"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.
En revenant sur les causes des événements actuels, il me vient cette question de fond : Sommes nous vraiment une société de progrès ou sommes nous plutôt dans une société de dépendance ? Je m'explique... Nous connaissons tous ce chiffre affolant que 50% des habitants de la planète vivent sur 1% de ses richesses, quand deux pour cent des habitants vivent avec 50% des richesses... Ils seront à court terme, seulement un pour cent à vivre sur 50% des richesses. Au total, l'Amérique du Nord, l'Europe et les pays à hauts revenus d'Asie-Pacifique possèdent 90 % des biens mondiaux...
Le progrès produit des richesses, nous dit-on. Mais quelles richesses... et qui en profite ? Qui les déguste ? Qui les consomme ? Les seulement un pour cent des habitants de la planète ?... Alors, qu'en fait-on ?
Il s'agit bien en l’espèce d'un monde productiviste, avec son corollaire, de consommation exacerbée.
Déjà, dans le monde occidental, la nouvelle lutte de classes est aujourd'hui entre le monde de la finance, celui de la bourse, et le monde de l'économie réelle, là où se fabriquent l'activité, les produits et les services.
Le premier monde brasse, paraît-il, mille fois plus d'argent que celui de l'économie réelle. Le temps moyen d'une propriété boursière à New York serait de douze secondes. On croit rêver ?... Mais c’est bien d’un cauchemar dont il s’agit. La bourse n'alimente plus les entreprises en capital de production, mais spécule sur ses "chances de gains". Tout se passe sur ce marché secondaire.
Est-ce là un monde de progrès ? Progrès pour qui, progrès pour quoi ? Ledit progrès est devenu aujourd'hui une courbe graphique... quand des milliards de gens ont faim, froid et peur. Ils sont sous le seuil “d'inacceptabilité”, en référence à la première marche de la pyramide de Maslow. Combien ont lâché prise ? Combien sont ils à être dégringolé de la falaise, volontairement détachés et largués par les "premiers de cordée" ?
Ceux-là même fustigent les tenants de la croissance zéro, éructant que ce n'est pas possible et que ce comportement est suicidaire. A ceux-là, nous rappellerons que cinquante pour cent des habitants de la planète sont en décroissance constante par le fait même des gains des un pour cent. Nous leur rappellerons que 40% des habitants de la même planète sont en croissance zéro depuis des décennies et vivent sur 10% des richesses.
Mais ceci n'est pas le pire. Que comprend-on dans la notion de progrès, comme dans celle de croissance ? L'augmentation de valeurs monétaires, de biens et de services qui mettent la population en dépendance.
Qui sait aujourd'hui produire ce dont il a besoin pour vivre ? Qui saurait encore allumer un simple feu sans briquet, sans allumette, sans charbon de bois, sans carrés de méthane, sans alcool à brûler ou éthanol ? A part les maraîchers et quelques cultivateurs paysans, qui sait aujourd'hui cultiver les aliments indispensables ? Mais encore, qui sait vivre sans smartphone, sans internet, sans les réseaux sociaux ?
Même les télés, les radios et les journaux sont actuellement obsolètes. Combien nous abrutissent de médiocrités ? Ne pourrait on parler, dans ces conditions, ”d’opium du peuple” ? Combien d'entre nous considère encore que le développement intellectuel et moral est utile ? Qui saurait vivre à moins de quinze degrés dans son habitation ? Qui saurait vivre sans véhicule, sans gaz ni pétrole ? Qui saurait vivre sans électricité ? La réponse à tout cela est hélas toute simple : les plus pauvres !
Ceux qui se débrouillent avec un à deux pour cent des richesses de la planète et qui sont restés de force près des réalités, à leur corps défendant....
Ceux-ci savent encore quoi en faire… ou ce qu’ils pourraient en faire… à condition d’en disposer, qu'on ne les en prive pas davantage !...
Mais qui saurait vivre sans amour, sans affection, sans compassion, sans reconnaissance, sans le regard de l'autre, sans émerveillement, sans passion, sans activité, sans rêve ni imagination ? La réponse est tout aussi simple : personne.
Dans ces conditions, pouvons nous dire que notre monde se trouve véritablement tourné vers le progrès ? Et la réponse fuse ! Absolument pas ! Il est orienté par le profit de quelques uns. Ceux-là même qui se caractérisent par leur confiscation et appropriation des biens et des richesses, assortie d’une mise en dépendance de tous les autres : c’est à dire... nous !
Je faisais remarquer à un ami juriste, que les intellectuels nous apportaient les concepts qui nous permettent de mieux penser le monde en nous donnant ainsi la faculté d'évoluer. Il me répondit avec compassion qu'il n'y avait plus qu'un seul concept qui régissait le monde : l'argent !
Et la question est encore de se demander comment perpétuer ce système “confortable”... Gageure intenable ! Nous avons à arrêter de penser notre monde avec les critères des boursicoteurs. Et si nous reprenions la main ?

Jean-Marc SAURET
Le mardi 11 décembre 2018

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