"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Comment progressent les dérives totalitaires...

Il ne se passe pas un jour sans que je ne tombe sur un article, une vidéo, un ouvrage, qui traite de la dérive totalitaire du système gouvernemental français actuel. Les violences policières, l'émergence de nouvelles lois liberticides, les "affaires" et les pressions et décisions sur ceux qui en révèlent les éléments, sont autant de prétextes à penser cela, du moins à en éveiller le soupçon. Mais regardons de plus près.
Je ne vais pas ici faire le procès de ce gouvernement, je n'en ai ni le temps, ni la réelle compétence approfondie. Je me contenterai donc de présenter un modèle qui en permet l'analyse  et l'identification. Mon propos sera donc assez court aujourd'hui.
Ce modèle de processus de changement, de glissement vers un système totalitaire, relève de 10 principes qui sont autant d'étapes favorisant la concentration des richesses et du pouvoir sur quelques'uns. Ils sont en oeuvre depuis les années 70. 
C'est le sociologue et prospectiviste Noam Chomsky qui l'a développé dans un ouvrage intitulé "Requiem for the american dream" (Requiem pour le rêve américain) publié en 2015 (La classification en 10 point est la structuration du livre à des fins pédagogiques, et c'est tant mieux). Il y constate d'ailleurs cette nouvelle réalité inquiétante : "Si vous critiquez la politique du gouvernement, vous êtes antiaméricain". Ce concept n'existe ailleurs que dans les pays à régime totalitaire où l'on peut ou pouvait être arrêté et condamné pour ce crime. (On entends aussi par chez nous que les protestations dans les rues seraient des attaques contre la république). Mais alors, comment marche cette progression totalitaire ? Pour mieux comprendre le propos, considérons rapidement ces dix principes :
Principe 1 : Réduire la démocratie
On voit se développer des pratiques consistant à réduire les processus de création et d’édiction des lois. Souvent sous le prétexte d'aller plus vite, plus directement à l'efficacité. Dès lors, les temps de débat sont édulcoré, sous le prétexte qu'on y perdrait son temps. Le pouvoir insidieusement se concentre progressivement sur un très petit nombre de personnes, voire sur une seule. Aussi, apparaissent des lois réduisant les libertés citoyennes, au prétexte de mieux protéger les populations de malfaisants.
Principe 2 : Modifier l’idéologie
Progressivement, aux valeurs démocratiques vont être substituées d'autres, voire leurs opposés. Ainsi, on entendra, comme dans le meilleur des mondes, des oxymores dans la communication du pouvoir, comme "La contrainte, c'est la liberté", "Le pouvoir absolu, c'est la démocratie", la richesse est une pauvreté", etc. Progressivement, d'autres assertions apparaissent dans le discours officiel de type : "Les pauvres ne sont rien", "Ils le sont par leur faute", "Les riches sont généreux", ou "Plus les riches le sont et plus leur richesse ruisselle sur les pauvres". Autant de paradoxes qui viennent construire une nouvelle idéologie, un nouveau socle moral.
Principe 3 : Redessiner l’économie
Apparaissent alors des collusions de plus en plus étroites entre les possédants et les gouvernants. Par cela, de nouveaux droits, de nouvelle propriétés, de nouvelles alliances, de nouveaux territoires économiques se dessinent. De hauts fonctionnaires ou certains proches du pouvoir, fond des affaires dans le cadre de leurs fonctions ou en même temps. Des organismes public travaillent ou favorisent des entreprises privées. Des pans de l'activité publique sont privatisées ou confiées à des entreprises privées. Des secteurs privés sont sanctuarisés.
Principe 4 : Déplacer le fardeau
Les charges de l'état pèsent de moins en moins sur les plus riches et sont transférées au plus grand nombre, à savoir les classes moyennes et pauvres. On réduit l'échelle des impôts directs et transfère la majorité des charges sur les charges et taxes indirectes comme la TVA ou la CSG. On réduit le nombre des fonctionnaires et transfère à des entreprises privées nombre d'activités, voire de secteurs, comme la santé ou la sécurité.
Principe 5 : Attaquer la solidarité
L'état réduit ou bloque les aides aux plus modestes, comme les contrats aidés, réduit l'aide aux associations, voire les supprime ou les contraint. On neutralise les corps intermédiaires, en les sortant des processus de décision et d'action, voire use de communications pour les disqualifier et les discréditer. Progressivement, on préférera à la solidarité, la charité que l'on peut arrêter à son escient. Elle individualise les rapports et défait les groupes sociaux.
Principe 6 : Gérer les législateurs (régulateurs)
Alors on peut voir arriver des "représentants" du peuple sans pratique et sans culture, ni de la représentation, ni de la solidarité, arriver sur les bancs de hémicycle. Il sont plus des "lève main" que des débatteurs. Ils n'ont a priori aucun sens de celui-ci. On voit aussi des "organismes de bien-pensence" s'installer pour valider et réguler les discours et les actions. C'est ainsi qu'apparurent sous Pétain un certain nombre de "Conseil de l'ordre", comme si  actuellement l'état proposait un conseil de la presse. C'est aussi que des décisions de justice, propres à la justice, se voient confiées à des exécutants et représentants de l'état, comme les préfets, par exemple.
Principe 7 : Manipuler les élections
On appelle aussi cela la manipulation du consentement. Il peut arriver qu'un référendum donne un résultat qui ne convienne pas aux dirigeants. Qu'importe, le peuple a décidé. Aussi, il peut arriver que l'exécutif applique et mette en place ce que le peuple a justement refusé. Voilà une manipulation des élections. Il se peut aussi que des campagnes de dénigrement apparaissent et elles coûtent cher. Mais, me direz vous, c'est de bonne guerre. Seulement quand ces démarches nécessitent de gros investissement, on peut aussi se demander d'où vient l'argent et donc à qui profite le crime. On sait aussi que l'argent est indispensable à favoriser une élection. La proportion de temps d'antenne d'un candidat correspond à la proportion des voix qu'il emmagasinera. Or, il y a des territoires où l'ensemble des grand médiats sont la propriété de richissimes citoyens. Dans ces pays là, ce sont eux qui font et défont les élections, et dont les pouvoirs...
Principe 8 : Maîtriser la populace
Voilà un principe insidieux que commente Noam Chomsky. Dans les années soixante-dix, la population s'intéressait peu à participer aux décisions. Aujourd'hui, ils veulent le faire directement, sans intermédiaires. Mais ceci n'arrange pas le systèmes. Alors il a deux manières d'y répondre. Soit comme Madison le proposait, on réduit la démocratie. Soit comme le proposait Aristote, on réduit les inégalités. C'est la première voie qui prime aujourd'hui. Noam Chomsky considère notre système d'ultra consommation et il voit que cette dernière nous invente des besoins sur des séductions ou de simples envies pour nous faire consommer davantage. Il nous fait remarquer que cette démarche individualise les personnes et les mets en dépendance. A partir de là, il est plus simple de les manipuler. Si ça ne marche pas assez bien, il reste la menace et la peur pour faire taire les gens et les terrer chez eux, comme par l'utilisation d'arme semi létales ou autres, accompagnées de fouille des personnes pour leur retirer toute protection auxdites armes. En résumé, pour maîtriser la populace, on utilise la dépendance marchande, la manipulation et la peur ou terreur.
Principe 9 : Modeler le consentement
En jetant l'anathème sur des prises de positions politiques, il devient excluant de penser ces opinions là. Ainsi, ne pas être européen, par exemple, pourrait être considéré comme déviant, fou, voire digne d'un esprit attardé ou débile, et devenir ainsi un impensable. Dès lors, toute proposition d'un projet portant sur le sujet pourra être discuté mais jamais rejeté au risque de se sentir soi-même débile. La communication politique est aussi habile que la communication commerciale. Elle sait accoler des valeurs (recevables ou non) à des produits et à des orientations.
Principe 10 : Marginaliser la population
Il s'agit là d'usage de pratiques de discrimination, de disqualification dans la communication, montrant que "l'économie est complexe et n'est pas à la portée de tout un chacun". C'est aussi développer un discours qui dit que "certaines populations sont des illettrés", ou "des gens qui ne sont rien". Peu à peu, les gens se détournent des décisions du niveau. Un des symptôme est, par exemple, une baisse considérables du tau de participation, aux élections par exemple.
Voilà ce ne sont sont que quelques exemples pour donner à voir de quel type ou ordre sont ces changements sur ces dix principes. Chacun saura voir comment s'y inscrivent d'autres exemples. Chacun comprendra aussi qui est qui.
Nul besoin d'aller plus loin. Chacun se fera son idée et son jugement. On comprend bien que c'est en œuvrant en sens inverse sur chacun de ces dix principes qu'on freinera ou renversera la tendance. En effet, un gros travail nous attend...
Jean-Marc SAURET
Le mardi 19 mars 2019

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