"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Outils ou postures ?

Régulièrement, dans les derniers cours de management que je donnais, les participants m'indiquaient leur besoin d'outils, de trucs et d'astuces pour mieux manager, pour "ne pas faire d'erreurs", "ne pas se tromper" (sic), etc. Alors, oui, je parlais de trucs et astuces mais chaque fois que nous abordions les notions de méthodes et d'outils, je leur disais ce que Jean-Pierre Rives, ancien capitaine de l'équipe de France de rugby des années soixante-dix, avait un jour répondu à Philippe Labro qui l’interviewait. Le journaliste lui faisait remarquer, qu'il avait apporté bien des techniques et méthodes à ces joueurs pour qu'ils soient si souvent vainqueurs. L'ancien capitaine avait répondu : "Vous savez, les techniques ne valent que par ceux qui les portent..."
Je leur relatais aussi un reportage sur des pécheurs aux Antilles qui fabriquaient leurs  propres embarcations. On y voyait un artisan tenir une scie égoïne à l'envers, la lame vers le bas et, dans un mouvement de va et vient vertical, découper très proprement et très précisément la planche dont il avait besoin... Surprenant !
Je leur racontais me souvenir d'un vieil homme qu'enfant je voyais construire un meuble avec une scie, une plane, une herminette et un maillet en bois, un point c'est tout. Rien d'autre. Les tenons et mortaises s’emboîtaient dans un parfait ajustement, donnant un meuble parfaitement stable et solide.
Effectivement, les trucs, astuces, outils et méthodes ne valent que par le talent de ceux qui en usent, c'est à dire par la posture qu'ils ont face à la problématique et l'usage des moyens à leur disposition. 
Avec conviction et preuves à l'appuis, je pouvais alors développer mon propos. De quoi s'agit-il ? Prenons un exemple. Je pense à toutes ces lois de circulation ou d'aide au comportement routier des conducteurs. Ces lois contraignent, obligent les conducteurs à des gestes et postures, sans faire nullement appel à leur libre arbitre, à leurs jugements et connaissances. Je rappelle la petite phrase d'Yvon Gattaz à un parterre de grands managers : "Si vous mettez du contrôle, vous produisez de la tricherie. Si vous mettez de la confiance, vous produisez de l’efficience !"
Plus vous pensez à la place de votre collaborateur ou interlocuteur, et moins il s'engage et fait en conscience. Il vous a alors transféré toute sa responsabilité parce que vous avez occupé tout son espace décisionnel. Dès lors, c'est vous le responsable du résultat et il ne le prend plus en charge.
Plus vous en appelez à l'intelligence de chacun, à son bon sens, sans morale ni condescendance, mais bien comme partenaire respectueux du rôle et de la fonction de chacune et de chacun, alors la personne en vis à vis prend en charge le champ laissé à sa disposition.
Mais ce n'est pas tout. Nous remarquons aussi que chaque personne "met à sa main" les objets-outils dont il dispose. C'est bien ce que faisaient ces pêcheurs antillais. Je me rappelle aussi combien l'un de mes frères plantait si adroitement les clous à coup de clé à molette.
Souvenons nous, à cette aune, que la personne humaine est l'animal qui a la plus forte capacité d'adaptation. On le trouve sur tous les territoires du globe, fussent-il les plus inhospitaliers. De fait, notre intelligence symbolique*, celle qui correspond tout simplement au mode naturel de fonctionnement de notre cerveau, nous confère une capacité d'association des objets, des situations, des contextes, des interactions et leurs caractéristiques ou singularités, qui s'avèrent aussi remarquables que sans limites.
Notre capacité symbolique nous fait nous adapter à tout, même de façon perverse et maléfique parfois. Savez vous que l'apparition des airbags dans les voitures aux Etats Unis s'est accompagnée d'une augmentation des accidents graves. En effets, les conducteurs avaient "symboliquement" intégré dans leurs situations ordinaires qu'un accessoire, l'airbag en l’occurrence, augmentait leur sécurité. De ce fait ils augmentèrent leur "bravoure" et diminuèrent leur vigilance.
Alors regardons aussi comment se comporte la majorité des personnes devant un meuble à monter, ou un nouvel appareil à installer. Peu de gens commencent par lire la notice. Les services après vente des fournisseurs de ces matériels racontent qu'un nombre très important de personnes commence par manipuler l'objet sur la base de leur "intuition" ou de leurs habitudes d'usager. L'objet tombe parfois en panne et c'est le passage obligé par le service après vente pour tenter de sauver la situation. 
Les fournisseurs de ces produits ont donc développé une pédagogie active à l'endroit de leurs clients afin qu'ils considèrent positivement le recours à la notice.
Nombre d'approches pédagogiques ou andragogiques (enseignement des adultes) passent par l'expérimentation, l'usage, pour mettre dans l'action ce que savent déjà les postulants. Ainsi la capacité d'adaptation est-elle sollicité à son maximum pour un apprentissage. Il ne s'agit pas en l'espèce de la seule  "bonne pratique théorique", mais de l'usage et de la pratique la plus efficiente pour eux et leur propre histoire.
Nous savons que, face à des situations extrêmes, les candidats de certains jeux télévisés, trouvent des usages et pratiques innovants pour résoudre les contraintes auxquelles ils sont soumis.
Ainsi, nous comprenons que la forte adaptabilité des gens, due à leur intelligence symbolique ordinaire, leur permet de prendre la posture la mieux adaptée pour eux-même à ladite situation. Ils produisent ainsi des performances avec des démarches et procédures non conventionnelles. Mais qu'importe, ça marche bien...
Alors, nous comprenons donc là que faire confiance est un atout majeur de management,. Ainsi, considérer l'autre comme détenteur d'intelligences singulières favorise toujours le succès. Accessoirement, mais ce qui n'est pas négligeable, voilà qui engendre aussi la bonne humeur.

*Voir notre article : "Intelligence rationnelle et intelligence symbolique"
Jean-Marc SAURET
Le mardi 5 février 2019

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