L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

Violence ou non-violence

Il s'agit, dans ce nouvel article, d'aborder raisonnablement les questions de l'efficience ou de l'inefficience, de l'efficacité ou de l'inefficacité, de la violence et de la non-violence. Généralement nous affichons plus des postures de principe ou de valeur face à ces deux stratégies bien différentes, à tel point que nous finissons par les voir opposées. Il y a de la morale ou de l'absence de morale invoquées dans nos choix et aversions. Cependant elles ne sont pas de même nature. Elles ne constituent pas le même chemin. Aujourd'hui je voudrais arrêter un instant mon regard sur ces deux démarches selon le principe d'efficacité. Fréquemment, c’est celui qui se trouve souvent invoqué, pour justifier du choix de la violence. 
Avant d'en venir là, je voudrais considérer une première différence de nature entre violence et non violence. Si la première est plurielle, la seconde est singulière, unique. En effet, nous parlons aisément de violences physiques, psychiques ou morales. Nous parlons aussi de violences policières, de violences parentales, de violences maladives, de violences carcérales... Bref, le cadre et la source de ces violences en font une singularité. Nous distinguons en effet, différentes natures de violences. 
Pourquoi cela ? C'est parce que nous ne traitons que bien rarement la violence en soi. Nous la considérons dans un cadre, une singularité, une pratique, parce qu'on ne répond pas à la violence policière comme l'on répond à la violence managériale, par exemple. A chacune de ces pratiques correspond sa réponse singulière parce que le besoin d'efficience s'impose. Comme l'on dit que les faits sont têtus, on constate que chaque problématique a besoin de réponses appropriées tenant compte des effets, de la gravité, du contexte et des acteurs. Les pompiers, par exemple, face à la violence du feu et de l'eau prennent en compte cette variable "terrain" dans leur recherche de réponse, de solution.
Par ailleurs, nous savons que les violences sont toujours codifiées. J'ai été un praticien passionné de sports de combats. Il est, selon moi, l'affrontement sportif ultime. Quand nous montions sur le ring, en mon occurrence pour l'exercice d'une boxe pieds poings, nous connaissions les règles de temps (la durée des reprises et leurs nombres selon les catégories et les compétitions), de lieux (uniquement le ring) et les codes de frappe.
Certaines étaient interdites, d'autres permises. Un arbitre était là pour les faire respecter, et elles l'étaient. Celle du respect de l'adversaire et les règles d'usages étaient incontournables. C'est d'ailleurs cela qui en faisait un sport sous des dénomination singulières : boxe anglaise, boxe française ou savate, boxe thaï, full contact, K-one et autres. Quand lesdites règles ne sont plus respectées c'est terrible, c'est la guerre. On sait comment et quand elle commence, mais alors personne ne sait ni quand, ni comment l’arrêter.
Nous savons ensuite une chose simple : si l'on accepte le combat, on accepte aussi la possibilité de le perdre. Ainsi, quand on rentre dans la violence, on accepte de la subir, avec toutes ses conséquences. On sait aussi à qui ou à quoi elle profite, mais cet élément ne sert réellement pas à grand chose dans sa gestion. Les accusations réciproques n'en donnent nullement la maîtrise.
On a, par ailleurs, bien compris que mettre de la violence dans une manifestation populaire la discrédite. On a là, tout indiqués, quelques-uns des véritables coupables de ladite violence. Mais ce n'est pas dans la violence qu'on forcera les fauteurs de troubles à arrêter leur forfait. C'est sur un tout autre plan que nous allons aborder ce point déterminant... Ça y est… nous y sommes.
En ce qui concerne donc la non violence, ces notions de contextes, d'acteurs, de terrains, de niveau, n'apparaissent pas ici comme pertinentes. Est-ce parce que la non-violence est une négation, donc une absence, en l’occurrence de violence, qui rendrait caduques ces variables ? Cela se peut, et la considération parait judicieuse.
Par ailleurs, rappelons nous que j'invitais à adopter un terme positif pour parler de la non-violence, afin que cette démarche n'apparaisse plus en creux de son inverse, mais en pleine “réalité”, consistante et assurée. Je propose en l’espèce d'utiliser plutôt le terme de "en paix". Qu'a cela ne tienne, la non violence (ou “l'en paix”) ne se décline pas. Elle ne se gradue pas davantage. Elle est ou n'est pas.
A l'inverse des violences, elle s’avère toujours singulière. C'est un peu comme la présence : ou elle est, ou elle n'est pas. Il n'y a jamais, en cette occurrence, de troisième voie, ou de voie du milieu.
L'en paix”, ou non violence, est unique et universelle. Elle relève de surcroît, d'une réalité, d’une certitude de confiance, a priori. Il faut y croire pour qu'elle soit. Il ne s'agit pas d'une absence, comme je l’ai déjà dit, mais d'un choix stratégique, d'un engagement. Et c’est bien à cela que je veux parvenir.
Empruntons alors la notion d'efficience à ceux qui en usent, voire abusent, pour justifier les options violentes. Quel a été le raisonnement, et donc la stratégie du Mahatma Gandhi quand il a pris la tête du mouvement d'indépendance de l'Inde ? Il l'a plusieurs fois expliqué. Sa posture était la suivante :
- Que voulons nous ? : L'indépendance !
- Qui la détient ? : L'anglais !
- Qui est le plus puissant militairement ? : Toujours l'anglais !
- Donc l'anglais n'est pas notre ennemi, mais notre partenaire...
s lors, Gandhi n'aura de cesse de mettre une pression de présence et de volonté sur l’anglais, tout en évitant tout affrontement dont il serait sorti meurtri, blessé, et assurément perdant. L'anglais n'a eu de cesse de produire de la violence pour attirer les indépendantistes sur le terrain qui leur était favorable. Ils ne savaient pas "jouer" sur ce nouveau registre de partenaires. Quand la violence éradique les opposants, “l'En paix” développe une rencontre d'accord. Stratégiquement, Gandhi a donc refusé la violence, parce qu'on ne joue pas dans la cour de l'autre. On joue dans la sienne, là où l'on maîtrise justement le sujet. Gandhi a donc bien évité l'affrontement violent.
Il a condamné et décrit afin que personne ne réponde à la violence et que chacun se fasse une doctrine de la "non-violence", sur la base de cet "en paix" puissant. C'est parce que nous avons autant besoin de sens que de clarté, et donc d'une vision claire, que nous sommes en capacité d’agir ainsi. C’est bien grâce à cette liberté d'agir, fondée sur notre cœur et notre raison, que la démarche s’avère aussi efficiente.
De la même façon, c’est bien ce sens de vérité qui donne sa force à un mouvement d'En-Paix. Transparence et vérité sont les maîtres mots du succès de cette démarche. Elle peut alors se développer à l’envi, dans la plus grande paix et la plus grande fermeté aussi. Ce sont là ses principales forces ! 
Si la pratique du mensonge est habituelle dans les oppositions et les conflits, elle s'exerce avec une extrême malveillance. On appelle aussi cela de la "communication"... On peut par exemple annoncer un grand débat en période de crise sur laquelle sa violence n'a pas fonctionné... tout en canalisant ledit débat et le transformant en show présidentiel, préparant des élections prochaines... On peut qualifier le procédé de mensonge, sinon... d’escroquerie.
Est-ce que l'escroquerie marche toujours ? Pas vraiment... Si une courte victoire temporaire peut exister en marge de la guerre, on la paie tôt ou tard, et la plus part du temps avec les intérêts. Il suffit d'attendre, d'autant plus que l'adversaire a une faiblesse certaine en l’espèce, une “sainte horreur” du combat rapproché... En effet, il ne descend dans l’arène que bardé de règles, de cadres, de conditions qui lui accordent une position haute, de décideur, de maître du jeu. C'est de là qu'il tient cette condescendance qui agace tellement... 
Ainsi, ce n'est pas la contrainte (la violence) qui donne la victoire, mais la sincérité de l'engagement et la clarté de sa propre démarche.
La violence ne fait que détruire. On n'a jamais vu une société meilleure sortir d'une guerre. Il semblerait que les grands aient appris de Gandhi que la violence directe amène avec elle le risque de perdre et de mourir. Alors, ils abordent le conflit avec les formes de la paix... et la violence du mensonge (que l'on appelle aussi "manipulation" et qu'ils nomment encore "communication").
Il me souvient de ce combat de boxe anglaise, en avril 87, opposant deux figures de l'époque, Marvin Hagler et Sugar Ray Leonard. La puissance était l’apanage du premier. Durant tout le combat celui-ci a tenté de trouver le KO, avançant constamment, mettant une pression permanente. Que fit le second ? Il esquivait, se déplaçait, piquait de quelques coup comme une abeille et finit le combat sans encombre, la victoire dans la poche. Dans les règle du "noble art", il a évité la violence et lui a préféré une intelligence d'évitement, optant pour la victoire aux points marqués...
Quelles sont alors, les raisons du mensonge ? Surement d'installer une pseudo "réalité" favorable. Mais les gens sont-ils idiots ? Certainement pas. Les prendre pour cela est un mépris qui sera très vite et amplement reproché... Personne n'est dupe. Si les gens se taisent parfois, c'est qu'ils attendent un moment plus favorable. 
Certes, chaque mensonge dit quelque chose du menteur : ses failles et ses faiblesses (comme celle de la peur du combat de près). Le mensonge bien sûr dépend de la relation et de la réception, voire de l’appropriation, par l’autre dudit mensonge… C’est ce qui fait ou fera la gravité et la qualité du mensonge, et donc son efficience.
Comme l’écrivait Anselme Bellegarrigue : "S'il n'y a personne pour obéir, il n'y a personne qui commande !" Celui qui accepte le mensonge ou la violence prend la route de la défaite.
Le charme et la duperie ne font fonctionner le mensonge que par la réception du trompé.  Il en va de même pour la violence. Il faut juste savoir que les gens ne se font duper qu'une seule fois. Après, ils ont appris... Le mensonge est bien une violence, d'un autre genre certes, mais avec une visée à très court terme.
Alors, oui, la non violence, cet "en paix", marche de pair avec la sincérité et la transparence. Et là, l'efficience est redoutable. C'est bien ce qu'avaient compris Martin Luther King et Nelson Mandela, des praticiens redoutable de l'En-Paix. On sait que ce dernier connaissait bien les deux voies pour les avoir toutes deux pratiquées. Il a gagné avec la non violence parce que celle-ci fait de l'adversaire un partenaire, considéré pour sa puissance, son engagement et son intelligence.
Les caractéristiques, maintenant sont connues : elles s’appellent la puissance de la conviction du vrai, la réalité de la considération de l'autre, et le refus de venir sur un terrain défavorable. Ce sont ces éléments qui font de la non-violence une voie redoutablement efficace. Mieux encore, l'En paix a le temps.
Que dit-on des impatients qui s'énervent ? Qu'ils sont idiots et qu'ils ont tort... Ceux là mourront donc par la violence dont ils usent.
Sous forme de conclusion, toujours provisoire, rappelons nous que la violence est destructrice. Toutes les guerres nous l'ont montré. La non violence, elle, est constructive. C'est dans les périodes de paix que viennent la croissance et le développement (C'est la raison pour laquelle le libéralisme fait ses guerres ailleurs que sur ses marchés...). Après la violence il ne reste que les ruines. Par contre, il n'y a pas d'après la non violence car la construction et l'imagination continuent. Le “choix” pourtant parait simple...
Jean-Marc SAURET

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