pas d'intervenir dans toute situation qui m'irritait, quel qu’en soit le prix. J'ai effectivement continué toute ma vie avec une certaine culture personnaliste. J'ai donc pris des coups que je ne regrette pas.
Un jour, entendant mon parcours, un interlocuteur me dit d'un ton assuré et péremptoire : "Monsieur, ici, on s'engage. La versatilité n'a pas sa place". Effectivement, j'ai plusieurs fois changé de syndicat, voire de sympathie pour un parti politique ou un autre… Ce à quoi je lui répondis, comme dans un réflexe : "Monsieur, je n'ai jamais fait les choses en gardant un pied dehors. Je me suis toujours engagé totalement. Mais quand je me rends compte que le chemin n'est pas le bon ou que j'ai fait une connerie, je ne persiste pas. Je sors !"...
Ce n'est pas la seule consistance du propos qui me réconforte mais la posture de vie engagée, réfléchie et conséquente. Elle fonde tout le reste. J'ai effectivement une sainte horreur de la soumission, qu'elle soit à des intérêts ou à des pouvoirs singuliers, et une sainte horreur de l'inconséquence, de l'arrogance, de la fourberie et de la dissimulation,... je le rappelais un peu plus haut. Elles m'ont toujours paru faire symptôme de lâcheté et de faiblesse.
Il me souvient qu'à mon début de vie parisienne, je me trouvais dans le métro où une altercation entre deux passagers éclata. Un semblait une caricature de "bof" et l'autre celle du gauchiste. Ils en vinrent aux mains. Le wagon bougea vers les extrémités, les passagers fuyant la rixe. Ceci me parut si stupide que je remontais le flux des personnes, je séparais vivement les deux protagonistes du haut de mes cinquante kilos, et leur intimai de rester chacun dans son coin et moi au milieu. Je ne compris pas que personne ne soit intervenu avant moi. Ceci me paraissait une lâcheté coupable.
Alors, adolescent, je me penchais vers des lectures témoignant ou prônant des postures engagées, responsables, efficientes.
Je vais probablement vous étonner : c’est tout jeune, que je découvris les écrits de Daniel Guérin, anarchiste libertaire, et toute la littérature personnaliste. A ce même moment, je découvris Proudhon, le fédéraliste pacifiste, Bakounine, le socialiste libertaire, les frères Reclus, Fourier, Godin, Stirner, Malatesta, Dejacques, Faure et bien d'autres. Je découvrais simultanément l’anarcho-syndicalisme, les Coop, Scoop, le fédéralisme et le monde associatif. J'apprenais l'histoire douloureuse des anarchistes, à l'origine de toutes les gauches.
Quelques phrases marquèrent ma mémoire comme : "L'anarchie, c'est l'ordre sans le pouvoir", "la propriété c'est le vol", ou bien "Il n'y a pas de tyran. Il n'y a que des esclaves. Si personne n’obéit, personne ne commande !".
Dans cette approche, toute personne est responsable du collectif et y est engagée, quoi qu'elle en pense et quoi qu'elle en fasse. Autant faire ce qu'il faut, et ce que l'on pense juste...
Quelques histoires de peuples m'ont impressionné, m'indiquant que cette société sans autorité supérieure existait. Je découvrais celle des Inuit, des Navajos ou des Yakis.
Depuis, quand des personnes utilisent le terme d'anarchie pour parler d'un foutoir ou d'un grand désordre, je m'empresse de corriger : "Vous voulez parler d'anomie, certainement ?" Je découvrais cette valeur d'humanisme que j'entendais dans cette assertion : "Pour les gens, par les gens". Cet humanisme libertaire ne m'a jamais quitté, ni dans mes choix, ni dans mes engagements, ni dans mes interventions.
Ainsi, mon essentiel est bien cette recherche de la vérité et l'engagement à la défendre, même si elle ne m'est que partiellement perceptible, appréhendable et donc comprise,... et difficile à atteindre... Cet humanisme libertaire m'a depuis bien longtemps semblé la voie qui en portait les valeurs essentielles. Il ne m'a jamais quitté.
Alors, me rapprochant chaque jour du soir de mon passage, de la fin inéluctable de mon parcours, plus rien ne me semble important, indispensable, digne d'un attachement féroce, sinon quelques valeurs, entre autres celles là.
J'ai lâché prise sur les enjeux matériels, identitaires, personnels et autres. Mais je reste profondément attaché aux principes qui fondent ma posture depuis mon plus jeune âge : l'intégrité de tous ordres, la droiture dans ses principes, et l'entièreté personnelle.
Je ne sais pas si nous irons vers un monde meilleur. Je l'ai cru et j’ai œuvré dans cette direction. J'aime et j'aimerai toujours les gens et la transparence du vrai, en l’espèce, un humanisme libertaire assumé. Je ne sais pas si, maintenant, je continuerai à écrire mais je continuerai à penser et à dire ce qui me semble juste.

Puissiez-vous chacune et chacun défendre cette posture pacifique et libertaire, de personne libre et conséquente. 
Jean-Marc SAURET
Le mardi 9 avril 2019

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